mercredi 23 novembre 2011

Ardoises (1841)

A un quart de lieue au sud de Viel-Salm, se trouvent les nombreuses carrières d’ardoises bien connues sous ce nom. Elles sont disposées en ligne droite, de 1 000 mètres environ de longueur, depuis le village de Neuville jusque près de celui de Salm-Château, sur le versant nord d'une colline dont la direction est de l'ouest à l'est. Direction 83° vers ouest; inclinaison 54° à 58° vers sud.

L'épaisseur du banc de schiste fissile est d'environ 20 mètres, mais il n'y en a guère que le tiers qui soit susceptible de fournir de véritables ardoises; des lits très-minces d'une substance verdâtre stéatiteuse, qui suivent invariablement la direction et 1’inclinaison du schiste ardoisier, et qui sont connus des mineurs sous le nom générique de Minants, divisent la puissance du banc ardoisier en plusieurs couches, que les mineurs désignent par des noms particuliers.

Voici les noms et l'épaisseur de ces couches, en allant du S.-E. au N.-O:

Les Veinettes 1m30
Les Litys 1m60
La Deliveine 3m50
Les Nougré 3m00
La Fleur-de-Grosse-Veine 3m60
La Grosse-Veine 6m00
La Fou-Veine inconnue


L'exploitation des ardoisières de Vieil-Salm se fait à ciel ouvert, quoiqu'elle y ait atteint une profondeur que l'on peut bien évaluer à 50 mètres; mais, comme il devenait trop coûteux d'élever la pierre, les déblais et les eaux jusqu'au bord de ces immenses excavations, on a pratiqué, dans plusieurs d'entre elles, de grandes galeries qui, partant à peu près du fond des travaux, percent la montagne, et viennent déboucher sur son flanc. C'est par cette galerie, dans laquelle peuvent circuler les voitures, que s'opèrent le transport des matériaux et l'écoulement des eaux qu'on élève jusqu'à ce niveau, lorsque cela est nécessaire, soit au moyen de pompes mues à bras d'hommes , soit au moyen d'un seau attaché, à l'extrémité d'une longue perche, qui est elle-même fixée à un arbre, auquel un ouvrier imprime un mouvement de bascule.

Ce mode d'exploitation ne laisse pas de présenter de grands dangers, à cause des écoulements qui viennent quelquefois, pendant les dégels, encombrer les carrières et nécessiter des travaux de déblai, pendant plusieurs années consécutives. Il est loin aussi d'offrir toute la régularité et l'économie désirables.

Ces carrières, au nombre de 28, dont une seule souterraine, appartiennent, pour la plupart, à des particuliers de Viel-Salm et à des compagnies d'ouvriers. La Société d'industrie Luxembourgeoise en possède, depuis 1838, deux, dont une seule est en activité; elle est en outre intéressée dans six autres; son intervention n'a point produit, il faut bien le reconnaître, l'influence qu'on était en droit d'en attendre, sur la direction des travaux.

A 150 mètres environ au sud de la grande ligne d'ardoisières de Viel-Salm et sur la même colline, mais dans le vallon qui conduit à Salm-Château, on a ouvert, il y a fort longtemps, une carrière d'où l'on a extrait, dit-on, de fort bonnes ardoises.

C'est apparemment sur le prolongement de cette seconde bande, mais sur le versant opposé du vallon, que M. de Simony (du Marteau, près de Spa), a essayé d'en ouvrir plusieurs au sommet, au milieu et au bas de ce versant. La plus importante d'entre celles-ci consiste en une galerie souterraine d'une vingtaine de mètres de longueur, à l'extrémité de laquelle on a commencé un ouvrage ou chambre d'exploitation; mais, après deux ou trois ans d'efforts infructueux, on a renoncé à cette entreprise.

Les ardoises de Viel-Salm ont un aspect tout particulier dont on peut donner une première idée, en le comparant à celui de la chair de poule; mais les papilles arrondies auxquelles il est dû sont disposées suivant les lignes du long grain et constituent des fibres dont l'ensemble rappelle assez bien le nerf de la qualité de fer connue sous le nom de fer fort. Ce sont aussi les seules de la province de Luxembourg qui offrent cette teinte rougeâtre ou plutôt violacée des ardoises les plus estimées de Fumay.

Les ardoises de Viel-Salm sont très-droites ou planes, mais un peu raboteuses; tellement dures qu'elles ne se détériorent jamais aux trous de clous; elles présentent cette ténacité et cette élasticité qui permettent de les percer, de les clouer et de se porter sur les toits qui en sont couverts, sans crainte de les briser. Elles pèsent de 700 à 800 livres le mille de Grandes-Voisines, de manière que, sous l'échantillon Flamandes, elles pèseraient 606 à 691 livres, soit 300 à 340 kilog. le mille.

Elles résistent parfaitement à l'action destructive des météores; mais elles se couvrent assez rapidement, dans plusieurs localités, de lichens et de mousse qui doivent, à la longue, compromettre la solidité des toits. II y a cependant chez M. Kuborn, à Martelange, un toit qui en est couvert depuis plus de 150 ans, qui est encore en fort bon état, quoique les couvreurs, dit le propriétaire, ne soient jamais montés dessus et sur lequel on ne voit pas la plus petite tache verte. Elles ont toujours été fort estimées non-seulement dans la province de Luxembourg, mais encore à Verviers et dans tous les environs, et jusqu'en Prusse; la production annuelle en est toujours considérable, quoiqu'assez variable (2 à 4 millions). On les vendait aux carrières en 1840:

Les Grandes-Voisines fr. 20 à 22 le mille.
Moyennes ,, 13
Petites ,, 6

Le transport de ces ardoises jusqu'à Verviers peut coûter, en moyenne, fr. 9 le mille; on estime que ce prix pourrait être réduit à fr. 7, si l'on construisait l'embranchement de route projeté vers celle de Bastogne à Liège.

Les parties du banc ardoisier de Viel-Salm qui ne peuvent point être fendues en véritables ardoises sont débitées en plaques irrégulières de plus grandes dimensions. On nomme Herbains ou Cherbains celles qui ont à peu près 0m35 de longueur sur 0m22 de largeur, et Ardoises à Mortier, celles de toutes dimensions que l'on emploie à couvrir, en les cimentant avec du mortier, les toits excessivement plats que l'on remarque, avec surprise, dans une grande partie de l'Ardenne, où les neiges sont si abondantes et si persistantes en hiver. Ces deux espèces d'ardoises se vendent principalement dans les environs, non pas en nombre, mais en volume. On place les Cherbains de champ les uns contre les autres et on vend ces tas à raison de fr. 2 le pied courant de S'.-Lambert (0m297), qui renferme ordinairement 40 pièces et au maximum 50. Quant aux ardoises à mortier, on en fait des tas irréguliers que l'on vend fr. 6, 7 ou 8 chacun.



Ministère des travaux publics et de la Guerre, Commission des matériaux indigènes. Premier rapport, ardoises, Bruxelles, 1841, pp. 33-35

Exposition de 1806

520. Les habitans du VIEIL-SALM , département de l'Ourte. Citations.

Le jury applaudit également au parti que ces habitans ont su tirer d'une roche placée sur leur territoire, dont ils emploient les fragmens à fabriquer des pierres à rasoir, d'une qualité qui est unique en Europe.

DE CHAMPAGNY Rapport du jury sur les produits de l’industrie française, Paris, 1806.

articles auteurs divers

E. A.

- Gouvy : Une charmante villette à la frontière belgo-luxembourgeoise (1946)

T. CATTEAU :

A Commanster parmi les pierres tombales
(1951)

A. et A. DE BACKER :

- BERTHOLET, Jean (1836)

DE CHAMPAGNY:

- Exposition de 1806 (1806)


L.D.J. DEWEZ :

Description de Vielsalm (1820)

Joseph DUSSART :

- Sur les traces d'un village disparu (1952)

Frère Emile:

- A propos de Kalala (1925)


Grégoire FRAIKIN :

- La légende de Jehan Calamuse de Commanster qui devint loup-garou (1957)

Charles FRAIPONT :

- De l'exploitation des ardoises et du coticule au Comté de Salm, antérieurement à l'an 1625. (1910-1911)

J. GAUTIER :

- Description de Vielsalm (1827)

Félix-Victor GOETHALS :

- Bertholet (1838)

Célestin GUILLAUME:

- Bovigny contre ceulx d'aval et d'amont (1932)

Denis GUILLEAUME:

- Notice historique sur la paroisse et le village de Sart-Sainte-Walburge (1906)

J. HENS

- Quelques traditions de Vielsalm (1913)

HISTORIENS :

- Notes historiques. Fraiture (1), (2), (3), (4) et (5) (1954)

A. JACOBY :

- Figures du temps passé. Les curés que j'ai connu (1976)

L. Jottrand:

- La vallée de la Salm (1869)

Jean KAISER :

- Qui était Gustine MAKA ? (1960)

Edouard LAGASSE de LOCHT:

Elevage de chiens courants francais (1935)

Usmard LEGROS :

- Les Six Sacrements du curé Hasech (1960)

A. LEKEU

- Parmi les noms de lieux de la région (1954)

Charles de LOVENJOUL:

- Une Saint-Hubert dans les Ardennes (1879)


V. MEUNIER :

- Cuivre natif (à Vielsalm) (1869)

A. d'OTREPPE:

- La Belgique pittoresque (1866)

Charles PIERRARD :

- 1814 - 1815 Faits de guerre en la commune de Lierneux (v.1937)

- Bousny (commune de Lierneux) (v.1937)

- Notes historiques. Regné-Bihain (1) et (2) (1953)

- Usages d'antan. Lierneux. Barrière et Péage (1954)

- Lierneux. Lieux dits (1955)

- Sire Dupont (1958)

- Le moulin de Lansival (1959)

- Le moulin d'Ecdoval (1962)

L.R. :

- Deux comtes de Salm Evêques de Tournai sous l'ancien Régime (1954)

ROUVA :

- Un clairvoyant.

- Le gros Joseph, de Courtil.

- Le Kaiser et Bismarck.

P. VANDERMAELEN/ F.-J. MEISSER :

- Description de la commune de Vielsalm (1838)

Emile VARENBERG :

- Une visite dans le voisinage, les Ardennes en 1860 (1861)

baron de VAUX:

- Paul de SINCAY (1900)

Anonymes :

- Ardoises (1841)

- L'histoire d'un Samiot (1908)

- Construction de la maison curiale (1909)

- Bovigny. Procession du 2 juillet (1909)

- Paroisse de Bovigny. Edifices religieux (1910)

- Bovigny. Droits du curé relatifs à la nomination et à la révocation des vicaires (1910)

- Le Pas d'âne de Bèche-Fayt (1948)

- Son excellence Mgr Charue à Vielsalm (1952)

- Arbrefontaine. Le chemin de croix (1952)

- Les funérailles de M. le curé de Bihain (1952)

- Une pierre tombale d'un comte de Salm (1953)

- A Goronne-Vielsalm. Centenaire du sanctuaire Notre-Dame de la Salette (1954)

- Au temps du bon Doyen Paquay (1960)

jeudi 17 novembre 2011

La Belgique pittoresque et monumentale

Viel-Salm.

Stavelot que nous quittons est grande dans le passé par le souvenir de son abbaye princière; riche, naguère, par ses tanneries; devenue célèbre aujourd'hui par le grand bienfaiteur de l'époque, M. Nicolaï, le donateur du pauvre, le banquier de l'indigence.

Quittant tout cela, qu'allons nous chercher à Viel-Salm ?
Un site enchanteur, une ruine, des ardoisières et un excellent hôtel tenu par M. Janin.
Si vous aspirez à plus, si vous voulez davantage, renoncez à nous suivre.

Assis sur le siège extérieur, découvrant le pays au loin, mon ravissement commence en m'élevant au-dessus des bords de l'Emblève dont je descends le cours jusqu'au pont où je le traverse. Alors la rivière qui reçoit la Salme, se courbe sur la droite et va, à quelque distance, former la cascade du Coo, et, beaucoup plus loin, à travers les roches isolées du quarreux, arroser la vallée de Remouchamps, et enfin, mêler à Doux-flamme ses eaux à celles de l'Ourte qui verse les siennes dans la Meuse, à Liège.
La Meuse, l'Ourte , l'Emblève ….,
voilà la marche ascendante en remontant le cours des rivières dont les beautés variées soutiennent la comparaison avec celles du Rhin et de la Suisse. Nous avons suivi tous ces bords, parcouru toutes ces vallées enchanteresses , el nous voici maintenant sur la rive gauche de la Salm, au hameau des Trois-ponts, et là, d'autres et nouvelles beautés de sites s'offrent à notre œil enchanté.

Assez resserrée, parfois trop étroite pour le plaisir des yeux, la vallée s'élargit et prend les proportions de la plaine à Halleux, grand village qui rompt la monotonie de la chaîne des monts dont les rochers, trop rares, ne varient pas assez les aspects.

En approchant de Viel-Salm, les montagnes s'affaissent, et deux rivières nouvelles, en creusant les ravins, ajoutent à la beauté du tableau. L'église s'élève, majestueuse, sur la cîme des monts, et à l'entrée de la modeste cité, se présente, assise sur la hauteur, entre ces ruisseaux qu'elle domine, la jolie et excellente auberge tenue par M. Janin.

Délicieuse et hospitalière, elle s'avance comme pour recevoir les voyageurs ; aussi y est-on tellement bien, qu'elle possède toujours de nombreux touristes et des pensionnaires.
Maintenant, il faut aller au-delà, d'abord visiter les carrières d'ardoises, puis les ruines du vieux castel à Salm-le-Château.
Avec du talent, on peut poétiser tous les sujets, et le travail des carrières devrait trouver un poëte égal au mérite de notre Weustenraad qui a su décrire, en vers sublimes, tous les prodiges de la locomotive.
Mais ce tableau de roche qu'on creuse, de ces pierres qui se détachent et tombent en lamelles pour former des ardoises ; de ces nombreux ouvriers qui les tirent, les apprêtent et les enlèvent ; tout cet ensemble si curieux, si animé et si pittoresque ne pourrait être décrit qu'en prenant un temps que je consacre à de lointains souvenirs.

Un des avantages des courses, c’est de raviver les impressions et d'évoquer le passé.
N'ai-je pas vu des carrières d'ardoises à Lamberis, dans la principauté de Gall, en Angleterre ?
Ai-je oublié celles plus belles encore, peut-être, près d'Angers ?
Enfin, qui ne connaît les fameuses ardoisières du Fumai ?
Pensant à celles-là et à bien d'autres encore, le loisir de décrire les carrières de Viel-Sam me manque.

En dirai-je autant de la ruine du gothique manoir qui domine Salm-le-Château ?
Est-il d'ailleurs vrai que j'aie été jusque là ?
Sans l'avoir vue, n'eu ai-je pas pris la description quelque part ?
Échappons au danger que n'a pas su éviter Valleri dans son ouvrage, excellent d'ailleurs, sur l'Italie.
Il décrit une ruine d'après une gravure de fantaisie, alors que le dessin véritable nous a été représenté par M. Raoul-Rochette à son cours d'archéologie, et, à cette occasion, l'éloquent professeur nous a cité bien des erreurs anciennes répétées par des livres nouveaux, de la part de voyageurs qui n'avaient pas visité les lieux ou su les décrire.
Pressé par le temps et d'ailleurs rappelé à l'hôtel par l'intérêt de la société, je n'ai pris, des ruines de Salm, qu'une idée trop superficielle pour que je puisse en offrir la description. D'ailleurs la lithographie donne mieux et à moins de frais ; je renvoie donc au dessin. Par là, j'épargne le temps et je sauve de l'ennui.
L'ennui !... Mais ce serait le donner que de reproduire ce qu'on a vu, et répéter ce qu'on a dit... Or, comme le retour à Stavelot s'opère par la même route, pour éviter les répétitions, je déclare être rentré dans la cité de S'-Remacle.


Albert d'Otreppe de Bouvette (extrait de La Belgique pittoresque et monumentale : élans patriotiques. Essai de tablettes liégeoises, 58e livraison, mai 1866, Liège, pp. 33-36).

mardi 8 novembre 2011

Création de la route Salmchâteau - Trois-Ponts en 1845

538. — 12 JUILLET 1845. — Arrêté royal déterminant le tracé de la route de Salm-Château à Trois-Ponts. (Monit. du 20 juillet 1845.)

Léopold, etc. Revu, 1° notre arrêté du 26 mars 1845, autorisant la construction, aux frais de l'État, d'une route de Salm-Château à Trois-Ponts, par le vallon de la Salm;
2° L'art. 3, portant qu'il sera statué ultérieurement sur les détails du tracé définitif de la route décrétée;
Sur la proposition de notre ministre des travaux publics,
Nous avons arrêté et arrêtons:

Art. 1er . Le tracé de la section de route comprise entre Salm-Château et Trois-Ponts suivra la direction générale indiquée au plan annexé au présent arrêté el approuve par notre ministre des travaux publics.

Art. 2. Ce tracé présentant un développement total de 15,427 mètres, aura son point de départ sur la place publique de Salm-Château, a l'extrémité de la section en construction entre la route de Bastogne vers Aywaille et Salm-Château.
Il se composera des alignements et courbes ci-après indiqués:

Le premier alignement formera le prolongement de l'alignement extrême de la section de route comprise entre celle de Bastogne vers Aywaille et Salm-Château, sur une longueur de 195 mètres; il passera entre l'église de Salm-Château et la maison du sieur Andrianne (Bartbélemy), situées respectivement à gauche et à droite du tracé;

Le deuxième alignement, long de 98 mètres, formera sur la droite, avec le précédent, un angle de 173 degrés. Il passera entre la Salm et la maison du sieur Masson, dont l'angle nord-ouest restera à cinq mètres sur la droite;
A partir de l'extrémité du deuxième alignement, le tracé se composera d'une première suite de courbes régulières sur une longueur totale de 600 mètres 50 cent., lesquelles passeront au pied des ardoisières de la société Luxembourgeoise, qui resteront à droite et la Salm à gauche;
A cette première série de courbes succédera le troisième alignement, dont la longueur sera de 400 mètres, lequel se tiendra constamment sur la droite du chemin de Salm-Château à Vielsalm;

Le quatrième alignement formera sur la gauche, avec le précédent, un angle de 146 degrés 10 minutes. Il restera également sur la droite du chemin de Salm-Château à Vielsalm, et ira se terminer à 299 mètres au delà de son origine;

Le cinquième alignement traversera le chemin de Salm-Château à Vielsalm, sur la gauche duquel il se terminera un peu en deçà de la chapelle Saint-Jean-Goux; sa longueur sera de 268 mètres, et il formera, avec le précédent, un angle de 161 degrés 5 minutes, dont l'ouverture sera tournée vers la droite;

Le sixième alignement, long de 392 mètres, formera sur la droite, avec le précédent, un angle de 172 degrés. 11 suivra à peu près le chemin de Salm-Château à Vielsalm, dans lequel il se terminera;

La longueur du septième alignement sera de 258 mètres 50 cent.; il formera, avec le précédent, un angle de 162 degrés 26 minutes, dont l'ouverture sera tournée à gauche et se terminera dans le chemin communal un peu en deçà des premières maisons de Vielsalm;

Le huitième alignement formera à gauche, avec le précédent, un angle de 160 degrés 15 minutes; il aura 128 mètres 50 cent. de longueur, passera à l'angle sud-ouest des bâtiments servant de remises à M. Lamberty (Christophe), et ira se terminer sur la place publique de Vielsalm, entre le presbylère et la maison du sieur Offergeld;

Le neuvième alignement, long de 52 mètres seulement, se dirigera vers la gauche, sous un angle de 132 degrés 35 minutes. Il passera entre l'auberge du sieur Sépult et la maison Masson, qui se trouvent respectivement sur la gauche et sur la droite du tracé;
Au neuvième alignement succédera une courbe régulière de soixante mètres de développement, laquelle contournera le jardin Masson, le cimetière et l'église de Vielsalm, qui resteront sur la droite, et ira se terminer un peu en deçà d'un petit bâtiment en ruine appartenant à la dame veuve Lebaron;

Celte courbe sera suivie du dixième alignement, long de 134 mètres, lequel ira se terminer en face et à 26 mètres sur la gauche de l'angle nord-ouest de la dernière maison de Vielsalm, appartenant au sieur Toussaint Jean-Goux;
A l'extrémité du dixième alignement commencera une seconde suite de courbes régulières d'un développement total de 906 mètres;
Ces courbes traverseront deux fois le chemin de Vielsalm à Grand-Halleux, un peu en deçà et immédiatement au delà de la chapelle Touton, qui restera sur la gauche ; elles passeront ensuite sur le dessus des prairies de Vielsalm pour entrer dans des terres sartables et dans des broussailles, en laissant les fanges et tourbières appartenant à plusieurs particuliers de Vielsalm, à peu de distance sur la gauche, et aller se terminer dans un petit bois de sapins appartenant au sieur Piette (Guillaume), de Vielsalm;

C'est à la fin de ces courbes que commencera le onzième alignement, long de 205 mètres;

Le douzième alignement fléchira vers la gauche, sous un angle de 169 degrés 15 minutes. Il aura 165 mètres de longueur et sera suivi d'une courbe régulière de 358 mètres 50 cent, de développement total, laquelle restera constamment sur la droite du chemin d'exploitation qui longe la rive droite de la Salm;
Viendra ensuite le treizième alignement dont la longueur est de 343 mètres; il traversera le chemin d'exploitation susmentionné, pour aller se terminer sur la gauche, à la naissance d'une troisième série de courbes régulières et de très petits alignements, ayant ensemble une longueur totale de 1,849 mètres; sur cette distance l'axe de la route suivra le cours de la Salm, dont le lit sera reporté plus sur la gauche, à trois endroits différents, vis-à vis des rochers de Hourt, qui resteront à droite du tracé;
La dernière courbe de cette série se terminera dans le chemin communal, à l'entrée des clos du village de Hourt, où commencera le quinzième alignement, long de 393 mètres. Celui-ci suivra a peu près le chemin communal, dans lequel il se terminera à l'entrée du village de Hourt;

La longueur du seizième alignement sera de 143 mètres; il formera, avec le précédent, un angle de 155 degrés 23 minutes, dont l'ouverture sera tournée vers la gauche, et il ira se terminer sur le bord et à droite du chemin communal;

Le dix-septième alignement formera à droite, avec le précédent, un angle de 146 degrés 26 minutes. Il suivra constamment la traverse du village de Hourt, dans laquelle il se terminera à 104 mètres au delà de son origine;

Le dix-huitième alignement se dirigera vers la gauche, sous un angle de 172 degrés 42 minutes. Il aura 123 mètres de longueur et suivra également la traverse du village jusque près de la maison de la dame veuve Parmentier, a coté de laquelle il se terminera;

Le dix-neuvième alignement, long de 465 mètres 50 cent., fléchira vers la gauche, sous un angle de 162 degrés 16 minutes, el il ira se terminer à l'entrée du village de Grand-Halleux en face de la maison du sieur Vincotte (Thomas);

Le vingtième alignement formera, avec le précédent, un angle de 143 degrés 57 minutes, dont l'ouverture sera tournée vers la gauche. Il aura 104 mètres de longueur et suivra la traverse de Grand-Halleux;

Le vingt et unième alignement aura une longueur de 58 mètres 50 cent. et formera à droite, avec le précédent, un angle de 163 degrés 14 minutes;

Le vingt-deuxième alignement, dont la longueur sera de 131 mètres, fléchira vers la gauche, sous un angle de 147 degrés 40 minutes. Il passera entre les bâtiments du sieur Herman (Eugène), et ira se terminer dans le chemin de Petit-Halleux;

Le vingt-troisième alignement formera, sur la droite, avec le précédent, un angle de 148 degrés 30 minutes. Il aura 153 mètres de longueur et traversera les clos de Grand-Halleux pour aller se terminer à la naissance d'une quatrième suite de courbes régulières ayant un développement total de 469 mètres 50 centimètres.

A partir de l'extrémité de cette quatrième série de courbes commencera le vingt-quatrième alignement, long de 197 mètres 50 cent., lequel ira se terminer dans une terre sartable appartenant à la fabrique de Grand-Halleux;

Le vingt-cinquième alignement aura 279 mètres de longueur et formera, sur la droite, avec le précédent, un angle de 171 degrés, il longera la Salm, qui restera sur la gauche; Le vingt-sixième alignement se dirigera vers la droite sous un angle de 150 degrés, pour aller se terminer à 136 mètres au delà de son origine;

Le vingt-septième alignement n'aura que 74 mètres 50 cent. de longueur et il fléchira vers la gauche, sous un angle de 173 degrés 30 minutes;

La longueur du vingt-huitième alignement sera de 134 mètres 50 cent. ; il formera, avec le précédent, un angle de 173 degrés 35 minutes, dont l'ouverture sera tournée vers la droite et se terminera un peu en deçà du chemin de Grand-Halleux à Wanne;

Le vingt-neuvième alignement formera à gauche, avec le précédent, un angle de 176 degrés. Il franchira la limite séparative des provinces de Luxembourg et de Liège et ira se terminer sur le territoire de celle-ci à 183 mètres au delà de son origine;
C’est à 76 mètres au delà de la naissance de cet alignement que finira le 1er lot ;
Au vingt-neuvième alignement succédera une cinquième suite de courbes régulières et de petits alignements avant ensemble une longueur totale de 3,077 mètres, lesquels suivront eu partie les sinuosités formées par la Salm, qui restera sur la gauche, de même que le moulin de Rocklinval;

Le trentième alignement traversera la Salm et il aura 86 mètres de longueur;
A partir de l'extrémité de cet alignement, l'axe de la route se tiendra constamment sur la rive gauche de la Salm, el décrira une dernière suite de courbes régulières el de petits alignements sur une longueur de 2,403 mètres. Il traversera les haies et le dessus des prairies de Trois-Ponts, longera la maison du sieur Lambert (Barthélémy), qui restera sur la gauche, et ira aboutir à la route de Huy à Stavelot, en face et un peu à droite de l'auberge du sieur Renard.
Les axes des deux routes feront ensemble, vers la droite, un angle de 93 degrés 25 minutes.

Art. 5.Ces divers alignements seront raccordés entre eux par îles courbes régulières, dont la longueur variera de quatre-vingts à deux cents mètres.

Art. 4. Dans les traverses des villages, la largeur des accotements fixée par notre arrêté du 26 mars dernier, art. 4, pourra être restreinte par le maintien des bâtiments existants, sauf à la porter ultérieurement à 2 mètres 50 cent., au fur et à mesure que les façades de ces bâtiments seront reconstruites.

Art. 5. Noire ministre des travaux publies (M. A. Dechamps) est chargé de l'exécution du présent arrêté.

(Pasinomie, ou Collection complète des lois, décrets, arrêtés et règlements généraux, Volume 15, 1845)

Alexandre Otte

— Le 1er septembre [1853] M. Alexandre Otte, prêtre attaché à l'école Saint-Louis à Namur, a célébré sa première messe à Vieil-Salm (Luxembourg), son lieu natal. C'a été un jour de fête pour ce village. Un clergé nombreux, 17 prêtres, en surplis, est allé chercher en procession M. Otte qui les attendoit agenouillé au pied d'une statue de la Sainte-Vierge exposée sur un autel élégant, élevé contre les murs delà maison paternelle. M. le Doyen, après lui avoir adressé quelques mots, lui offrit un crucifix en ivoire et lui mit sur la tête une couronne de roses blanches; il entonna ensuite le Veni Creator qui fut chanté par le clergé jusqu'à l'église. Après l'évangile, M. le curé de Ste-Véronique à Liège, parent de M. Otte, prononça d'une voix émue un excellent et touchant discours sur le sacerdoce. Bien des larmes coulèrent et les nombreux auditeurs emportèrent de cette pieuse solennité une grande idée des fonctions et du caractère du prêtre. La foi ne peut que gagner beaucoup à de telles cérémonies religieuses.

(extrait du Journal historique et littéraire, vol. 20, Liège, 1853, p.301)