dimanche 31 mars 2013

Dans l'Organe de Vielsalm, il y a bien longtemps


Dans l’Organe de Vielsalm du 15 janvier 1907, il est question de loups. Alors qu’ils n’avaient plus été aperçus chez nous depuis plus de trente ans, l’un d’eux vient d’être abattu par le directeur de la Source de Chevron. D’autre part, une bande de 9 spécimens fut aperçue par Hubert L. de Malmedy sur sa chasse de l’Hertogenwald : il en abattu trois de 52, 44 et 32 kg. De plus on affirme avoir relevé des traces de loups près de Manhay. Le fait n’est pas commun : ces fauves n’étaient plus apparus dans la Fagne depuis un demi-siècle.

Le 24 février suivant il est signalé que les loups causent en ce moment les plus grands dommages au grand gibier. Des bandes entières de loups quittent les forets d’Ardenne et se rendent en territoire allemand. Tiraillés par la fin il en est qui se risquent jusque dans les villages. A Nidrum, un grand chien qui était attaché a été complètement dévoré. Ailleurs, un garde forestier en a tué un qui voulait entrer dans une maison.
Il n’est pas sans agrément, pour tuer le temps et par d’affreuses tempêtes, de remuer un peu l’effroi des bonnes gens !

Le 27 février 1908, on lit dans l’Organe que Vielsalm pourrait bien être doté d’ici 2 ou 3 ans d’une sous lieutenance de gendarmerie. Le Ministère de la Guerre est en pourparlers pour l’achat du pensionnat des Sœurs de la Providence qui servirait de caserne aux braves pandores : ceux-ci feraient partie de la gendarmerie à cheval. Sous toutes réserves.

Il s’agit du bâtiment au-dessus de la place du marché que les Sœurs vont quitter pour leur nouvel immeuble des Chars-à-Bœufs dont la construction a commencé.

Dans l’Organe du 21 février 1909 : à Courtil, des voleurs se sont introduits par la fenêtre et nuitamment dans l’Hôtel de la Station et ont emporté le contenu du comptoir, des pipes, des porte-monnaie, une paire de souliers d’un voyageur, etc…
Les malandrins  ont abandonné les boîtes vides dans un hangar voisin et l’un deux a oublié son capuchon de couleur brune sur lequel quelqu’un qui voit clair a découvert des taches de résine et des poils de cheval blancs. Espérons que ces indices seront suffisants pour mettre la police sur une piste.

Dans les petits nouvelles communiquées par L’Organe du 28 février 1909 :  depuis quelques temps, un bureau  de télégraphe est installé à Salmchâteau, il reçoit les télégrammes et exprès postaux au départ et à l’arrivée ;  le carnaval sera fêté dignement cette année à Vielsalm, la jeunesse se prépare et d’après des indiscrétions, on devrait voir des merveilles ; on vend un bon chien de charrette avec harnais et une bonne charrette à chien chez Malherbe-Ledent, machines à lessiver à Vielsalm-Station ; une école professionnelle de coupe dirigée par Madame Motin s’installe au même endroit ; on propose de louer un bel atelier de forgeron au point d’arrêt du vicinal à Salmchâteau.

L’Organe du 27 février 1910 : De retour du Congo, M. Dumont de Bêche est rentré au pays dimanche dernier.  Notre aimable concitoyen est en très bonne santé et se propose de repartir bientôt pour le pays noir.

Celui du 6 mars 1910 nous apprend que Arbrefontaine va être doté d’une salle de fêtes. Ainsi en a décidé à l’unanimité la jeunesse du village. L’emplacement du nouveau local est acquis : il est situé à l’entrée du village et heureusement choisi. Désormais les habitants du village  trouveront chez eux les distractions qu’ils ont dû aller chercher  dans les localités voisines jusqu’à ce jour.

Et au rayon « nécrologie » : mercredi dernier succombait à Rencheux à l’âge de 70 ans, Monsieur Henri Rondeux, brigadier-forestier. Cette mort a causé en notre ville une vive émotion, le regretté défunt étant très connu et très estimé. Il comptait à Vielsalm de bonnes et solides amitiés.  D’un abord jovial, M. Rondeux était un homme plein d’affabilité et de délicatesse ; ce cœur d’or remplissait sans bruit, comme sans ostentation, les différents services que sa charge de brigadier-forestier lui imposait. On compterait difficilement les personnes qu’il a aidées de ses conseils et de son appui. Les obsèques ont eu lieu au milieu d’une grande affluence.

Robert NIZET

mercredi 20 mars 2013

Dans l'Organe de Vielsalm, il y a bien longtemps


Dans l’Organe de Vielsalm du 26 février 1905 : par A.R. du 10 ct le Docteur Léon Deperon est révoqué de ses fonctions  de médecin-directeur de la Colonie d’Aliénés de Lierneux suite aux malversations signalées précédemment dans ce journal.

Monsieur Henri Delvaux avait l’an passé exhumé des cartons le vieux projet de chemin de fer Bruxelles- Mayence, ce qui a fait tressaillir les populations et tout le nord  du Luxembourg qui entrevoyait dans la construction d’une grande ligne internationale la transformation complète de son territoire et le bien-être pénétrant dans cette contrée défavorisée. Depuis lors, on n’en avait plus parlé mais voilà qu’un grand mouvement se prépare pour la prompte réalisation du projet. Les relations avec les pays voisins prennent une telle expansion qu’elles nécessitent  la création d’une voie de transport plus rapide. Or la ligne Bruxelles-Mayence par Marche et Vielsalm répondrait le mieux à ces désiderata.

Malgré cet engouement, on sait maintenant que cette idée resta à l’état de projet et qu’il fallut attendre la guerre de 14-18 pour que les Allemands s’attaquent vraiment à la modernisation du réseau ferroviaire local et à son développement par la création, notamment, des lignes Vielsalm-Born et Gouvy-Saint-Vith.


Le compte-rendu du Conseil communal du 18 février 1906 rapporté par l’Organe du 24 comporte une intéressante intervention en faveur de l’instruction obligatoire, objet d’une campagne nationale et cite les statistiques suivantes :
Sur 8423 flamands incorporés, 1100 miliciens ne savaient ni lire ni écrire et 564 savaient seulement lire. Pour les 5434 wallons, 520 ne savent ni lire ni écrire, 245 savent seulement lire, 1127 savent lire et écrire, 2632 savent lire et calculer.
Un conseiller remarque que les libéraux n’ont pas fait mieux que les catholiques, ils auraient pu décréter l’instruction obligatoire lorsqu’ils étaient au pouvoir !

Un incendie d’une rare violence à Salmchâteau est rapporté par l’Organe du 23 février 1908 : la maison d’habitation et les ateliers de Romain Nikelmann, constructeur de machines agricoles ont été complètement détruits. Il ne reste que les murs mais il y avait assurance.

Le 13 février 1910, l’Organe met en garde contre des escrocs : un couple dangereux pratique l’escroquerie à la souscription pour des prétendues œuvres bien pensantes. Le couple est domicilié à Bruxelles. Lui, Jean-Jacques Jardens, 39 ans, est de Bruxelles ; elle, Marie-Palmyre Arasse, 37 ans, est née à Vielsalm.

Comme on le voit, on ne s’embarrassait pas de précautions à propos de l’anonymat.

On  trouvait aussi dans cette édition l’avis suivant :  dimanche 20 février 1910 à une heure de relevée, le sieur Théophile Duvivier à Vielsalm, vendra publiquement sur la gare de Lierneux 1500 piquets de clôture. Au comptant.

L’Organe de Vielsalm du 22 février 1913 relate un drame conjugal à Grand-Halleux le jeudi précédent. Un appelé Syon, natif de Wibrin, de mœurs assez douteuses et vagabond de la pire espèce,  voulut s’introduire dans la demeure du dénommé Smolders à Spineux-Wanne. Celui-ci qui avait des doutes et le présumait l’amant de sa femme défendit l’entrée de sa maison. Syon ne se tint pas pour battu et commença à en faire le siège en lançant des projectiles de toute nature. Smolders prit alors son révolver, tira sur son agresseur et le tua net puis alla se constituer prisonnier. Smolders qui provient d’une très honorable famille est très abattu mais a agi en cas de légitime défense.

Il n’est fait aucune mention d’une éventuelle réaction de l’épouse convoitée par la victime ni même, mais ça va sans dire,  d’une raclée lui administrée par son mari !

Robert NIZET

samedi 16 mars 2013

Dans l'Organe de Vielsalm, il y a bien longtemps



  
Dans l’Organe du 18 février 1906 on annonce la mort de monsieur Auguste Cahay, 76 ans, hôtelier à Vielsalm, veuf en 1ères  noces de Deroitte Marie-Elisabeth et en 2èmes noces de Moreau Lambertine. Dans celui du 8 avril suivant, les études de Mes Gomez et Caprasse annoncent pour cause de décès l’adjudication provisoire d’immeubles à Vielsalm : l’Hôtel de la Station mieux connu sous le nom d’Hôtel Cahay avec annexes, écuries, remises et pré y attenant, joignant la gare de Vielsalm et la rivière La Salm.

Les terrains situés à cet endroit étaient propriété depuis l’origine du cadastre et jusqu’en 1889 de Charles-Joseph Otte, cultivateur, puis après son décès, de sa veuve Joséphine Olivier, rentière.
 En 1890, cette propriété passe à Auguste Cahay, négociant en bois puis hôtelier. C’est donc lui qui entre 1890 et 1893 construisit là une maison à usage d’hôtel qu’il agrandira au moins une fois.
(Cahay fut élu aux élections du 15 octobre 1899 comme conseiller de la commune de Vielsalm, élection invalidée par la Députation Permanente du fait que le domicile dudit Cahay entre la gare et la rivière est situé sur le territoire de Rencheux !)
Le tout mis à prix à 22.300 Fr a été adjugé après différentes enchères pour 22.600 Fr à la fille du défunt, Julie, épouse assistée de Monsieur Victor Jeunejean, marchand de bestiaux.
Le couple Jeunejean-Cahay n’exploite cet hôtel (ayant porté plusieurs dénominations) que moins de trois ans car dès 1909, il appartient à Joseph Molhan-Renard, transporteur en malles-poste et hôtelier établi en face.

Deux avis dans l’Organe attirent inévitablement l’attention  quand on compare leur contenu à ce que nous connaissons actuellement.
Le 22 février 1914 le journal nous apprend en effet que le bureau des postes de Vielsalm sera ouvert les dimanches et jours fériés de 9 à 10 heures !
Le 5 avril de la même année, la Chambre de commerce nous informe que, comme suite à ses démarches, le bureau de la poste qui fermait à 6 heures du soir restera dorénavant ouvert jusque 7 heures !

 Quand on sait qu’à la même époque et encore bien plus tard, un envoi posté à Vielsalm dans la matinée était distribué à Bruxelles ou à Liège vers 16 ou 17 heures le même jour, que deux tournées par jour avaient lieu et une encore le dimanche, on peut se poser des questions sur l’efficacité actuelle de ce qui est malgré tout toujours considéré comme un service public.
                                               ***


Les premières courses automobiles organisées dès 1884 se déroulèrent de ville à ville mais les accidents causés par le passage de ces épreuves dans les localités populeuses, l’augmentation des vitesses atteintes et la recherche du nouveau firent naître l’idée de courir en circuit fermé. Elle prit forme, pour la première fois, en Belgique, avec le Circuit des Ardennes tracé autour de Bastogne. Il eut lieu de 1902 à 1907 et était l’équivalent de nos courses actuelles de Formule 1.
Peu d’entre vous le savent, sans doute. Il s’agissait donc d’un évènement mondial déplaçant les foules ( voir, pour les plus curieux, notamment, le n°16 de Glain et Salm, Haute Ardenne)  qui, on va le voir, engendrait donc de la jalousie chez certains.

L’Organe de Vielsalm  du 2 février 1908 reprenait l’information suivante du journal L’Auto : Je puis vous annoncer de façon formelle que le Circuit des Ardennes changera cette année d’itinéraire. Nous avons été trop longtemps accoutumés à la façon par trop commerciale des Ardennais et particulièrement des gens de Bastogne. En plus la ville de Spa paraît devenir le vrai centre sportif de la Belgique et (…) peut-être pourrait-on  aménager dans ses environs un circuit idéal.

L’Organe du 23 février  dévoile ce nouveau circuit : Trois-Ponts- Basse-Bodeux-Chevron- Werbomont- Baraque de Fraiture- Salmchâteau-Vielsalm-Trois-Ponts, soit 64 km à travers les Ardennes dans ce qu’elles ont de plus charmant et de plus pittoresque. L’article insiste sur la qualité des routes, le peu d’agglomérations traversées, l’absence de passage à niveau. Les autorités locales seraient très favorables à la course.

Mais tous ces espoirs seront déçus.
Tout d’abord le Circuit des Ardennes 1908 n’aura pas lieu : trop peu de concurrents s’étaient inscrits.
Ensuite, le projet de nouveau circuit fera long feu : il faudra attendre en 1920 la découverte du site de l’Eau rouge et la possibilité qu’il offre de constituer ce qui deviendra le Circuit national de Francorchamps. A ce moment, le Circuit des Ardennes de Bastogne n’est plus que souvenirs et regrets.


                                                                                     Robert NIZET



mardi 5 mars 2013

Dans l'Organe de Vielsalm, il y a bien longtemps


Dans l’Organe du 12 février 1905 :
La série rouge continue à Lierneux : jeudi dernier le feu a détruit trois maisons appartenant à M. Guillaume. Cette catastrophe porte à 12 le nombre de maisons incendiées à Lierneux depuis un mois !

Jules Jeunejean, mécanicien et maréchal ferrant informe que ses ateliers seront transférés rue de la Station dans l’ancienne maison Arasse.
 Il s’agit de l’immeuble Cottin,  Simon jusque récemment (puisqu’il vient d’être vendu et va être rasé) et situé  sous le monument aux Coloniaux. Un certain Walrant (ou Wallerant ?) y a aussi (avant ou après ?) fabriqué des pierres à rasoir.

Enfin, l’éditeur incite ses lecteurs à demander les nouvelles cartes postales illustrées de la chasse à courre de Vielsalm. Sans doute Gillet se bornait-il à les imprimer, laissant à plusieurs commerçants de la localité le soin de les éditer ?

Dans l’Organe du 11 février 1906 un abonné signale l’état lamentable du matériel roulant sur la ligne Gouvy-Libramont : les trains y sont composés de voitures légères destinées à ne faire que du 45km/h mais roulent souvent à du 60 km/h pour récupérer le retard. Donc le matériel est détraqué, disloqué, les ressorts déformés et on subit des secousses. Pourtant il existe, remisées dans des dépôts, de nombreuses voitures construites pour le service des voyageurs durant l’exposition de Liège.

A Bovigny, une chasse avait été organisée à la Heid. Un sanglier avait été blessé et fut poursuivi par quelques chasseurs mais l’animal rendu furieux bourra sur eux à différentes reprises et cassa la jambe gauche à Jules Jacob de  Rogery. Soins donnés par le Dr Lomry qui participait à la chasse et la bête de 76 kg achevée.

Il est annoncé dans l’Organe du 27 janvier 1907 que les obsèques solennelles pour le repos de l’âme de Monsieur Lucien Remacle seront célébrées en l’église de Ville-du-Bois le mercredi 30 janvier courant à 10 heures du matin.
Lucien Remacle, agent du comité spécial du Katanga et décoré de l’étoile de service de l’Etat indépendant du Congo, était né à Ville-du-Bois le 4 juillet 1870 et est décédé au poste de Lubefu le 26 septembre 1906.

On suppose, vu le délai, que le corps avait été rapatrié.

L’Organe du 24 janvier 1909 relate l’accident mortel survenu à la halte de Rencheux : Gengoux Peters de Ville-du-Bois, garde barrière de nuit, a été tamponné par le train de marchandises de 21h45 et trouvé à l’état de cadavre vers 22 heures. On suppose qu’il n’aura pas entendu venir le train ou que, trompé par l’obscurité, il  se sera approché trop près de la voie.

L’Organe du 6 février 1910 donne le compte-rendu complet de la séance du 30 janvier du conseil communal. Il y est question d’une lettre de la Fabrique d’église tendant à obtenir l’autorisation de placer une nouvelle horloge à l’église. Celle qui existe est dans un tel état de délabrement qu’elle fait craindre des accidents et qu’elle indique l’heure d’une façon très irrégulière, étant en fonction depuis 203 ans. Le devis présenté par M. Lugeler de Strasbourg, ayant comme représentant à Vielsalm Joseph Starck,  s’élève à 1864 Fr et l’intervention de la commune serait de 932 Fr. Bien qu’il y aurait eu appel à deux fabricants mais qu’un seul devis soit présenté, la proposition de placement est admise à l’unanimité.

 L’Organe du 9 février 1913 est consacré, comme très souvent, principalement au compte rendu du conseil communal. Cette fois-ci, celui-ci commence par indiquer qu’une assistance nombreuse se trouvait dans la salle, attendant avec stoïcité l’ouverture des débats qui, malheureusement pour eux, se sont déroulés le plus courtoisement et sans altercation.

Ce n’était pas toujours le cas.

Ces séances du conseil semblaient être attendues et suivies comme une distraction fort prisée ! Remarquons cette fois, notamment,  une demande de subsides des Zélés Orphéonistes de Bêche (un Bêchlî sachant manier la plume ne pourrait-il nous instruire sur cette société ?) et une pétition des gens de Rencheux réclamant l’eau alimentaire !

A Lierneux, dimanche dernier vers midi, la maison de Mr J. Massoz a été tellement malmenée par le vent que le pignon a été enlevé. Une personne qui était alitée a été projetée de l’étage au rez–de- chaussée et y est arrivée indemne. Il n’y a pas d’accident à déplorer.

M. Léopold Michaux, ancien docteur à Vielsalm, qui était parti au Congo l’année dernière (1913) est décédé à Kambové le 28 janvier dernier à l’âge de 47
ans.

                                                                                     Robert NIZET

vendredi 1 mars 2013

Dans l'Organe de Vielsalm, il y a bien longtemps


L’Organe du 5 février 1905
Joseph Hens (marchand-tailleur né à Vielsalm le 10 avril 1867, auteur, notamment, d’un Vocabulaire de l’Ardoisier ) vient de voir couronner sa poésie « Dans mon jardin »  au concours littéraire organisé par le Tout-Verviers :

Dans mon jardin plein d’œillets roses
 Les filles vinrent l’autre jour :
Elles étaient trois point moroses,
Vibrantes de vie et d’amour…

D’une main rude la première
Faucha la touffe de ma fleur…
Près d’elle une rose trémière
La regardait avec douleur…

L’autre cueillit, plus ménagère
De quoi fleurir son sein discret,
Mais insoucieuse ou légère,
Oublia sur terre un œillet !

L’œil attendri de la dernière
Alla du sol rosé à mon œil,
Je compris la douce prière
Un bon sourire y fit accueil.

De ses doigts que la grâce entraîne,
Joyeuse, elle fit un bouquet
Que le rêve-roi d’une reine
Peut seul enfanter si coquet !

Et les trois filles me quittèrent…
Aux fleurs, ELLE semblait causer
Puis ses deux lèvres leur jetèrent
A la dérobée un baiser.

Depuis lors je vois sans trêve
Le geste et les yeux inquiets…
Et je viens poursuivant mon rêve
Dans mon jardin rire aux œillets !

L’Organe du 2 février 1913 informe que Vielsalm possède pour le moment une attraction qui divertira certainement en ces temps d’hiver nos paisibles concitoyens. Le Cinéma Palace installé depuis dimanche dernier dans l’ancien café J.B. Louis se propose de donner une série de représentations de gala. Tous les dimanches matinée à 3 heures et soirée à 7 heures. Tableaux bien nets et d’actualité, représentation morale au possible, telle est la devise du Cinéma Palace.

L’organe du 1er février 1914 nous apprend que sur 5902 employés au service des télégraphes et téléphones on compte 825 femmes.

Il rapporte en outre que le mercredi  précédent, le train devant arriver à 8h40 du soir à Vielsalm a déraillé au lieu dit moulin de Rochelinval. Trois voitures et une machine ont fait près de 180 mètres sur la racaille à cause semble-t-il d’un écartement des rails .L’an dernier, pareille mésaventure était déjà arrivée à un train de marchandises. Or,  il y a quelques années on avait précisément demandé la création d’un arrêt à cet endroit, demande refusée car cette localité n’était pas assez importante.

Robert NIZET