dimanche 27 février 2011

Organe de Vielsalm

(Dimanche 23 janvier 1887. Deuxième année, Numéro 4.)

CONSEIL COMMUNAL DE VIELSALM


Compte-rendu de la séance du 13 janvier.

Sont présents : MM. Grégoire, échevin ; Laplume, Sépult, Paquay, Masson, Bruyère, conseillers, et Gillet secrétaire.
La séance est ouverte à 3 heures de relevée.
Le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance du 27 décembre dernier. Ce document est approuvé avec les trois renvois faits en marge du troisième objet.
Ont voté l’approbation : MM. Laplume, Sépult, Paquay, Bruyère et Masson-Jeunejean.
A voté contre : M. Grégoire, échevin.

Le Conseil reçoit en outre communication de la correspondance :
1° De la lettre de M. le gouverneur de la province, communiquée en copie par M. le commissaire d’arrondissement de Bastogne, le 23 décembre 1886, l’informant que le fonds commun n’interviendra plus dans les frais d’entretien de l’aliéné Duchesne.
2° Le Conseil entend la lecture de la lettre de M. le commissaire d’arrondissement du 7 janvier 1887, transmettant en communication l’arrêté de m. le gouverneur de la province de Luxembourg, en date du 4 janvier 1887, maintenu par arrêté de la Députation permanente le 6 dito qui suspend l’exécution de la délibération du Conseil communal du 27 décembre 1886, portant nomination du sieur Jean-Joseph Bruyère aux fonctions de membre du Bureau de bienfaisance de cette commune, en remplacement de M. Félix Grosfils, membre sortant, lequel ne figurait pas sur les listes de candidats présentés, l’une par le Bureau de bienfaisance et l’autre par le Collège échevinal.
M. Sépult dit que M. Andrianne, membre du Bureau de bienfaisance, n’a pas été convoqué à l’assemblée du Bureau, et demande, au nom du Conseil, communication des livre et pièces relatifs à cette affaire.
3° Le procès-verbal de vérification de la caisse communale, 4e trimestre 1886, présentant un encaisse de fr. 648-43, est communiqué au Conseil.
4° Le Conseil décide qu’il y a lieu de liquider à Mme veuve Scheuren une somme de 63 fr. 70c. pour entretien de l’indigent Larondelle.
4° Charge le Collège des bourgmestre et échevins de procéder aux formalités préliminaires pour parvenir à vendre un excédant de voirie à la famille Henrard, qui en a fait la demande, et nomme MM. Paquay, conseiller communal, et Jules Andrianne, membre du Bureau de bienfaisance, experts chargé d’évaluer le dit excédant.
5° Ajourne sa décision à prendre et relative à l’imposition communale ou emprunts pour couvrir une somme de fr. 12,736-79, formant le montant total des déficits au budget de 1886.
6° Ajourne également la formation du budget communal de 1887.
7° Le Conseil, réuni en comité secret, entend les explications de Mlle Bombert, maitresse de couture à Neuville, et ajourne sa décision.
L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 4 ½ heures.

CORRESPONDANCE.

Monsieur le Bourgmestre de Vielsalm nous prie d’insérer ce qui suit, ce que nous faisons avec plaisir puisqu’il s’agit de faire connaître la vérité et les manœuvres du Conseil communal :

Monsieur l’éditeur de l’Organe de Vielsalm,

Dans son n° du 2 courant, l’Echo de la Salm a reproduit le compte-rendu d’une séance du Conseil communal en date du 27 décembre dernier.
Comme cet article me visait personnellement, j’ai relevé les inexactitudes nombreuses et mal intentionnées qui s’y rencontraient.
Dans son n° d’hier, le rédacteur de l’Echo se borne à publier le paragraphe final de ma réponse, prétextant ne pouvoir l’insérer en entier à cause du cadre restreint de son journal.
Je ne pense pas, M. l’Editeur, que ce soit là la véritable raison ; mais passons. Je n’insisterai pas auprès de lui. Je viens vous prier de vouloir reproduire in extenso dans vos colonnes la réponse que j’adressai à votre confrère et dont la teneur suit :
Vielsalm, le 12 janvier 1887
Monsieur l’éditeur du journal l’Echo de la Salm à Vielsalm.
Dans votre n° du 2 janvier courant, vous publiez le compte-rendu d’une séance tenue par le Conseil communal de Vielsalm le 27 décembre dernier, séance à laquelle je n’ai pas assisté.
Je lis dans ce compte-rendu ce qui suit :
« Qu’il n’est pas vrai que le Conseil communal ait autorisé le Collège des bourgmestre et échevins de faire confectionner les prétendus plans, devis et cahier des charges prémentionnés. »
Je tiens à faire connaître à vos lecteurs que cette déclaration du Conseil communal, par l’organe de M. Sépult, conseiller, est absolument contraire à la vérité.
Il me suffira pour le démontrer de reproduire ici les termes mêmes de la délibération du 29 mars 1884, qui porte :
Le Conseil décide :
« Qu’il y a lieu de profiter de la construction des écoles de Vielsalm pour comprendre au centre de l’immeuble dont il s’agit ; charge le Collège des bourgmestre et échevins de faire dresser plans et devis de l’ensemble par M. Kupper, architecte provincial à Bastogne ».
C’est en vertu de cette décision votée par cinq membres contre un et deux abstentions, que le gouvernement provincial a chargé M. Cupper d’exécuter les dits plans et devis.
Je lis ensuite dans votre compte-rendu :
« Qu’il n’appartenait donc pas à M. Beaupain, bourgmestre, de faire faire les prétendus plans, devis et cahier des charges en question, portant la date toute récente du 30 juillet 1885. »
Par délibération du 7 janvier et du 11 février 1885, le Conseil chargeait M. Loneux d’exécuter les dits plans et devis ; ces délibérations ont été improuvées par la Députation permanente dont la décision a été maintenue sur appel par arrêté du ministre de l’intérieur en date du 7 septembre 1885.
Dans ces deux délibérations, . Sépult adoptait en principe la confection des plans et devis. Je n’avais pas besoin de faire confectionner les plans et devis en question, dont l’architecte provincial avait été chargé par la Députation permanente, et ce travail n’est pas d’une date aussi récente que veut bien le dire M. Sépult, puisque l’arrêté ministériel qui en charge définitivement l’architecte provincial est encore d’un mois postérieur à cette date.
Votre compte-rendu dit encore :
« Qu’il est regrettable que la Députation n’ait pas autorisé la commune à ester en justice contre la réclamation trop bien fondée de M. l’architecte Cupper. »
Je crois utile de faire connaître à vos lecteurs que le Conseil s’est pourvu en appel de cette décision de la Députation, laquelle a été maintenue par le ministre de l’intérieur le 19 octobre 1886.
Il résulte de tout ce qui précède que le Conseil communal, au lieu d’adopter un système de défense absolument dépourvu de sens commun, s’était tout simplement soumis aux décisions prises par les autorités supérieures compétentes ; il aurait économisé à la caisse communale des frais considérables auxquels va donner lieu le procès Cupper, et ainsi diminué un peu les impôts extraordinaires dont, d’après vous, Monsieur l’éditeur, on se disposerait de frapper les habitants de Rencheux et de Vielsalm.
Vos lecteurs sont trop clairvoyants pour ne pas voir dans votre compte-rendu et dans les réflexions désobligeantes qui l’accompagnent une petite manœuvre électorale.
Je tenais donc de rétablir les faits dans leur réalité, afin que chacun puisse en retirer la part de responsabilité qui lui incombe.
Je terminerai en ajoutant, pour l’édification des contribuables, que les chemins de Bêche et de Burtonville, visés par votre article, n’ont coûté à la commune qu’un tiers des frais de construction et que ces chemins avaient été votés sur la demande des sections intéressées à la majorité du Conseil.
Je compte Monsieur l’Editeur que vous voudrez bien insérer la présente dans votre plus prochain numéro et vous prie d’agréer l’expression de mes sentiments distingués.

Le Bourgmestre, BEAUPAIN.


En ce qui concerne l’observation peu bienveillante de l’Echo au sujet des chemins de Bèche et de Burtonville, je me bornerai à lui faire observer que les personnes chez lesquelles il se renseigne l’induisent en erreur et savent parfaitement que le service de la voirie était assuré, l’autorité supérieure n’autorisant du reste jamais aucune dépense sans indiquer les moyens de la couvrir.
Il n’est donc nullement besoin de créer des ressources pour les travaux de voirie puisqu’il existe au règlement du compte de voirie, 1re page du budget de 1887, un boni de 6 950fr. 28 cent., pour couvrir toutes les dépenses faites jusqu’au 31 décembre 1886, ce qui rend donc complètement superflu la création d’impôts pour boucher le prétendu trou fait dans la caisse communale, dont parle si complaisamment l’Echo, trou qui n’existe que dans son imagination.
Agréez, etc. Le Bourgmestre, BEAUPAIN.

Faits divers

Vols. — On nous écrit de Gouvy : Pendant la nuit du 11 au 12 courant, des voleurs se sont introduits chez M. Effling, cordonnier, et Antoine Maréchal, boucher et négociant, tous deux demeurant à Gouvy.
Chez le premier, ils ont enlevé des souliers et une paire de bottes, le tout évalué à 80 francs ; chez le second, ils se sont emparés d’un quartier de viande de bœuf qu’ils ont pris la peine de découper convenablement et de bien envelopper ensuite.
On avait remarquer pendant la soirée deux individus circulant dans la localité sans but bien déterminé ; mais comme les crésus sont rares ici, personne ne craignant la perte d’un trésor, ces étrangers avaient pu sans encombre prendre leurs mesures.
Mais à Gouvy, lorsque tout le monde dort, la douane veille. Aussi, vers 2 heures du matin, nos deux individus se voient énergiquement poursuivis, forcés d’abandonner le quartier de viande. Ils ne durent leur salut qu’à un plantis de sapins qui leur offrit asile.
Que notre brave douane trouve ici l’expression de notre gratitude vive et sincère. À une prochaine rencontre, elle s’emparera du vol et des voleurs.

Nous apprenons de Tavigny, jeudi 13 courant, que deux individus habitant depuis peu cette localité y ont été arrêtés et conduits sous bonne escorte à la prison de Marche.
Voici les motifs de cette arrestation et les circonstances qui l’ont accompagnées : Un vol avait été commis à Troine (Grand-Duché de Luxembourg) ; d’un autre côté, un rasoir dit de rencontre avait été vendu à un habitant de Tavigny. M. le juge de paix de Houffalize, habitant aussi cet endroit, ayant appris l’un et l’autre faits, pria son domestique d’aller lui chercher le rasoir en question et, muni de cet objet, il se rendit à Troine, où il acquit la certitude que ceux qui avaient vendu le rasoir n’étaient autres que de vilains filous dont il fallait se débarrasser au plus tôt. Aussi la gendarmerie arriva-t-elle incontinent à Tavigny.
Elle se présenta ainsi, sans coup férir, accompagné de M. le juge, au domicile des deux inculpés.
Mais leur arrestation dut difficile à exécuter : ces individus ne se laissèrent garrotter qu’après avoir administré à leurs visiteurs force coups de pied et coups de poing.
La besogne fut rude, mais, grâce au courage des gendarmes et au dévouement de leurs compagnons, force resta à la loi.

Foires de la semaine. — Provinces de Luxembourg, Liège, Namur et Grand-Duché de Luxembourg. — Lundi 24, Durbuy : mardi 25, Wiltz, Dinant, Orchimont : mercredi 26, Laroche : vendredi 28, Salmchâteau : lundi 31.

ETAT-CIVIL DE VIELSALM
Du 12 au 19 janvier.

NAISSANCES: 2 : savoir:
Noémie-Marie-Sidonie, fille de Henri-Joseph Cahay, cultivateur, et de Marie-Anne Paquay, ménagère à Burtonville.
Grégoire-Joseph, fils Jean-Henri-Eugène Derochette, ouvrier ardoisier, et de Marie Grégoire, ménagère à Bèche.

DECES, 2, savoir :
Marie-Catherine Collette, âgée de 75 ans, ménagère, veuve de Jean-Joseph Piette, de Cahay.
Joseph Evrard, âgé de 32 ans, cordonnier à Vielsalm.

lundi 21 février 2011

Organe de Vielsalm

( Dimanche 16 janvier 1887, deuxième année, n°3.)

CONSEIL COMMUNAL DE VIELSALM.


Le Conseil était convoqué pour le jeudi 13 janvier 1887, à 2 ½ heures de relevée.
Objets figurant à l’ordre du jour :
1° Approbation du procès-verbal de la séance du 27 décembre 1886 ;
2° Communication de la correspondance ;
3° Communication de l’arrêté de la Députation permanente qui maintient celui de M. le gouverneur suspendant l’exécution de la délibération du Conseil du 27 décembre, relativement à la nomination de M. J.J. Bruyère aux fonctions de membre du Bureau de bienfaisance ;
4° Communication du procès-verbal de vérification de la caisse, 4e trimestre 1886 ;
5° Tous les objets ajournés et portés sur les lettres des 14 et 21 décembre.
L’abondance des matières nous oblige à postposer le compte-rendu de cette séance.


On nous écrit de Houffalize :


L’Echo de la Salm essaie, dans son numéro de dimanche dernier, de donner une réponse à notre article paru le 23 décembre dans l’Organe de Vielsalm, au sujet de l’hospice de Houffalize. Cette réponse un peu plus mal torchée que l’article du 5 décembre paru dans ses colonnes, répète exactement la même chose, soutient la même idée biscornue, savoir :
Que c’est à l’attitude énergique des libéraux de la Députation que les pauvres de Houffalize seront redevables d’un hospice !
Dites-nous donc, Echo, les tours de force opérés par ces bons libéraux de la Députation pour doter les pauvres de la ville de cet établissement de bienfaisance ! Vous affirmez la gratuitement des prétentions qui ont sans doute besoin de quelques preuves. Je vous citais dernièrement les personnes à qui les pauvres de Houffalize devront le bienfait de l’hospice. Pourriez-vous me prouver le contraire ? Gageons que vous ne pourriez en dire autant de vos bons libéraux de la Députation.
Pour finir, permettez que je vous pose cette petite question : Ne serait-ce pas, par hasard, quelque libéral de la Députation qui aurait écrit, dans un but intéressé sans doute, votre article du 5 décembre ?
Réponse, s’il vous plaît.


COMPTE-RENDU de l’assemblée générale de la Société de secours mutuels LA FRATERNITE DE VIELSALM, du 9 janvier 1887.

Le bureau était composé de MM. H.J. Piront, président ; P.J. Bontemps, vice-président ; J.L. Louis, H.J. Nicolay, Constant Delsemme, administrateurs, tous membres effectifs, et Gillet, secrétaire, membre honoraire.
Les membres réunis étaient au nombre de 65.
On remarquait au premier rang de l’assemblée MM. Le baron de Jacquier de Rosée, conseiller provincial, et le vicomte Demanet de Biesme, rentier à Vielsalm, membres protecteurs.
M. Gillet, secrétaire, procède à l’appel nominal et remet à chacun des membres répondant une carte de membre effectif.
M. Piront, président, déclare la séance ouverte et accorde la parole à M. le secrétaire pour donner lecture d’une lettre de M. le commissaire d’arrondissement de Bastogne et du rapport de la Commission permanente des Sociétés de secours mutuels du royaume sur l’examen des statuts du royaume sur l’examen des statuts de la Société La Fraternité établie à Vielsalm, en instance pour obtenir la reconnaissance légale, et qui propose quelques modifications aux statuts arrêtés en assemblée générale le 18 juillet 1886.
L’assemblée générale, à l’unanimité des membres présents, adopte sans observations les modifications proposées par la Commission sus-nommée, celles-ci étant avantageuses à la Société.
Il est ensuite procédé à la nomination par scrutin secret de deux membres administrateurs en remplacement de MM. J. Hens et H.J. Evrard, démissionnaires.
M. Joseph Freyens, de Ville-du-Bois, obtient 58 suffrages.
M. Louis Cola, de Bèche, obtient 57 suffrages.
M. V. Pierre obtient 1 suffrage.
M. J.B. Louis obtient 1 suffrage.
Cinq bulletins blancs nt été trouvés dans l’urne.

En conséquence, MM. Jos. Freyens et Louis Cola sont proclamés membres administrateurs.
Les membres effectuent ensuite le paiement des cotisations arriérées et de janvier.
La séance est levée à 3 ½ heures de relevée.
Pendant cette réunion, la cordialité n’a cessé de régner parmi les membres de différentes conditions, tous étaient heureux de se retrouver.
La situation de la Société est des plus brillantes et cette œuvre de bienfaisance est des plus prospère, grâce à l’intervention de Messieurs les membres protecteurs, qui ont si bien compris le but de l’institution. Honneur donc à ceux-ci et remerciements au nom de la Commission et des braves membres effectifs.
La Société se compose de :
25 membres protecteurs,
1 ,, honoraire,
82 ,, effectifs.
118


Milice. Levée de 1887.
EXEMPTIONS ET DISPENSES.
COMMISSIONS CANTONALES

MM. les commissaires d’arrondissement de Bastogne et de Marche ont fixé comme suit la réunion des membres de chacune des Commissions qu’ils sont appelés à présider :
Arrondissement de Bastogne.
8e canton, à Bastogne, le lundi 21 février, à 10 heures du matin.
9e canton, à Fauvillers, le mardi 22 février, à midi.
10e canton, à Houffalize, le jeudi 24 février, à 2 heures de relevée.
11e canton, à Sibret, le lundi 28 février, à 10 heures du matin.
12e canton, à Vielsalm, le mardi 1er mars, à 10 heures du matin.
Arrondissement de Marche.
13e canton, à Barvaux, le samedi 26 février, à 1 heure de relevée.
15e canton, à Marche, le lundi 28 février, à 10 heures du matin.
14e canton, à Laroche, le jeudi 3 mars, à 10 heures du matin.

FIXATION DES SESSIONS DES CONSEILS.
M. le gouverneur de la province de Luxembourg a fixé les sessions des Conseils de milice comme suit, chaque séance à dix heures du matin :
Bastogne, 8e canton, à Bastogne, en la salle de la justice de paix, le lundi 14 mars.
Fauvillers, 9e canton, et Sibret, 11e canton, idem, le mardi 15 mars.
Houffalize, 10e canton, idem, le mercredi 16 mars.
Vielsalm, 12e canton, idem, le jeudi 17 mars.
Barvaux, 13e canton, à Marche, à l’Hôtel-de-ville, le lundi 14 mars.
Laroche, 14e canton, idem, le mardi 15 mars.
Marche, 15e canton, idem, le mercredi 16 mars.


Faits divers.
Foires de la semaine. Provinces de Luxembourg, Liège, Namur et Grand-Duché.
Lundi 17, Bastogne, Marche.
Mardi 18, Neufchâteau, Vielsalm, Ettelbruck (Grand-Duché).
Mercredi 19, Stavelot.
Vendredi 21, Florennes.


ETAT-CIVIL DE VIELSALM
Du 5 au 12 janvier.

NAISSANCE : Julienne, fille de Louis-Jos. Colla, ouvrier ardoisier, et de Catherine-Thérèse Léonard, ménagère à Bèche.

DECES : Marguerite-Victorine Bruyère, âgée de 44 ans, ménagère, épouse de Jean-Joseph Archambeau, de Comté.


Annonces :
Bernard WILMÈS A SALMCHATEAU
Représentant de commerce pour la maison A. Guillaume-Leclercq, rue Méan, 25, Liège.
Vins, Liqueurs & Denrées coloniales.
Vente par abonnement ou au comptant pour la maison Nicolas Stard, de Bruxelles.
Toiles, Draps & Tissus.
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LES Fermiers Belges Réunis. Société anonyme d’assurance CONTRE LA Mortalité du Bétail et des Chevaux.
Capital social : 150,000 fr.
Qui sera porté à deux millions de fr.
Assurances des animaux appartenant aux espèces bovines et chevalines employés à l’agriculture.
La Société paie immédiatement ses sinistres, ce qui permet au cultivateur de remplacer ses animaux sans perte de temps ni d’argent.
Pour tous renseignements s’adresser à M. Lemaire-Elisé, à Vielsalm, agent principal de la Compagnie.

dimanche 20 février 2011

Organe de Vielsalm

(Dimanche 9 janvier 1887. Deuxième année, Numéro 2.)

TIRAGE AU SORT

Le tirage au sort des miliciens de la levée de 1887, s’effectuera ) 10 heures du matin :
A [parmi d’autres localités] Houffalize, le samedi 5 février ; Vielsalm, le mercredi 9 février.

MILICE NATIONALE

Liste des personnes inscrites dans le canton de Vielsalm qui, à la date du 1er janvier 1887, sont appelées à concourir au tirage au sort pour la levée de la milice :

Commune d’Arbrefontaine.
1. Bonivers, Julien.
2. Cuvelliez, Jean-Maurice-Thomas.
3. Fraiture, Jean-Baptiste-Constant.
4. Fraiture, Jean-Pierre-Julien.
5. Jacques, Louis-Joseph.
6. Lemoine, Constant-Joseph.
7. Maréchal, Joseph-Bertrand.
8. Maréchal, Paul-Joseph.
9. Pirotte, Antoine-Joseph-Constant.
10. Servais, Jean-Pierre.
11. Sevrin, Alfred-Jean-Louis.

Commune de Beho.
1. Belhomme, Dominique.
2. Bernard, Oscar.
3. Bissen, Nicolas.
4. Closjans, Jean-Pierre.
5. Kalbusch, Charles.
6. Kreins, Leopol-Grégoire.
7. Kreins, Nicolas.
8. Kretels, Victor.
9. Lentz, lopold-Nicolas.
10. Meyers, Nicolas.
11. Pierret, Pierre-Antoine.
12. Portzenheim, Jean.
13. Reisch, Jean-Eust.-Eugène.
14. Rommes, Pierre.
15. Schmitz, Pierre-Louis.

Commune de Bovigny.
1. Alberty, Pierre-François.
2. Deris, Corneille-Jean-Nicolas.
3. Guillaume, Henri-Joseph.
4. Jacob, Hubert-Jean-Baptiste.
5. Jacquet, Henri-Joseph.
6. Pirard, Louis-Joseph.
7. Poncin, Jules-Michel.
8. Remy, Nicolas-Joseph.
9. Rical, Alphonse.
10. Rulmont, Const.-Joseph-Alph.
11. Sevrin, Alph.-Franç.-Joseph.

Commune de Grand-Halleux.
1. Bodson, Alphonse-Franç.-Joseph.
2. Bredo, Emile-Joseph.
3. Drion, Antoine-Lambert.
4. François, Hypolite-Joseph.
5. Frédrich, Lambert-Christophe.
6. Gaspard, Jules-Joseph.
7. Jacquemin, Alphonse-Jean-Jos.
8. Joris, Louis-Nicolas.
9. Lambert, Alphonse-Joseph.
10. Nicolaï, Jean-Henri.
11. Paul, Jean-Thomas.
12. Rouxhet, Léopold-Joseph.
13. Sevrin, Guillaume-Joseph.

Commune de Petit-Thier.
1. Bruyère, Jules-Joseph.
2. Cottin, François-Joseph.
3. Remacly, Constant-Joseph.
4. Thomas, françois-Joseph.

Commune de Vielsalm.
1. André, Auguste.
2. Andrianne, Alphonse-Joseph.
3. Andrianne, Constant-Joseph.
4. Archambeau, Léop.-Jean-Joseph.
5. Arnold, Clément-Joseph.
6. Benoît, François-Joseph.
7. Burnay, Jean-Joseph.
8. Cabeke, Charles-Louis.
9. Caëls, Joseph-Constant.
10. Chapelle, Gengoux.
11. Colson, Edouard-Emile.
12. Cottin, Jules-Joseph.
13. Coussreant, Pierre-Joseph.
14. Denis, Marie-Grég.-Edmond.
15. Diderrich, Norbert.
16. Evrard, Victor.
17. Goffinet, Augustin-Joseph.
18. Gomez, Alphonse-Joseph.
19. Hens, Constant-Joseph.
20. Jeanpierre, Victor-Joseph.
21. Klammers, Jean.
22. Lemaire, Victor-Joseph.
23. Lenfant, Joseph.
24. Louis, Pierre-Joseph.
25. Malherbe, Alphonse-Joseph.
26. Masson, Ernest-Franç.-Joseph.
27. Masson, Joseph-Aug.-Gérard.
29. Paquay, Joseph-Victor.
30. Pip, Jean-Hubert-François.
31. Putz, Jules-Joseph.
32. Putz, Victor-Joseph.
33. Ratz, Michel.
34. Rinck, Gengoux-Joseph.
35. Rolling, Jean-Joseph.
36. Santkin, Prospert-Joseph.
37. Thunus, Bertrand-Louis.
38. Winand, Nicolas-Joseph.

Récapitulation des inscriptions :

Arbrefontaine, 11
Beho, 15
Bovigny, 11
Grand-Halleux, 13
Petit-Thier, 4
Vielsalm, 38

Total, 92

Faits divers

On nous écrit de Wathermal :

« Dimanche dernier, cinq jeunes gens de Wathermal, accompagnés d’un jeune homme d’Ourthe, se rendaient au chef-lieu de la commune, à l’effet de s’y faire inscrire pour le tirage au sort.
À Beho, ils firent la rencontre de deux autres jeunes gens d’Ourthe qui s’y trouvaient pour la même cause. On but ensemble, on chanta et s’amusa fort bien, non pourtat sans se dire quelques paroles désobligeantes.
Vers 6 heures du soir, on se remit en route pour Ourthe, séparés en deux groupes comme on était venu. La première bande, assez nombreuse, s’en allait lentement, causant et riant, lorsqu’elle fut rencontrée par la seconde troupe à une distance d’environ vingt minutes de Beho. Après s’être échangé quelques mots, l’un des derniers arrivants portant à l’un des premiers deux coups de couteau, dont l’un au sein droit et l’autre sur la septième côte, du même côté. Un autre jeune homme du premier groupe arriva au secours du blessé et reçut un coup de couteau à la jambe droite.
Par un hasard providentiel (si l’on peut appeler cela un hasard), aucun des coups de couteau, qui nous auraient pu être mortels, n’est extrêmement dangereux. Dans l’un des coups portés au premier blessé, la lame a glissé entre les chairs et les côtes, faisant une large ouverture ; dans l’autre coup, elle s’est arrêtée net sur la côte. Le second blessé a été atteint près de l’artère fémorale et à un décimètre du bas-ventre. »

Foires de la semaine
(Provinces de Luxembourg, Liège, Namur et Grand-Duché) :
Lundi 10, Durbuy, Paliseul, Salmchâteau, Luxembourg.
Mercredi 12, St-Hubert, Echternach (Grand-Duché)
Vendredi 14, St-Madr, Filot, Fosse.
Samedi 15, Sugny.

Une aventure du roi Léopold.

Léopold se promenait un jour, à pied, en habit civil et complètement seul, dans les rues de bruxelles.
C’était vers quatre heures de l’après-midi ; la nuit tombait, on était à la fin d’octobre.
Il s’arrête devant la maison du général X. à la vue du soldat de faction, lequel marquait indolemment le pas le long du trottoir, le fusil au bras et tenant de la main droite une énorme tarte qu’il dévorait à pleine bouche.
Ce naïf conscrit était de B…, près de Vielsalm ; sa mère était venue le voir par le premier train du matin ; mais par malheur, il était de garde, et le mauvais vouloir de ceux à qui elle avait demandé de pouvoir parlé à son fils à la caserne, lui allait faire perdre toute la matinée ; elle ne l’avait retrouvé que dans l’après-midi, avait causé avec lui quelques moments à peine et avait même dû se hâter pour reprendre le convoi de Vielsalm, après avoir laissé à son fils la tarte qu’elle avait fait elle-même à son intention et que celui-ci mangeait si avidement.
Léopold s’arrête donc et l’accoste, voulant connaître la pensée de ce jeune paysan sur la vie militaire.
— D’où êtes-vous, mon ami ? lui demanda-t-il.
— Vos estoz bein curieux, monsieus, répondit le pioupiou ; mais tot l’même dji vos l’dirais : dji sos d’on viège di tot près del Visâme ; divinez à c’t’heure, si vos ploz.
— De Rencheux ? dit le roi.
— Vos n’y estoz nein.
— De Grand-Halleux ?
— Vos n’y estoz nein.

Et notre gaillard, joyeux de l’embarras de son interlocuteur, tout en mordant à belles dents entre chaque phrase, fredonnait sournoisement une chanson où il était question de balouches.
— De Bovigny, alors ?
— Vos y estoz, dji sos di Bovigny…

(après un instant de silence). Mais vos, monsieu, qui est-ce qui vos estoz ?
— Devinez, répondit à son tour Léopold.
— Dji voès bein à vosst’ air qui vos estoz on’ancien sodart, quoèqui vos n’ave nein l’habit militaire.
— Oui, mais de quel grade ?
— Lieutenant ?
— Vous n’y êtes pas.
— Cap’taine ?
— Vous n’y êtes pas.
— Gros major ?
— Vous n’y êtes pas.
— Général ?
— Vous n’y êtes pas.
— Co pu haut ?
— Oui.
— Serive li roè, par hasard ?
— Vous y êtes.
— Ah ! c’ co là, tinoo m’tortai, qui d’jive préseinte les armes !

Et le naïf factionnaire met sa tarte dans les mains du roi qui, par un mouvement irréfléchi, la prend et reste ébahi vis-à-vis du soldat qui tient flegmatiquement son fusil à deux mains et à bras tendus pour lui porter les armes.

Etat-Civil de Vielsalm

Du 30 décembre 1886 au 5 janvier 1887.

NAISSANCE : 1.
Oscar-Edmond, fils de Flix-Alphonse Jacoby, bourrelier, et de Marie-Elisabeth Lerho, de Vielsalm.

AVIS AU PUBLIC.


L’officier de l’état-civil de Vielsalm informe le public que les personnes se rendant au bureau de l’administration pour faire dresser des actes de l’état-civil doivent se faire accompagner de témoins connus, jouissant de leurs droits civils et âgés d’au moins 21 ans, savoir :
Pour les actes de décès, le déclarant et un témoin ;
Pour les actes de naissances, le déclarant et deux témoins ;
Pour les actes de mariages, les parties, parents et quatre témoins.

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mercredi 16 février 2011

Organe de Vielsalm

( dimanche 2 janvier 1887, deuxième année, n°1)

Conseil communal de Vielsalm.

Compte-rendu de la séance du 27 décembre 1886.

Étaient présents : MM. Laplume, Sepult, Guillaume, Paquay, Masson-Gilis, Masson-Jeunejean, conseillers, et Gillet, secrétaire.
La séance est ouverte à 9 h.45m. du matin.
Le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance du 21 décembre dernier, dont la rédaction est approuvée.
Il donne ensuite lecture de la correspondance et des documents approuvés :

1° Du compte communal de 1885, approuvé par la Députation permanente du Conseil provincial le 9 décembre 1886.
En recettes à fr. 60,009 07
En dépenses à fr. 53,399 46
Soit un excédent de recettes de fr. 6,609 61

2° D’une dépêche de M. le ministre de l’intérieur et de l’instruction publique, adressée à M. le gouverneur de la province de Luxembourg le 11 décembre courant, faisant connaître qu’il résulte de l’examen des documents produits à l’appui de la réclamation de l’instituteur M. Jacqmin, qui sollicite paiement du traitement du mois de septembre dernier, qu’il ne peut opposer qu’une fin de non recevoir, le susdit instituteur s’étant vu forcé de donner la démission de ses fonctions, pour des raisons très graves, le 2 août, et que, à la suite d’un commun accord avec l’administration locale, il est resté à son poste jusqu’au 1er septembre, etc.

3° D’une autre dépêche de M. le ministre, en date du 17 décembre courant, prenant la même décision et pour les mêmes motifs, en ce qui concerne la demoiselle Raquet, institutrice gardienne.

4° D’une lettre de M. Hardy, médecin vétérinaire à Houffalize, informant le Conseil qu’il ne veut plus assister aux foires qui se tiennent dans la commune, l’indemnité de 12 francs étant insuffisante ; cependant, qu’au tarif officiel, il consent à y assister.
M. Guillaume fait remarquer que l’indemnité de 12 fr. a été fixée par M. Hardy, alors que le Conseil communal ne voulait lui allouer que 8 fr. pour chaque jour de présence et que ce n’est que sur des instances de l’autorité que le chiffre de 12 fr. lui a été voté.
Le Conseil passe à la continuation des objets à l’ordre du jour.

5° Le Conseil étant appelé à voter un crédit spécial pour paiement d’honoraires à M. Cupper, architecte provincial à Bastogne, et des frais résultés par le jugement du tribunal de Marche en date du 4 décembre courant, qui condamne la commune, M. Sépult demande la parole pour donner lecture du projet de délibération dont la teneur suit :

« En ce qui concerne la section de Vielsalm, « Le Conseil communal, après avoir revu ses délibérations des 2 juillet 1885, 24 juillet 1886 et 6 septembre 1886, déclare que la commune ne paiera que contrainte et forcée la somme de fr. 1,385-50, réclamée par M. Cupper, architecte, pour confection de prétendus plans, devis, cahier des charges, etc., etc., d’un bâtiment à usage d’écoles communales à Vielsalm ;
» Qu’il se réserve d’exercer en temps opportun, contre qui de droit, une action en répétition, conformément à l’article 1235 du Code civil ;
» Qu’il est regrettable que la Députation permanente n’ait pas autorisé le Conseil communal à ester en justice pour faire trancher par le tribunal la question de droit, qui restera toujours pendante aussi longtemps qu’elle n’aura pas été soumise à l’appréciation des tribunaux ;
» Qu’il n’est pas vrai que le Conseil communal ait autorisé le Conseil des bourgmestre et échevins à faire confectionner les prétendus plans, devis, cahier des charges, etc., etc., prémentionnés :
» Qu’il n’existe pas au livre des délibérations du Conseil des bourgmestre et échevins, ni au livre de correspondances de la commune, aucune trace de commande ;
» Que le Conseil des bourgmestre et échevins, en vertu de prétendue autorisation du Conseil communal, aurait fait la commande à M. Cupper de prétendus plans, devis, cahier des charges, etc., etc., dont il s’agit ;
» Qu’il avait toujours été entendu au Conseil communal que l’on ne construirait pas un nouveau bâtiment d’écoles communales à Vielsalm aussi longtemps que la commune ne serait pas largement subsidiée par le gouvernement ;
» Qu’il n’appartenait donc pas à M. Beaupain, bourgmestre, de faire faire les plans, devis, cahier des charges, etc., etc., en question, portant la date toute récente du 30 juillet 1885 ;
» Que, d’un autre côté, M. Cupper n’avait pas le droit de surprendre un jugement condamnant un paiement de la somme de fr. 1,385-80, contre la commune qui n’était pas pourvue d’une autorisation d’ester en justice et qui, dans ce cas, se trouvait placée dans la position d’un mineur, lequel ne peut poser aucun acte valable sans l’intervention des tuteurs et du conseil de famille ;
» Que ce jugement est donc radicalement nul ;
» Que le Conseil proteste, au nom de la commune, contre ces procédés arbitraires et frustratoires, et qu’il fait toutes ses réserves pour relever en temps et lieu, comme il le mérite, ces procédés à la Turque ;
» Et en ce qui concerne la section de Ville-du-Bois,
» Le Conseil communal déclare pour la troisième fois que la commune ne s’est jamais refusé de payer à M. Cupper, architecte, la somme de fr. 282-48 pour confection de plans et devis pour la construction d’un logement pour l’instituteur communal à Ville-du-Bois ;
» Qu’il était donc inutile d’actionner en justice la commune pour obtenir le paiement de cette somme ;
» Que le jugement surpris contre elle pour la section de Ville-du-Bois est aussi nul à son égard ;
» Que le Conseil communal pour la section de Ville-du-Bois proteste également contre ces procédés vexatoires ;
» Le tout sans préjudices à tous autres droits, dus et action de la commune et ici formellement réservés. »
Cette délibération, mise aux voix, est votée par tous les membres présents.

6° Le Conseil ajourne sa décision à une autre séance pour le paiement des frais d’entretien de l’indigent Larondelle.

7° Même décision pour la demande en concession d’un excédant de la voirie par la famille Henrard.

8° Idem pour les impositions communales ou emprunts.

9° Décide qu’il y a lieu de porter au budget de 1887 les sommes nécessaires à rembourser à des particuliers pour frais de distributions d’eau à domicile.

10° Par trois abstentions et trois voix contre l’approbation, rejette le compte de l’église de Ville-du-Bois pour 1885.
MM. Laplume, Masson-Gilis, Masson-Jeunejean s’abstiennent.
MM. Sépult, Guillaume et Paquay votent contre l’approbation du dit compte.

11° Approuve le dossier et l’état des frais de M. le commissaire-voyer, concernant l’établissement d’une seconde distribution d’eau à Neuville.
Le Conseil se constitue à huis-clos.

12° Ajourne sa décision à prendre concernant l’enquête faite à charge de la maîtresse de couture de Neuville et décide que celle-ci devra se présenter à la prochaine séance pour donner des explications.

13° Nomme membre du Bureau de bienfaisance M. Jean-Joseph Bruyère, conseiller communal, en remplacement de M. le curé Grosfils.

14° Réintègre dans ses fonctions d’institutrice la dame Jacqmin, née Duhem.
L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 10 ½ heures du matin.


NÉCROLOGIE.

Une des plus honorables familles de Sterpigny vient de nouveau d’être frappée dans ses plus chères affections. Il y a trois mois à peine, elle répandait ses larmes sur le plus jeune de ses membres qui, après avoir brillamment terminé ses humanités au petit Séminaire de Bastogne, à la veille d’entrer en philosophie, est entré dans le Ciel. Quinze jours plus tard, une nièce, perle de vertu, mourait victime de son dévouement.
Aujourd’hui, la famille verse ses pleurs sur la tombe de son chef, d’un époux bien-aimé, du père le plus tendre et le plus dévoué, de M. Jean-Joseph Dantine, bourgmestre de la commune de Cherain, pieusement décédé à Sterpigny, à l’âge de 63 ans, le 25 décembre dernier, à minuit, juste à l’heure où les chrétiens célèbrent la naissance de l’Enfant Jésus.
Epoux et père chrétien, il n’a vécu que pour les siens, non-seulement en leur prodiguant tout ce qui est nécessaire, utile, agréable dans l’ordre temporel, mais surtout en prenant un soin spécial, scrupuleux de leurs intérêts spirituels.
Son amour pour ses propres enfants, à un moment donné, en 1879, s’est étendu sur tous les enfants de Sterpigny, et immédiatement il a créé une école pour les petits-frères de Jésus.
A la tête de cette école s’est trouvé son fils aîné, dont le mérite ne peut être contesté par personne. M. François Dantine devient instituteur volontaire et non salarié ; en 1882, sa tâche est terminée et son père s’impose de nouveaux sacrifices pour que de l’école il passe à l’autel.
Ces quelques mots suffisent pour juger M. Dantine comme chef de famille et comme chrétien.
Successivement conseiller communal, échevin et bourgmestre de la commune de Cherain, M. Dantine a toujours rempli consciencieusement les différents mandats que lui ont confiés ses honorables concitoyens de Cherain, Rettigny, Sterpigny, Vaux et Brizy.
Le service solennel pour le repos de l’âme du défunt sera célébré en l’église paroissiale de Sterpigny le lundi 17 janvier courant, à 10 heures du matin.


Etat-Civil de Vielsalm

Du 22 au 29 décembre.

NAISSANCE : 0.

DECES : 1.

Augustine-Victoria Wampach, âgée de 41 jours, fille de Jean-Servais Wampach et de Marie-Louise Moreau, de Vielsalm.

MARIAGE ET PUBLICATION : 0.


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PREMIERE COMPAGNIE NEERLANDAISE D’ASSURANCE SUR LA VIE contre l’Invalidité et les Accidents.

Capital social : 1,200,000 fr.

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Pour tous renseignements, s’adresser, à M. Lemaire-Elisé. de Vielsalm, agent principal pour le canton de Vielsalm et les environs.

samedi 12 février 2011

Organe de Vielsalm

(Dimanche 26 Décembre 1886. Première année, Numéro 7.)

CORRESPONDANCE

On nous adresse, avec prière d’insertion, la lettre suivante en réponse à un article paru récemment dans l’Echo de la Salm :

Houffalize, le 23 décembre 1886.
Monsieur l’Editeur,

Un article intitulé : Houffalize, que j’ai lu dernièrement dans l’Echo de la Salm, me donne une bien triste idée de la logique et de l’esprit de son auteur. L’amour de la vérité et de la justice m’oblige à y donner un petit mot de réponse. L’auteur de l’article veut, on le voit, faire de la réclame électorale ; il veut longtemps d’avance préparer son terrain, et faire servir une œuvre de bienfaisance, à laquelle toute politique est et doit rester étrangère, à relever dans le canton de Houffalize un parti dont on ne veut plus. Ce n’est pas en se servant d’une plume aussi maladroite que la sienne, ni en articulant des faits si peu sensés et si peu conformes à la vérité qu’il atteindra jamais son but, il ne pourra, au contraire, que compromettre la cause qui lui est chère.
Il s’agit de l’acquisition du Vieux Château de la ville pour en faire un hospice. L’Echo prétend, c’est là sa conclusion, que les pauvres de Houffalize devront la conversion du Vieux Château en hospice à l’attitude énergique des libéraux de la Députation !
Voilà qui est curieux ! C’est, sans doute, la conclusion logique de ce qui est dit un peu plus haut dans le même article : Que la Députation, appelée à se prononcer, se divisa et, par trois voix contre trois et l’abstention du Gouverneur, laissa à M. le ministre de la justice le soin de trancher la question ?...
Qu’a donc fait la Députation dans cette question ? Qu’ont fait les trois députés libéraux ? Mais la Députation, eut-elle, en majorité, donné un avis défavorable à l’acquisition que Monsieur le ministre de la justice n’en eut point tranché autrement la question qu’il ne l’a fait dernièrement.
Mais, Monsieur de l’Echo, voulez-vous savoir à qui les pauvres de Houffalize seront redevables d’un hospice dans cette ville et de l’acquisition du Vieux-Château à cette fin ? Voici : premièrement, c’est à M. l’abbé Wilmotte, ancien curé de Sommerain, qui, à sa mort, laissa aux Hospices de Houffalize tout ce qu’il possédait. En second lieu, c’est à la détermination prise par la Commission des Hospices de profiter de l’occasion favorable qu’offrait la vente du Vieux-Château pour réaliser les plus vifs désirs du fondateur. C’est en troisième lieu aux efforts et aux démarches fort désintéressées de trois membres de la Commission des Hospices : de M. Léonard Biermé, président ; de M. le doyen et de M. le juge de paix du canton ; enfin c’est à la pétition couverte de la signature de presque tous les chefs de famille de la ville, cléricaux et libéraux, pour me servir des termes de l’Echo, adressée à M. le ministre de la justice et réclamant l’autorisation de faire cette acquisition. Nous voilà bien loin de l’attitude énergique des libéraux de la Députation !
Agréez, etc.

Conseil communal de Vielsalm.

Le Collège des bourgmestre et échevins à l’honneur de prier, pour la deuxième fois, MM. les conseillers communaux de vouloir se réunir en la Maison communale le lundi 27 décembre courant, à 9 heures précises du matin, pour délibérer sur les objets portés à la lettre de convocation du 14 décembre et sur ceux qui suivent :
1° Formation du budget communal de 1887 ;
2° Avis à émettre sur les comptes de 1885 de l’église de Ville-du-Bois.

Compte-rendu de la séance du 21 décembre.
Sont présents : MM. Beaupain, bourgmestre ; Clotuche et Grégoire, échevins ; Paquay, Bruyère, Masson, Clément, conseillers, et Gillet, secrétaire.
La séance est ouverte à 3 heures de relevée.
Le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance précédente, dont la rédaction est approuvée.
Il donne ensuite lecture de la correspondance :
1° D’une lettre de remerciements adressée par M. Daco, instituteur à Neuville, à Messieurs les conseillers communaux qui lui ont accordé leur suffrage lors de sa nomination aux dites fonctions.
2° De l’approbation du procès-verbal d’adjudication des fournitures et travaux d’entretien à la voirie vicinale en 1887.
3°De l’arrêté royal du 18 novembre 1886 approuvant les délibérations du Conseil communal des 27 novembre 1882 et 13 novembre 1884, par lesquelles le Conseil communal décide de placer certaines parties de son territoire dans le régime spécial de la loi du 1er février 1844 sur la police de la voirie urbaine.
4° M. Beaupain, bourgmestre, expose au Conseil, après communication des pièces, que par jugement du tribunal de première instance de Marche, en date du 4 décembre courant, la commune a été condamnée à payer à M. Cupper, architecte provincial à Bastogne, une somme de 1,667 francs 98 centimes, montant de ses états des frais approuvés, plus la note des frais du procès s’élevant à fr. 114-05, ce qui porte la dépense à fr. 1,812-03.
Après cet exposé, M. Beaupain fait remarquer que la commune ne peut se soustraire à ce paiement et que, vu l’urgence et pour éviter d’autres frais à occasionner par la levée du jugement, etc., il convient de régler cette affaire sans plus de retard et qu’il va être procédé au vote sur la demande du crédit spécial faite par le Collège.
MM. Bruyère et Masson s’abstiennent. MM. Clotuche et Grégoire votent le crédit.
M. Paquay déclare ne plus vouloir prendre part à la séance, cette affaire ne concernant pas sa section.
M. Paquay s’étant retiré et le Conseil n’étant plus en nombre, la séance est levée à 3 ¼ heures.

Bibliographie.

L’Armée et le Péril social, par M. LE MAIRE, juge de paix du canton de Vielsalm.

Les évènements qui ont ensanglanté au mois de mars dernier la province de Liège, puis celle de Charleroi et le rôle prépondérant joué par l’armée dans la répression des troubles, ont attiré l’attention publique sur nos forces nationales.
M. Léopold Le Maire, étudiait depuis plus d’un an, à la lumière des faits historiques, le rôle que l’armée est appelée à jouer dans un Etat sainement constitué ; il avait même écrit sur ce sujet, dans la Revue générale (février), un article succinct, mais très-remarqué, à la suite duquel des instances furent faites auprès de lui par quelques hommes clairvoyants afin de l’engager à compléter son étude et à la publier en un ouvrage spécial. M. Le Maire se remit donc à l’œuvre et son travail était terminé lorsqu’éclatèrent, comme la foudre, les hideux désordres de Charleroi, qui venaient lui démontrer combien ses aperçus étaient justes et fondés.
L’Armée et le Péril social a été édité par la Société belge de Librairie, rue des Paroissiens, à Bruxelles. L’ouvrage forme un beau volume de 286 pages environ.
Nous n’en saurions assez recommander la lecture à tous ceux qu’intéressent les moyens de préservation de l’ordre social actuel. Ils apprendront à connaître dans cette étude quelles sont les règles qui doivent présider à l’organisation de la force publique si l’on veut qu’elle soit un instrument efficace et toujours infaillible aux mains des pouvoirs conservateurs.
D’intéressantes comparaisons établies entre les rôles si différents joués dans la politique intérieure par les armées française et prussienne jettent un jour singulier sur la thèse développée par l’auteur et qui peut se résumer par cette proposition : Les cadres d’officiers doivent être issus en grande majorité des classes dirigeantes de la nation ; la stabilité gouvernementale n’est assurée que si cette condition est remplie. (Extrait du Journal de Bruxelles)

Faits divers

Société de secours mutuels La FRATERNITE de Vielsalm.

Messieurs les membres sont priés de se rendre à la réunion générale et obligatoire, qui se tiendra en la Maison communale de Vielsalm, le dimanche 9 janvier 1887, à 2 heures de l’après-midi.
Le Secrétaire GILLET.
Le Président, PIRONT.

Tombola. — Comme nous l’avions annoncé, la Tombola établie à Vielsalm au profit des pauvres a été tirée dimanche dernier, à 3 heures. [liste des numéros gagnants]

On nous prie d’insérer ce qui suit :
Bertrand, Denis, élève de l’école adoptée de Jevigné (Lierneux), a obtenu un certificat de capacité au concours officiel qui a eu lieu le 2 août dernier entre les élèves des écoles primaires de la province de Liège, au nombre de 999 concurrents.
Nos sincères félicitations à ce jeune élève ainsi qu’à son digne maître.

Etat-Civil de Vielsalm

Du 15 au 22 décembre.

NAISSANCES : 3.
Léon-Gustave, fils de Perrot, Emile-Ernest, journalier, et de Noël, Marie-Joseph-Philomène, ménagère, à Salmchâteau.
Séraphine-Marie-Joseph, fille de Grandjean, Jean-Joseph, maréchal-ferrant, et de Hazard, Marie-Jeanne, ménagère, à Rencheux.
Octave-Thodore-Joseph, fils de Tigny, François-Clément-Joseph, ouvrier ardoisier, et de Colla, Marie-Anne, ménagère, à Bèche.

DECES : 0.

MARIAGE : 1.
Wampach, François, clerc d’huissier, âgé de 28 ans, avec Dubié, Marie-Anne, sans profession, âgée de 27 ans, à Vielsalm.

RANSCRIPTION

De l’acte de mariage avenu à Florence le 5 mai 1886 entre : S.E. le prince Emile-Auguste-François Barbiano-Belgioioso d’Esfe, âgé de 31 ans, rentier, né et domicilié à Milan, et la noble demoiselle Madeleine-Charlotte-Marie-Ghislaine-Josèphe Desmanet de Briesme, âgée de 28 ans, rentière, née à Bruxelles et résidant à Florence.

Organe de Vielsalm

( dimanche 19 décembre 1886, première année, n°6.)

CONSEIL COMMUNAL DE VIELSALM.


Le Conseil est convoqué en séance publique, en la maison communale, pour le mardi 21 décembre courant, à 2 heures précises de relevée, à l’effet de statuer sur les objets suivants :
1° Lecture et approbation du procès-verbal de la séance du 24 novembre dernier :
2° Communication de la correspondance ;
3° Demande d’un crédit spécial au budget de 1886 pour payer l’état des frais de M. Cupper, architecte provincial, et ceux du procès ;
4° Communication du procès-verbal d’enquête à charge de la maîtresse de couture de Neuville ;
5° Liquidation de la note des frais d’entretien de l’indigent Larondelle ;
6° Nomination d’un membre du Bureau de bienfaisance, M. Clément Jeunejean n’acceptant pas ;
7° Demande en concession d’un excédant de voirie par Mme veuve Henrard et ses enfants ;
8° Impositions communales ou emprunts pour couvrir les 12,736 fr. 79 centimes de déficit des sections ;
9° Demande d’un crédit spécial pour rembourser à des particuliers des frais de distributions d’eau à domicile.
10° Décision à prendre concernant la proposition de la nomination d’une institutrice à Ville-du-Bois, M. le curé Grosfils consentant à céder son local pour l’école.


Dans cent ans d’ici.

Nous vivons véritablement dans un siècle de merveilles. Comme nous avons perfectionné depuis quelques années toutes les inventions qui ont pour but l’amélioration de notre condition terrestre !
Les bateaux à vapeur, les locomotives, le télégraphe électrique, le téléphone, les machines à tisser, la photographie, l’emploi du gaz, les fourneaux, les poêles ont changé l’aspect de la vie humaine.
Partout, enfin, nous voyons le progrès et les grandes réformes sociales.
Ce progrès ne peut pas s’arrêter, il continuera et prendra chaque année une importance nouvelle.
Écartons le voile qui nous cache l’avenir, et voyons quelques-unes des choses qui sont réservées à l’homme.
D’aujourd’hui en cent ans, les rues de nos grandes villes seront pavées en fer et les camions et les chariots seront trainés par la vapeur.
Le fermier labourera son champ, sèmera et coupera son blé, me battra à l’aide de l’électricité ; il économisera ainsi 50 p.c. de travail et de temps.
Le voyageur qui voudra se rendre dans les pays d’Outre-Mer montera dans un ballon et, ainsi, n’aura plus à craindre la rage des tempêtes. S’il a une distance moins grande à parcourir, il attachera sur ses épaules sa machine volante, et, ouvrant ses ailes, il sera plus heureux qu’Icare dans ses excursions aériennes.
La correspondance ne sera plus expédiée par chemin de fer, car ce mode de transport sera bien trop lent pour l’époque.
Déjà, à Londres, on se sert, pour les petits paquets, de chariots miniatures que l’on pousse à travers des tubes, tout comme le boulet lancé par un canon.
Lorsque ces petits chariots seront devenus d’un usage général, il est bien probable qu’on en fera de plus grands qui seront organisés pour le transport des voyageurs.
C’est un fait bien connu que le son se communique à travers les tubes. D’après ce principe, les villes seront approvisionnées de musique comme elles le sont de gaz. L’orgue, ou tout autre instrument, sera placé dans la ville et des tuyaux le mettront en communication avec les maisons.
Pour avoir de la musique, on n’aura qu’à ouvrir un robinet.
On pourra ainsi assister, à Vielsalm, à un concert donné à Paris.
Quoique nous soyons déjà familiarisés avec l’extérieur des planètes, nous levons encore vers le ciel des regards pleins d’une ardente curiosité.
Nous avons un vague pressentiment que le firmament qui s’étend sur nos têtes contient quelque chose de plus que des corps non habités. Et nous croirions volontiers que ces corps célestes peuvent être le séjour d’une race d’êtres semblables à nous.
Pourquoi n’y aurait-il pas des habitants, qui, grâce à une vue plus perçante ou à des lunettes plus fortes, nous observent pendant que, occupés de nos progrès, nous attendons impatiemment le moment ou nos instruments plus perfectionnés nous permettrons de répondre à leurs signaux ?
Puisque la même lumière tombe sur eux et sur nous et que les rayons sont réfléchis d’une planète à l’autre, qui sait si notre monde ne pourra pas communiquer avec les planètes ? Alors l’échange de la pensée se ferait avec la rapidité de l’éclair dans tous les mondes éclairés par le soleil.
Le passé a vu de brillants succès en médecine, cependant il nous est permis d’espérer qu’il viendra un temps où une connaissance plus parfaite de la médecine et des maladies, de meilleures habitudes et une vie plus pure, permettront aux hommes de vivre aussi longtemps qu’avant le déluge.
Et puisque la science, jointe à l’art, a su remplacer par des parties artificielles presque toutes les parties du corps, est-il déraisonnable de supposer que l’on pourra rendre à l’homme cassé par l’âge sa première jeunesse ?
Les exigences de la société deviennent de jour en jour si impérieuses que dans cent ans nos dames seront obligées de passer tout leur temps à s’habiller, à faire des visites et à s’acquitter des devoirs de leur profession.
Afin de leur permettre d’employer ainsi leur temps, on inventera sans doute une machine pour faire les travaux du ménage.
L’homme de ménage en se levant le matin, n’aura qu’à toucher un bouton et une étincelle électrique allumera le gaz du poêle.
Alors l’homme de ménage (car alors, il n’y aura plus de femmes de ménage) passera une ceinture et servira le café, battra les œufs, fera cuire la viande et griller le pain. Il passe une autre ceinture et les assiettes sortent bruyamment du buffet : la table est mise.
Le repas terminé, une autre roue tourne, les assiettes sont lavées, l’appartement est balayé et aéré, les meubles sont époussetés et mis en ordre : le travail du matin est terminé.
La dame peut sortir pour aller voter, visiter un malade, ou plaider un procès.
Dans la soirée, l’homme de ménage passe une autre ceinture et l’on voit s’avancer une machine munie de plusieurs bras.
Elle prend les enfants l’un après l’autre, les met dans un baquet où elle les lave vigoureusement pendant dix ou quinze minutes, puis elle les lance dans leur lit.
Le travail de la journée est ainsi terminé : on a économisé du temps et personne ne s’est mis en colère.
Cette machine n’aura pas de faiblesse à satisfaire ; elle n’aura besoin ni de passer les dimanches dehors ni de recevoir ses cousins à la maison.
Elle n’aura pas de parents pauvres faisant toujours les yeux doux au beurre, au sucre et à la farine.
Et maintenant, lecteurs bienveillants, laissez-moi vous souhaitez de vivre encore cent ans pour que vous puissiez voir le glorieux accomplissement de toutes ces choses.

AURORA.

Etat-Civil de Vielsalm

Du 8 au 15 décembre.

NAISSANCE : 1.
Gustave-Julien-Joseph, fils de Evrard, Henri-Joseph, ouvrier ardoisier, et de Lemaire, Anne-Marie-Lambertine-Virginie, ménagère, à Ville-du-Bois.

DECES : 0.

MARIAGE : 1.
Englebert, Eugène, âgé de 34 ans, cultivateur, avec Talbot, Marie-Joseph-Victorine, âgée de 31 ans, sans profession, à Ville-du-Bois.

Annonces :

Société d’Assurances CONTRE L’INCENDIE L’UNION BELGE Fondée en 1824, dont le siège est établi place de l’Industrie, 29, à Bruxelles.
Agent principal à Vielsalm : A. GILLET, secrétaire communal.

vendredi 11 février 2011

Organe de Vielsalm

(Dimanche 12 Décembre 1886. Première année, Numéro 5)

NÉCROLOGIE

Lundi dernier, au milieu d’une foule considérable pieusement recueillie, ont été célébrées les obsèques suivies de l’enterrement de Monsieur Henri-Joseph Lambert, élève ingénieur-architecte, décédé à Vielsalm, à l’âge de 27 ans. Nous regrettons de ne pouvoir reproduire dans nos colonnes les deux discours touchants prononcés sur la tombe du défunt par MM. Moxhet, pharmacien, et Georges Beaupain, de Vielsalm.
Bien peu de personnes ont pu contenir des larmes de sympathie, en voyant la désolation navrante de M. Lambert, malheureux père, perdant, par la mort prématurée de son enfant unique, la consolation de sa vieillesse.

Faits divers

Tombola. — C’est dimanche prochain, à 3 heures de relevée, chez M. Bucheman, peintre, à Vielsalm, que se tire la tombola établie au profit des pauvres.
Nous publierons le dimanche suivant les 150 numéros gagnants.
Les personnes auxquelles le sort aura été favorable pourront réclamer leurs lots chez M. Bucheman, les trois dimanches qui suivront le tirage, de midi à 4 heures.
Les objets qui ne seront pas réclamés le 9 janvier seront considérés comme abandonnés au profit des pauvres.
Quelques numéros sont encore à la disposition des amateurs. On sait que le prix du billet est de 25 centimes.

Etat-Civil de Vielsalm

Du 2 au 8 décembre.

NAISSANCES : 2.

Victorine-Marie-Sténie, fille de Hoffamann, Augustin-Joseph, garde-forestier, et de Rondeux, Marie-Joseph, son épouse, à Rencheux.

Marie-Joséphine, fille de Derochette, Jean-Guillaume, cultivateur, et de Fischbach, Marguerite, son épouse, à Burtonville.

DECES : 2.

Lamberty, Marie-Christine-Clotilde-Florence, âgée de 49 ans, veuve de Jeunejean, Jean-Henri, domiciliée à Gouvy et décédée à Vielsalm.

Lambert, Henri-Joseph, âgé de 27 ans, à Vielsalm.

MARIAGE : 0

PUBLICATIONS DE MARIAGE ENTRE :
Englebert, Eugène, cultivateur, âgé de 34 ans, et Talbot, Marie-Joseph-Victorine, sans profession, âgée de 31 ans, à Ville-du-Bois.
Wampach, François, clerc d’huissier, âgé de 28 ans, à Priesmont, et Dubié, Marie-Anne, sans profession, âgée de 27 ans, à Vielsalm.

Organe de Vielsalm

( dimanche 5 décembre 1886, Première année, n°4)


CORRESPONDANCE.


Monsieur l’éditeur de l’Organe de Vielsalm.

Je sais que les affaires communales vous intéressent tout particulièrement ; c’est pourquoi je me suis fait l’interprète de plusieurs de mes concitoyens en me permettant d’attirer votre attention sur une question très importante pour les habitants de la section de Rencheux.
Le soir, le chemin qui relie ce village à Vielsalm, est très fréquenté et la route, n’étant pas éclairée, présente de véritables dangers en plus d’un point.
Il serait facile et peu couteux de remédier à cet état de choses en plaçant quelques réverbères aux endroits les plus dangereux.
Nous osons espérer que l’on ne reculera pas devant la minime dépense qu’occasionnera notre demande.
Agréez, Monsieur l’éditeur, nos respectueuses salutations.

Un abonné de Rencheux.


Faits divers

Vol audacieux.

Pendant la nuit du 30 novembre au 1er décembre courant, des malfaiteurs ont perpétré un vol audacieux à Vielsalm. Après avoir enlevé à la forge de Léon Laloire les instruments qu’ils destinaient à l’accomplissement de leur œuvre scélérate, ils se sont introduits successivement ;
1° Chez M. Renoupré, où ils n’ont pu aller au delà de la cuisine, qui était fermée.
2° Chez M. Beaupain, notre honorable bourgmestre, où ils ont fait main basse sur l’argenterie et d’autres objets d’une valeur assez considérable.
3° Chez M. Cahay, à l’Hôtel du Midi, où ils se sont emparés d’une somme d’environ quarante francs déposée dans le comptoir.
Pour pénétrer dans ces habitations, les voleurs ont enduit de farine délayée un carreau de la fenêtre et après l’avoir coupé, ils l’ont brisé afin de pouvoir ouvrir la fenêtre en faisant jouer l’espagnolette.
La gendarmerie, prévenue dans la matinée, est sur pied et fait d’actives recherches.
Espérons que les malfaiteurs tomberont bientôt aux mains de la justice et recevront le juste châtiment de leur forfait.


Etat-Civil de Vielsalm

Du 26 novembre au 2 décembre 1886.

NAISSANCE : 1.
Théophile-Joseph, fils de Jacob, François-Joseph, et de Tigny, Marie-Anne-Joseph-Amélie de Bèche.

DECES : 2.
Winchen, Marie-Marguerite, âgée de 63 ans, veuve de Lebecque, Jean-Guillaume, de Salmchâteau.
Pecheux, Marie-Joseph, âgée de 29 ans, épouse de Jacob, Léonard-Joseph, de Ville du Bois.

MARIAGE : 0

Publication de mariage entre : Comté, Christophe-Alexis, 21 ans, ouvrier au chemin de fer, à Grand-Halleux, et Rondeux, Marie-Augustine, 21 ans, sans profession, à Rencheux.


Annonces :

JARDINAGE.

M. ADAM jardinier-fleuriste.
Se recommande pour tout ce qui concerne son état, tels que jardinage, taille d’arbres, tonte des haies, etc. Il est établi chez M. Paul COLSON, négociant à Vielsalm.
Travail soigné.
___

Avis aux jeunes gens amateurs de musique.
Un cours de musique s’ouvrira, à partir du 8 décembre courant, chez m. Hoffmann Emile, à Rencheux.
Ce cours comprendra :
1° Etude complète et détaillée du Solfège.
2° Etude de l’instrument en cuivre.
Les cours auront lieu, les lundi, mercredi et vendredi de chaque semaine, de 7 à 9 heures du soir.
Le prix est fixé à fr. 1,50 par mois.
___

LES MACHINES A COUDRE SINGER
De tous systèmes et de toutes forces se trouvent chez M. STARCK, horloger à Vielsalm.
On y trouve également Montres, Pendules, Horloges, etc., de 1er choix.
Réparations soignées et garanties.


Commune de Lierneux

VENTE DEFINITIVE D’EXCEDANTS DE VOIRIE A LIERNEUX.
Le jeudi 16 décembre 1886, à 9 heures du matin, et jours suivants s’il y a lieu.
Le Collège des Bourgmestre et Echevins de la commune de Lierneux fera vendre publiquement, en la salle communale et par le ministère de Me Louis MATHEY, notaire à Lierneux, les EXCEDANTS DE VOIRIE non repris au chiffre de l’expertise aux ventes antérieures.
Pour tous renseignements, s’adresser au Secrétariat communal de Lierneux.

Par le Collège :
Le Secrétaire, HAKIN
Le Bourgmestre BECHOUX.

Horaire du train.

jeudi 10 février 2011

Organe de Vielsalm

(Dimanche 28 novembre 1886, Première année n° 3)

Les premiers numéros de notre journal ont obtenu un véritable succès ; nous avons reçu de nombreux témoignages de sympathie, de précieux encouragements. Nous remercions de tout cœur nos honorables correspondants de l’intérêt qu’ils veulent bien porter à notre œuvre. Comme nous l’avons dit, nous n’entendons pas nous mêler aux discussions politiques, sauf peut-être dans certains cas spéciaux où il s’agirait d’intérêts directs de notre arrondissement ; en tout cas, nous ne nous départirons pas de la plus grande modération et d’une absolue impartialité.
Notre but principal est d’offrir au public un choix de lectures agréables et instructives.
Nos articles seront donc des plus variés : nous voulons que la lecture de notre journal soit tout à la fois un agréable et utile passe-temps. Nous nous sommes assurés un certain nombre de collaborateurs ; nous accueillerons d’ailleurs volontiers les articles que l’on voudra bien nous envoyer, pourvu qu’ils rentrent dans notre cadre ; nous faisons même appel à nos jeunes littérateurs.
Toutefois, nous rappelons ici ce que nous disions dans notre premier numéro, c’est un recueil catholique que nous fondons, et nous repousserions de nos colonnes tout ce qui ne serait pas digne de ce titre. La Rédaction.




À l’Ardenne Centrale

Nos sincères remerciements à notre confrère aîné de l’Ardenne Centrale, pour ses souhaits de bienvenue.
L’Organe de Vielsalm sera toujours heureux de combattre à ses côtés pour la bonne cause, non seulement dans le canton de Vielsalm, mais dans d’autres parties de l’arrondissement de Bastogne.

À l’Annonce de Stavelot.

L’Organe de Vielsalm et de l’arrondissement de Bastogne adresse à son confrère stavelotain ses remerciements bien sincères pour ses souhaits de bienvenue.



Compte-rendu de la séance du Conseil communal de Vielsalm du 24 novembre 1886.

Étaient présents : MM. Beaupain, bourgmestre ; Clotuche, Grégoire, échevins ; Paquay, Bruyère, Masson, conseillers, et Gillet, secrétaire.

La séance est ouverte à 2 heures 45 minutes de relevée.
Le Conseil entend et approuve après lecture le procès-verbal de la séance du 4 novembre courant. – Décide qu’il y a lieu de modifier les chiffres du budget de l’école gardienne et de ramener les recettes et dépenses à 1,279 francs.
Le secrétaire communal donne lecture d’une dépêche de M. le Gouverneur de la province faisant remarquer que la nomination des maîtresses de couture appartient au Conseil communal, qui a le droit de les révoquer aux termes de l’instruction ministérielle du 1er avril 1886, et que c'est à lui à s’entourer des renseignements nécessaires et de statuer ensuite si oui ou non, il y a lieu de révoquer la maîtresse de couture de Neuville.
Le Conseil charge le Collège d’établir une enquête après laquelle il décidera.
Le Conseil par quatre voix contre deux, nomme membre du Bureau de bienfaisance, en remplacement de M. Grosfils, membre sortant, M. Jennesseau Clément, propriétaire à Ville-du-Bois.
Tous les autres objets sont ajournés à une autre séance.
La séance est levée à 3 ½ de relevée.

M. le Gouverneur du Luxembourg a transmis à toutes les communes de la province la circulaire suivante :
Arlon, le 3 novembre 1886
Aux Administrations communales.
J’ai eu l’occasion de constater que, dans certaines communes de la province, les subsides accordés par l’État et la province pour le service de l’enseignement primaire reçoivent une autre affectation que celle qui leur est attribuée par le budget spécial des écoles.
Il en résulte que souvent les receveurs communaux se trouvent dans l’impossibilité de solder des dépenses urgentes, telles que le traitement des membres du personnel enseignant, etc.
Je crois devoir vous rappeler, Messieurs, que les fonds destinés à l’enseignement sont spécialement affectés aux dépenses de ce service et ne peuvent, sous aucun prétexte, être employés à une autre destination.
J’invite Messieurs les receveurs communaux à refuser d’acquitter, au moyen des fonds destinés à l’enseignement, tous les mandats concernant d’autres dépenses qui leur seraient présentés.
Le Gouverneur Signé : P de Gerlache.




Nécrologie

Le 21 novembre courant est décédée à Bovigny Madame Anne-Marie Hurdebise, âgée de 62 ans, épouse de Monsieur Antoine Verdin.
Ses obsèques solennelles, suivies de l’enterrement, ont eu lieu en l’église de Bovigny, le 24 dito, au milieu d’une affluence considérable de personnes, qui ont voulu rendre hommage à la belle âme de la défunte.



État Civil de Vielsalm du 18 au 25 novembre 1886.

Naissances : 3
Augustine-Victoria, fille de Wampach Jean Servais, cultivateur, et de Moreau Marie-Louise, son épouse, de Vielsalm.
Jules-Julien-Joseph, fils de Fraikin Julien-Joseph, pépiniériste, et de Parmentier Marie-Louise, son épouse, de Vielsalm.
Ernest-Michel, fils de Parmentier Jean-Joseph, cultivateur, et de Neuville Marie-Nicole, son épouse, de Rencheux.

Décès : 2
Gaillard Jean-Joseph, âgé de 83 ans, sans profession, à Rencheux.
Baccus Alphonse, âgé de 42 ans, facteur des postes, à Vielsalm.

jeudi 3 février 2011

Organe de Vielsalm

(dimanche 21 novembre 1886, Première année, n°2)

Etranger.

Les nouvelles du Congo ne sont guère rassurantes. Nos hardis explorateurs ont dû quitter les Stanley-Falls en présence des dispositions peu conciliantes des bandes d’Arabes nombreuses et bien armées.


De nos Ardoisières.

Je le constate avec regret, le gouvernement et les administrations communales du royaume ne font pas grand chose pour les intérêts de notre industrie locale.
Notre schiste ardoisier est d’une qualité remarquable comme matériel de bâtisse ; l’ardoise de Vielsalm se travaille avec une grande facilité, et elle est d’une résistance extraordinaire aux actions atmosphériques.
Pour agir en bons patriotes, les Sociétés belges, les Communes et l’Etat devraient donner la préférence à nos ardoises et les recommander aux entrepreneurs et soumissionnaires aux adjudications publiques. D’autant plus que, pour la qualité, notre ardoise est au-dessus de toute comparaison.
On m’objectera que la production de nos ardoisières est insuffisante à l’alimentation des grands entrepreneurs. Je l’admets, une commande de 5 à 600.000 ardoises à fournir dans les 8 jours serait gênante pour le premier de nos maîtres-carriers ; oui, mais si toutes nos exploitations prenaient un arrangement commun pour fournir tous ensemble la commande supposée ?
EXEMPLE : Un propriétaire d’ardoisière de Vielsalm reçoit une commande de 500.000 ardoises pour la réparation des édifices publics de Bruxelles. Le patron qui a reçu cette commande n’a que 100.000 ardoises fabriquées, alors il partagerait le reste de la commande, soit 400.000 ardoises à fournir entre les autres exploitations.
Il me semble qu’un arrangement de cette nature serait fort utile à tous nos maîtres carriers.
Un autre point important est celui des droits d’entrée, du tarif douanier. Le système du libre échange est le seul vraiment juste et profitable.
Nos ardoises ne peuvent plus maintenant entrer en Allemagne et dans le Grand-Duché sans payer des droits énormes et cela pourquoi ?
Parce que les ardoises allemandes du Rhin ne valent pas les nôtres et que l’empire veut forcer ses sujets à prendre leurs mauvaises ardoises nationales, plutôt que nos excellentes ardoises belges. Voilà un beau résultat pour nos carrières et pour les entrepreneurs allemands.
Le gouvernement, pour prouver qu’il cherche l’intérêt de notre industrie locale, devrait insister auprès du gouvernement prussien pour obtenir le retrait des droits d’entrée dont on a frappé nos ardoises.
En terminant, je souhaite que les entrepreneurs belges, travaillant pour l’Etat et les Communes soient plus honnêtes, c’est-à-dire ne rejettent pas parfois nos ardoises parce que nos maîtres de carrières n’ont pas les moyens de leur acheter à coups de pourboires, la préférence pour leurs produits.

Un Ami de l’Ouvrier.



Le ministre actuel, tous nous le savons, a témoigné un vif désir d’améliorer la triste situation de nos classes ouvrières.
Beaucoup d’économistes de notre époque ont écrit sur ce sujet bien des pages remarquables.
Le gouvernement a fait mieux : il a posé un acte au lieu de se livrer à des discussions oiseuses sur la crise industrielle.
Je veux parler de la Commission, du travail, que je considère comme une institution éminemment patriotique, d’une nécessité et d’un à-propos incontestable.
Pour ne parler que de son passage à Vielsalm, elle a donné aux ardoisiers et aux cultivateurs de notre canton l’occasion d’exposer leurs griefs.
Il en a été de même dans tout le pays ; aussi l’œuvre de nos gouvernants leur a pour toujours acquis la confiance et la gratitude de tous les travailleurs dont ils cherchent à soulager la gêne.
Les différentes Commissions du travail qui ont parcouru le royaume sont aujourd’hui en possession du dossier complet de la cause ouvrière et agricole en Belgique.
Que reste-t-il à faire maintenant pour qu’un mieux réel apparaisse dans la situation de l »ouvrier, et couronne dignement les travaux de ces Messieurs ?
Il reste, me semble-t-il, à étudier les institutions ouvrières modèles du pays et de l’étranger, comme, par exemple, le système existant dans les aciéries Krupp en Allemagne, où l’ouvrier est associé avec le maître et prend part aux bénéfices de la maison qu’il enrichit de son travail.
Il reste à faire des lois protégeant l’ouvrier contre certains patrons rapaces qui, hélas ! faut-il l’avouer ? manquent d’honnêteté à l’égard de leurs ouvriers.
Il reste enfin, et surtout, le grand devoir pour tous nos industriels de surveiller et de protéger la moralité et les principes religieux des travailleurs. Qu’on ne l’oublie jamais : la morale saine et puissante du christianisme est la seule barrière que l’ouvrier au désespoir hésite à franchir : la morale chrétienne est le rempart avancé de l’ordre et de la paix.
Le socialisme pénètre là où les principes religieux manquent ; l’anarchie déborde ceux que la religion ne soutient plus de sa puissance conservatrice.
Je termine cet article en affirmant mon espoir que les hommes généreux qui nous gouvernent prouveront qu’ils comprennent le grand devoir incombant à tout administrateur d’éclairer et de protéger nos frères : les ouvriers.

NEMO.

L’HIVER APPROCHE !

L’hiver pour le riche, pour celui qui est dans l’aisance, n’a rien qui puisse l’effrayer : c’est plutôt pour lui la saison des fêtes.
Pour le fermier lui-même, c’est l’époque du repos, des joyeuses veillées, et le soir, entouré de sa famille, assis en face de ce grand feu brillant qui l’égaie et l’échauffe, il entend sans souci le vent glacial qui fait rage au dehors.
C’est pour le pauvre que l’hiver réserve ses rigueurs : la chambre est mal close ; le foyer ne donne qu’une faible chaleur, car le combustible est rare, on l’épargne, et cependant les vêtements réchauffent si peu, ils sont minces, ils sont usés ; le garde-manger est vide, et toutefois le menu est bien simple : des pommes de terre et du pain noir ! Que faire, où trouver des ressources ? L’hiver surtout, le travail est rare, les journées sont si courtes ! et puis encore la vieillesse, la maladie, ne viennent que trop souvent encore compléter la misère du pauvre…
Venir en aide à ceux qui souffrent, donner à ceux à qui tout manque. N’est-ce pas là une des plus douces jouissances de celui qui possède ? Et comment user sans remords de tous les bienfaits de la vie, si on ne peut se dire : j’ai secouru mon pauvre voisin ; j’ai empêché cette pauvre veuve de mourir de froid, de faim, elle et ses petits enfants ! J’ai partagé avec tous ceux qui n’ont rien une partie de ce superflu, une partie même de ce qui m’est nécessaire !
Mais parfois la misère de nos voisins nous est inconnue ; nous les visitons rarement nous-mêmes ; nous ne connaissons pas ses besoins. Dans notre paroisse s’est formée une Société charitable qui se donne la mission de visiter chaque semaine le pauvre à domicile, de s’enquérir ainsi de ce qui lui manque, de lui donner, suivant l’occasion, des conseils, des encouragements, des consolations.
Cette société, en suite d’une autorisation de la Députation permanente, a établi une tombola, loterie charitable dont le produit intégral doit servir à nourrir, à chauffer, à vêtir les pauvres et les malheureux de notre village.
Il y a des lots charmants dans cette tombola ; il en est d’utiles ; ils sont nombreux, d’ailleurs, et chacun peut s’attendre à recevoir un souvenir de cette fête de charité. On remarque surtout divers objets modelés en terre plastique, élégants de dessin, de faire, d’invention ; ils dénotent chez l’auteur un véritable sentiment d’artiste.
Les billets de la tombola sont du reste à bas prix : 25 centimes ; il n’est personne qui ne puisse être à même de s’associer à cette bonne œuvre.
Le tirage aura lieu incessamment ; il reste encore quelques centaines de billets à distribuer. Nous faisons appel à la charité de tous ; qu’on ne l’oublie pas, le produit de la tombola aidera plus d’un malheureux à passer l’hiver sans trop souffrir du froid et de la faim.
Les billets se distribuent chez MM. Bucheman, Grès, Culot.


Une ardoisière en Angleterre.
L’industrie ardoisière est pour le canton de Vielsalm une source de richesse, elle fait vivre, depuis des siècles, une bonne partie de notre population ouvrière.
Nous n’avons toutefois, dans notre bassin, que des exploitations de médiocre importance, et peu d’entre nous ont eu l’occasion de se rendre compte par eux-mêmes de l’immense développement que diverses ardoisières ont pris dans des pays voisins.
Une des plus grandes ardoisières est celle de Penrhyn dans le pays de Galles ; elle offre surtout une disposition toute spéciale.
Au milieu d’une large vallée, s’arrête brusquement une chaîne de collines.
Cette extrémité de la montagne a été taillée en gradins successifs, disposés en hémicycle, depuis le fond de la vallée jusqu’au sommet. C’est là l’ardoisière, car la montagne tout entière n’est qu’un immense bloc de schiste ardoisier, légèrement recouvert de terre, où poussent des arbres et de la verdure.
Chaque gradin a environ 40 pieds de hauteur : déjà les gradins supérieurs ont été épuisés, mais on a laissé au centre une sorte de colonne-témoin, dont le faîte indique la hauteur première où les travaux ont commencé. Il y a actuellement 14 gradins ou étages en exploitation. Chaque gradin à sa brigade d’ouvriers, ses chemins de fer, etc., et il faut près d’une heure pour le parcourir d’un bout à l’autre. La montagne entière a 600 pieds d’élévation ; l’exploitation de chaque gradin se poursuit d’ailleurs au fur et à mesure le long des deux flancs de la montagne.
Au fond de la vallée sont installés une scierie mécanique, une fonderie de fer, des ateliers de constructions pour les machines, les outils, les wagons, etc. car tout le matériel se construit sur place.
L’ardoisière est située à deux lieues du port de mer de Bangor, auquel elle est reliée par un chemin de fer.
Il y a là parfois de 50 à 60 navires en chargement.
On reçoit dans le monde entier les produits de cette ardoisière. Leur importance est telle que l’impôt payé au gouvernement est calculé à raison d’un revenu annuel de deux millions de francs.
Il y a là un atelier pour la fabrication des dalles d’ardoises avec un outillage des plus curieux. Les blocs sont fendus d’abord à 30 cent. Environ d’épaisseur ; on les coupe à dimensions à l’aide de scies circulaires : le dressage se fait par de puissantes machines à raboter dont le ciseau a jusque 40 cent. De largeur. En deux ou trois passes, on y dresse une table de 2 à 3 mètres carrés.
On fabrique à Penrhyn d’immenses quantités d’ardoises pour écoliers ; les blocs réduits à 0m30 d’épaisseur sont équarris ensuite à la scie circulaire et ramenés aux dimensions de 0m25 X 0m30.
L’ouvrier fondeur les réduit ensuite en minces lames, avec une telle rapidité que deux servants placés à ses côtés ont peine à le suivre. Chaque coup de maillet détache une ardoise.
Ces schistes jouissent en effet d’une fissilité extrême et en même temps leur élasticité et leur solidité sont sans pareilles.
J’ai vu amener devant moi un bloc de 30 cent. D’épaisseur, la scie circulaire l’eut bientôt équarri ; il avait alors 1m60 sur 1m80 ; il s’agissait de le diviser en plaque de 0m03 d’épaisseur. L’ouvrier armé d’un ciseau de 5 à 6 cent. De largeur attaqua le bloc ; en deux ou trois coups de maillet l’outil avait pénétré de quelques centimètres. Alors l’ouvrier s’en servant comme d’un levier, séparait sans effort la plaque voulue. En quelques minutes il eut devant lui 10 superbes dalles, destinées à former des tables de billard.
Avec nos schistes une telle opération demanderait un soin extrême ; il faudrait enfoncer le ciseau tout doucement et successivement sur tout le pourtour du bloc.
Ici rien de semblable ; deux ou trois coups de maillet font pénétrer le ciseau ; un mouvement de levier et la plaque se détache. Il est facile de comprendre la quantité d’ardoises pour toiture que chaque ouvrier, un peu expert, peut fabriquer dans une pierre semblable. Les ardoises anglaises sont de grandes dimensions ; elles sont surtout employées dans le nord de l’Allemagne et en Amérique.
L’ardoisière de Penrhyn occupe près de 1,500 ouvriers ; elle a livré au commerce en un an près de 25 millions d’ardoises de toute première qualité.
La nature est bien loin de s’être montrée aussi généreuse envers nos ardoisières de Belgique. Ici c’est dans le sous-sol qu’il vous faut travailler ; le plan est enclavé dans des roches dures, qu’il faut enlever à grands frais ; l’eau nous noie, les décombres nous gênent. Là bas rien de semblable, l’ardoise est au-dessus du sol même ; il suffit de la cueillir ; aucune roche étrangère à enlever, aucune inondation à craindre.

CORRESPONDANCE.
Nous recevons la lettre suivante qui s’occupe d’une question qui intéresse surtout les habitants de la section de Vielsalm :

Monsieur l’Editeur de L’ORGANE DE VIELSALM,
Vous annoncez dans votre numéro programme, que vous vous occuperez surtout des affaires communales.
Permettez-moi donc d’attirer votre attention sur le manque presqu’absolu des eaux alimentaires à Vielsalm, même depuis quelques mois, le peu d’eau qui nous est distribué est de mauvaise qualité ; cette eau séjourne trop longtemps, immobile dans les conduites. Outre le désagrément qui en résulte pour les habitants qui se trouvent privés d’eau, il y a là un grave danger pour la santé publique.
Il serait facile de parer au mal en captant l’une ou l’autre des sources voisines de celle dont on se sert.
Dans tous les cas, il est urgent de prendre des mesures pour parer à une telle situation.
Agréez, etc.
UN ABONNÉ.

Faits divers.
Foire de Salmchâteau du 12 novembre 1886.
Bêtes exposées :
Bœufs, 148 ;
Bouvilions, 75 ;
Vaches, 150 ;
Génisses, 107 ;
Cochons adultes, 85 ;
Porcelets, 510.
Prix maintenus pour les bêtes à cornes.
La race porcine est un peu en hausse. Vente facile. Beaucoup de marchands de l’étranger et du pays.

Etat-Civil de Vielsalm
Du 11 au 18 Novembre 1886

NAISSANCE : 1
Marie-Joseph-Elisabeth, fille de Jacob, Léonard-Joseph, cordonnier, et de Pécheux Marie-Joseph, son épouse, à Ville-du-Bois.

DÉCÈS : 1
Wathelet, Eléonore-Clémentine, âgée de 68 ans, sans profession, veve de Ippersiel, François-Nicolas, à Vielsalm.

MARIAGE : 1
Arrasse, Guillaume-Joseph, sans profession, âgé de 33 ans, domicilié à Grand-Halleux, et Barbette, Anne-Thérèse, sans profession, âgée de 29 ans, domiciliée à Salmchâteau.

Annonces :
Cordonnerie.
Un apprenti cordonnier peut se présenter chez M. Philippe Grès, à Vielsalm.
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François COLSON
Négociant en Bois et Charbons à VIELSALM, près de la Station.
On trouve articles de fumeur tels que : Pipes en bois et en écume de Vienne, tuyaux, amadou, etc., ainsi que cannes de voyage, cannes de pêche, crîns marins, mouches artificielles et ceintures pour hommes et enfants. Articles religieux tels que : chapelets, croix, médailles et scapulaires.
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Hôtel du Midi
Tenu par Auguste CAHAY, à Vielsalm.
Chevaux et voitures à louer. Ecuries. Boxes. Vins vieux de premier choix à des prix modérés.
Pension : 4 fr. par jour. Service soigné.
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Les Assurances belges
Société anonyme d’assurances
À primes fixes contre les risques d’incendie. Conditions avantageuses des anciens tarifs ;
Agent principal : M. MASSON, à Vielsalm.
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ADRESSEZ-VOUS AU BUREAU DE L’ORGANE DE VIELSALM
Pour recevoir vite, bien faits et à prix modérés : Lettres de faire-part de naissance, mariage, décès ; Souvenirs pieux, Lettres anniversaires, Têtes de lettres, Factures, Mémorandums, Enveloppes-Firme, Affiches, Prospectus, Lettres de voiture, Catalogues, Prix-Courants, Brochures. Cartes de visite et d’adresse. Titres pour Sociétés et imprimés administratifs et industriels en général.

A vendre ou à louer Vastes Bâtiments et 15 hectares de prés et terre à Wathermal.
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Peuvent très facilement être loués 4 p.c. de la valeur.
3,000 francs comptant.
10 ans de crédit pour le surplus. S’adresser à Me JACQUES, notaire à Vielsalm.