dimanche 21 avril 2013

Composition d’encre noire


Les manuscrits Welter, aux Archives de l’État à Arlon, renseignent plusieurs préparations d’encre noire, dont celle-ci:

« 1° une livre de noix de galles petites et brunes
2° une demie livre de couperose verte
3° un quarteron de gomme arabique

Concassez les noix de Galles, faites-les bouillir dans un chaudron de fer, jusqu’à ce que l’eau ait une couleur de forte lessive, ajoutez-y pour lors la gomme arabique qui doit être concassée, par petites parties, ayant soin de bien remuer le tout. Ajoutez-y la couperose et votre encre sera faite. Bon pour trois pots de Luxembourg. Pour être luisante, on y ajoute du sucre candi.

N.B. à la composition d’encre ci-dessus, joignez un peu d’indigo mêlé avec du fernambouc, et par là l’encre résiste à tout agent chimique et à toute contrefaçon en fait d’écriture. »


La couperose verte est le sulfate de fer; le bois de Fernambouc est utilisé pour la coloration rouge.

G. BENOIT

lundi 15 avril 2013

Dans l'Organe de Vielsalm, il y a bien longtemps


Un point du compte rendu de la séance du 19 mars 1905 paru dans L’Organe de Vielsalm du 26 mars concerne le tram de Lierneux qui fonctionne depuis moins d’un an. Mr Delsine  signale qu’au terminus de la ligne du vicinal [ à l’endroit actuel de la Boutique Klons, rue du Vieux Marché] on graisse et on nettoie les machines juste en face des maisons ; c’est dégoûtant.
 Il avait été demandé qu’on fasse ces travaux entre les maisons Beaupain [actuellement Place de Salm] et Herman ; on l’a fait une fois : c’est de parti pris de la part des mécaniciens. On devrait également demander que l’on place sur la cheminée de la machine un chapeau pour empêcher les cendrées de s’échapper. En outre, on fait des excès de vitesse dans la traversée de la localité : on demande qu’une réclamation soit envoyée.

Manifestement tout le monde n’appréciait pas ce nouveau moyen de transport !

Une controverse existe aussi à propos de la nouvelle route des Chars-à-Bœufs qui devrait aboutir en face de chez C. Paquay [plus tard maison Payon] mais la pente serait moins forte par le tracé de la chapelle. Celui-ci ne permettant pas l’obtention de subsides, il sera abandonné.

Enfin le Commissaire d’Arrondissement informe l’administration communale de faire dresser en triple expédition le contrat pour l’éclairage électrique de Vielsalm à intervenir entre M.J. Beaupain et la Commune.

Dans l’Organe du 22 mars 1908 on relate la mort d’un Comte de Salm.
Les journaux allemands annoncent le décès du prince Salm-Salm d’Anhalt [lire Anholt] en Westphalie. Parmi les nombreux titres qu’il portait, on remarque celui de Duc d’Hoogstraeten. Ses ancêtres quittèrent notre pays pendant la Révolution française et leur château qui leur avait été donné en apanage par Napoléon Ier [ ?] fut confisqué . Plus tard, la famille de Salm refusa de revendiquer sa propriété qui, faisant retour à l’Etat, fut transformée en une maison de refuge pour mendiants. C’est là que séjournent actuellement les milliers [ !!!] de vagabonds qu’on envoie annuellement à Hoogstraeten.  [Informations non vérifiées !]

A Spa l’Aéro-club de Belgique  organise des concours d’aviation auxquels sont seuls admis les appareils plus lourds que l’air : aéroplanes, hélicoptères, orthoptères, etc…   Les concours comprennent trois journées et sont dotées de 54.000frs de prix.

Le 23 mars il y aura une vente publique de meubles devant la demeure et à la requête de Robert Malherbe, coiffeur à Vielsalm-Station, ainsi que des produits de savons et parfumeries.
 Malherbe quitte non seulement le quartier de la gare mais change aussi de métier ! 
  

Sur cette magnifique carte postale  très animée du quartier de la gare, le « salon » du coiffeur Malherbe se trouve dans la première maison à gauche marquée d’une croix.  

                                                                                         Robert NIZET

jeudi 11 avril 2013

Question: encre

Sur la page de garde du registre 788 de la principauté de Stavelot, figure deux recettes pour fabriquer de l'encre.

Dans la seconde, on parle d'une soupine de Leschine, de 3 ½ onces de comprose et de 2 onces de suc.

Je suppose de la "soupine" équivaut à une chopine et que le "suc" est du sucre.

Mais à quoi correspond "Leschine" ?

Merci de me répondre.

Roger GEORIS
Goronne, 63
6690 VIELSALM
Tél 080. 21 43 54

E-mail : RGEORIS[at]yahoo.fr ou r3658g4800[at]skynet.be

mercredi 10 avril 2013

Dans l'Organe de Vielsalm, il y a bien longtemps


Il est question dans L’Organe de Vielsalm du 19 mars 1905 de la grande exposition de Liège de 1905: les halles ne seront pas accessibles après la chute du jour. Mais comme l’enceinte est ouverte jusqu’à 11 heures du soir, il faut éclairer les jardins et diverses attractions. De surcroît il faut compter sur un éclairage à la hauteur des progrès de la science et donnant aux jardins un aspect gai et accueillant. Une entente est donc intervenue entre les exposants de chaudières et de dynamos : ils seront les producteurs de la force électrique nécessaire. Pour l’éclairage des façades on a adopté un  moyen ingénieux : on projettera la lumière électrique sur leur surface claire de façon à les faire surgir de la nuit comme des palais de rêve.

On annonce aussi que le chef de l’expédition du chemin de fer du Katanga, le capitaine Alphonse Jacques, vient de s’embarquer à Boma, accompagné de ses deux adjoints, pour rentrer au pays.

Dans l’Organe du 15 mars 1914 : un million de francs a été mis en circulation en pièces d’or à l’effigie du Roi Albert. L’auteur de la gravure a réussi un profil très décoratif de notre roi.

Vendredi dernier à Petit-Thier, l’habitation de l’instituteur Servais a été l’objet d’une tentative de cambriolage. L’auteur, qui est connu de la gendarmerie  et dont  le nom est tu par déférence vis-à-vis de sa famille, a emporté un révolver et quelques paperasses. Celles-ci ont été renvoyées par expresse [sic] de Grand-Halleux à leur propriétaire.

Le parc communal est doté pour quelques temps d’un établissement de « Ringking » : il s’agit de ce sport moderne (patins à roulettes)  qui fait si grande fureur dans les villes. Pour une fois, Vielsalm a donc la veine de voir arriver dans ses murs cette attraction qui ne manque ni de difficultés ni d’adresse. Avis aux amateurs de culbutes magistrales !

L’Organe du 7 mars 1908  reprend un article de la Revue Belge et Coloniale où il est question du commandant Laplume.
Grand, sec comme une trique, d’humeur toujours joyeuse, acclimaté comme pas un, le commandant Laplume est bien le colonial qui s’est complètement fait à l’ambiance africaine ; dédaigneux du casque  encombrant, on le rencontre, par le soleil le plus vif, le chef couvert seulement d’un fez.
Mais Laplume n’est pas seulement un chasseur d’éléphant, un dresseur d’une patience angélique.
Parti pour la première fois le 6 novembre 1892 comme sergent, il rentrait en 1898 après avoir été deux fois au Nil et un peu partout chef de poste dans l’ouest de l’Uele.
C’est lui qui, abandonné au combat par son peloton apeuré, resta seul bien en vue de l’ennemi pour donner le change à ceux-ci en feignant de commander ses hommes, détournant ainsi une attaque contre la colonne Chaltin en marche ; c’est encore lui qui, pour tuer le temps, se mit à noter le nombre de minutes qu’il fallait aux ennemis pour recharger leurs canons !
En juillet 1899 il fut envoyé au Congo pour commencer le dressage des éléphants. Après avoir été examiner les procédés utilisés au Gabon, il entama la domestication des pachydermes à Kira-Vungu et à son retour en Belgique quatre ans plus tard il en avait déjà domestiqué douze.  Retourné en 1904 il en retrouva huit et finit par réunir un troupeau de 28 bêtes capables de tirer la charrue et de  transporter des matériaux. Pendant ce nouveau séjour il délivra  plus de quatre mille esclaves qu’il renvoya dans leur foyer.
Carrière bien remplie dont Laplume passé du grade de sergent à celui de capitaine-commandant peut s’enorgueillir à juste titre.

Rappelons que Jules-Henri Laplume était né le 16 novembre 1866 à Salmchâteau et qu’après des études d’instituteur, il s’engagea à l’armée puis au service de l’Etat indépendant du Congo. Il est l’auteur de plusieurs études sur l’élevage des éléphants.

                                                                                     Robert NIZET