mercredi 23 janvier 2013

Dans l'Organe de Vielsalm, il y a bien longtemps


L’Organe du dimanche 1er janvier 1905
Dans un petit village des bords de l’Ourthe, on a aperçu tout récemment une limousine automobile arrêtée près d’un appareil photographique sur pied. L’auto était en fait un laboratoire complet de photographe avec vitres rouges, cuvettes, révélateur, fixateur pour développer un cliché. L’opérateur travaillait pour un éditeur de cartes postales illustrées de Paris et avait réalisé quatre cents clichés de « La Belgique en hiver » en dix jours de givre. Grâce aux plaques rapides et à une automobile tout aussi rapide, les clichés se faisaient à la douzaine. Où est le temps du collodion liquide où l’on faisait trois clichés par jour ?

Mais que sont devenus ces clichés ?

A Lierneux un incendie a détruit au centre du village quatre maisons occupées par MM. Monfort, Germain, Habotte, Constant Gaspard et Jean-Jos. Mathieu. On n’a pu préserver que les récoltes avoisinantes et sauver le bétail sauf une chèvre et un porc. Il ne reste que quelques murs.

Dans l’Organe du dimanche 8 janvier on apprend que les religieuses dominicaines établies à Provèdroux, n°18 sont à la disposition des malades pour aller les soigner à domicile.

Qui se souvient de ce service particulier ?

L’Organe du 7 janvier 1906  commence par un avis aux lecteurs : L’Organe créé en 1885 vient donc de doubler le cap de sa vingt-unième (sic) année. Le plus vif désir de l’éditeur a toujours été de rendre son journal le plus intéressant possible. Il organisera cette année dans chaque village de la contrée un service sérieux de reporters afin que les plus petits faits lui soient renseignés et que la moindre nouvelle n’échappe pas à la connaissance de ses lecteurs.

La dame de L’Annonce ne devrait-elle pas faire de même ?

Mr l’abbé Hautôt, vicaire d’Etalle, vient d’être promu curé à Commanster.

Si l’on dit que c’est une promotion…

Innovation dans l’Organe du 12 janvier 1913 : une chronique des livres que l’on va retrouver tout au long de l’année et même au-delà et qui est signée G. de Prouves.

Je me demande si c’est un ancêtre de Guy don de Bêche. Je me promets de poser la question  à celui-ci !

Dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, les habitants furent réveillés par les cris de Au feu, Au feu puis le clairon et le tocsin lancèrent aussi le signal avertisseur d’un incendie.
Le feu qui s’était déclaré soudainement (route de Neuville c'est-à-dire actuelle rue du Général Jacques) dans l’atelier de M. Rommès, charron, ne tarda pas à s’étendre à deux autres maisons, l’une habitée par M. Jacoby et l’autre, le local du cercle catholique, occupée par le tenancier. Ces constructions vieilles de plus de cent ans ne tardèrent pas à être transformées en un immense brasier et furent bientôt réduites en  cendres. Les pompiers et les habitants accourus sur les lieux mirent tout en œuvre pour circonscrire les flammes mais il fallut se borner à préserver les maisons voisines. On ignore les causes qui ont provoqué l’incendie dont les dégâts sont évalués à plus de 25.0000Fr.

A Limerlé, un vol d’environ 80m de fil de cuivre a été commis au préjudice de l’Administration des téléphones et télégraphes. Ce fil  fut coupé sur la ligne qui reliait  Limerlé à Cherain.

Il n’y a vraiment rien de neuf sous le soleil.

Il n’y avait, en ce temps- là dans notre localité, aucune difficulté pour  faire soigner ses dents :
Maurice Sasserath  peut être consulté à l’Hôtel Molhan-Renard à Vielsalm-Gare le troisième mardi de chaque mois ou chez Joseph Denis entrepreneur aux Quatre-Coins ; Ad. Leloup dentiste à Malmedy peut être consulté tous les premiers mardis du mois au café de la Renaissance Emile Lekeu-Lambert ; Amédée Hesse de Verviers se signale aussi à l’attention des lecteurs et reçoit le premier lundi du mois chez Cahay, hôtelier à la Gare ;   le Dr Legros de Vielsalm s’est aussi spécialisé dans l’art dentaire.
                           
                                                                            Robert NIZET




mardi 15 janvier 2013

Dans l'Organe de Vielsalm, il y a bien longtemps


L’Organe du dimanche 17 décembre 1905


Dans la Chronique régionale on lit, repris d’un autre journal – L’Express – l’article suivant signé J.A.
Les voyageurs de la ligne Trois-Ponts - Trois -Vierges ont remarqué un phénomène à première vue inexplicable.
Au pied de l’agreste colline qui supporte le coquet bourg de Vielsalm se trouve la halte de Rencheux qui dessert donc l’agglomération salmite (sic) et plusieurs communes voisines. Or tous les bâtiments de services de cette halte sont représentés par une vieille voiture de troisième classe séparée de son châssis et déposée sur l’accotement.
A trois kilomètres de là la ligne traverse le gentil village (…) de Salmchâteau. Un ancien compartiment tient lieu de station, tellement étroit, bas et exigu qu’il ne pourrait guère servir qu’aux minuscules nutons peuplant les légendes ardennaises.
Un peu plus loin cependant, le paysage change et la gare aussi : Cierreux ! Un arrêt en plein bois, auprès d’une unique ferme, accostée d’une maison cossue. Là, on a construit, pour abriter les voyageurs et l’employé, un bâtiment de belle allure, chauffé, éclairé, spacieux, agréable, pourvu de tous les services, notamment du télégraphe, et qui a coûté une bonne quinzaine de milliers de francs.
Cierreux, un hameau de Bovigny, compte 37 maisons éparses dans les bois avec une population de 176 habitants très casaniers, n’exerçant aucun commerce, aucune industrie. Aussi le mouvement est nul à la gare de Cierreux.  Lorsqu’y descend un voyageur, on pavoise la station et l’unique maison voisine est bien près d’illuminer ! Quant aux correspondances télégraphiques, les mauvaises langues du pays racontent que chaque dépêche expédiée ou reçue par Cierreux coûte à l’Etat 2,85fr
(…)
Comment justifier ces deux poids et ces deux  mesures ?
La métairie qui constitue à elle seule la presque totalité du hameau de Cierreux est la maison de campagne de M. Henry Delvaux, député clérical de la circonscription. Faut-il voir là l’explication du phénomène ?

L.G. (Louis Gillet ???) rétorque que la gare de Cierreux est récente et qu’il faut bien commencer les travaux de modernisation par quelque part. Quant au mouvement de cette gare, le chiffre de recettes faites par cette halte prouve qu’au lieu d’être casaniers les habitants de la Haute Ardenne ne détestent pas les excursions. De plus Cierreux est la gare la plus rapprochée de Bovigny, Rogery, Honvelez, Langlire, Commanster, etc…
Correspondances pédestres assurées par tous temps !

L’Organe du dimanche 14 mai 1905

Depuis que Lierneux est pourvu d’un vicinal ( le tram Vielsalm-Lierneux fonctionne depuis 1904) il ne doit plus y avoir de station de chemin de fer portant son nom. Le ministre des chemins de fer signale par deux lettres adressées l’une à Mr Henry Delvaux, l’autre à Mr François, représentants,  qu’il vient de remplacer la dénomination du point d’arrêt de « Rencheux-Lierneux » par celle de « Rencheux » qu’il portait primitivement. Le second avait fait une démarche en ce sens !

Dans les pages intérieures, on demande pour Bruxelles une fille à tout faire, pour se placer, comme fille de quartier.
 Qu’est-ce à dire ?
Dans l’état civil on signale la naissance de Pauline, fille d’Edouard Triolet et de Marie Mignon, mes anciens voisins du quartier de la Gare et le décès de Catherine-Jos. Gillet, 76 ans,  veuve Benoît à Priesmont.

L’Organe du dimanche 14 décembre 1913

Baraque de Fraiture : la voiture de Mr A. Renard, boulanger en notre ville, faisait le 11 ct vers 6 h du soir son service de distribution de pains, lorsque arrivé à la Baraque le cheval qui conduisait la dite voiture alla par suite de l’obscurité donner contre une charrette remplie de sapins qui était garée sur le côté de la route. Le cheval fut assez grièvement blessé et un fermier voisin fut requis pour le soigner. Il est en bonne voie de guérison.
La chose intéressante dans ce fait divers est de savoir qu’un boulanger allait à cette époque, et même en hiver, livrer son pain (rassis ?) aussi loin.

L’Organe du dimanche 7 décembre 1913

Vendredi dernier à 4h30 l’automobile du docteur Otte de Stavelot démarrait de la propriété Beaupain (Actuellement Place de Salm) et vint prendre en écharpe le vicinal Lierneux-Vielsalm qui arrivait à ce moment. L’automobile fut projetée contre le mur de clôture et le vicinal continuant sa course arracha au passage le marche-pied de la voiture.

L’Organe du dimanche 21 décembre 1913

Neuville est érigé(e) en paroisse. L’installation du nouveau curé, M. Jacquemart, qui y était vicaire, a eu lieu jeudi dernier.
La ligne de chemin de fer Stavelot-Malmedy entrera en exploitation le 5 janvier. Malmedy, cette cité wallonne, sera reliée à notre pays. Cette ligne se rattache en réalité à Trois-Ponts et de là par la ligne de l’Amblève et de l’Ourthe à Liège. Le trajet de Liège à Trois-Ponts réclame un peu moins de deux heures ; pour se rendre de là à Malmedy  par la voie nouvelle, il faut prévoir 45 minutes. Pourvu que les correspondances soient bien assurées il y a là une excursion charmante pour la belle saison qui pourra s’effectuer en une journée.
Dans les pages d’annonces, on remarque la publicité de Jules Clesse, docteur en médecine, chirurgie et accouchements, route de Bodeux, 106 à Trois-Ponts !
Autres temps, autres mœurs.

                                                                                        Robert NIZET