vendredi 30 janvier 2015

Dans l'Organe de Vielsalm, il y a bien longtemps

En 1905, l’Organe de Vielsalm rapporte : 

Le 6 août : À Honvelez, un violent incendie a détruit dans la nuit du 31 juillet au 1er août les maisons Jacquet, Paulot et Legrand alors que celle de chez Gengoux a pu être préservée. 

Le 13 août : À Courtil, on a dérobé une somme de 80francs au nommé L. Depierreux en s’introduisant dans sa demeure par une fenêtre de l’étage. On soupçonne deux individus aperçus récemment et qui auraient profité de l’absence des propriétaires. L’an dernier, à 500m de là, on avait déjà volé des instruments de menuiserie. 
Un accident aux ardoisières « Les Jeannesses » de M. Jos. Gomez : Louis Fraikin était occupé à extraire un bloc de pierre quand un éboulement survint et recouvrit le malheureux au secours duquel tous les ouvriers se portèrent. Il avait de nombreux membres cassés et fut reconduit chez lui où il expira le lendemain. Il était âgé de 40ans, était originaire de Neuville, célibataire et soutien de sa vieille mère aveugle. 

Le 20 août : « The original cinematographe » venant d’Ensival est installé pour quelques jours seulement dans notre ville. L’établissement mesure 26 mètres de façade sur 9 mètres de profondeur et est éclairé à l’électricité. Les représentations seront agrémentées par un orchestre symphonique ! 

À Gouvy, les ouvriers de la gare ont trouvé à hauteur du magasin des marchandises le cadavre du dénommé Renard, conseiller communal de Steinbach. Il était porteur d’un billet pour Gouvy délivré à Liège Guillemins. En voulant traverser les voies pour prendre la correspondance vers Bastogne il aura trébuché car il porte au front une blessure faite par un tire-fonds soutenant le rail. 

Le 27 août : le wallon fait peur aux Allemands ! Au programme du Congrès de la langue française qui va se tenir à Liège figurait une excursion à Malmedy, petite ville wallonne de la Prusse rhénane proche de Stavelot. Elle n’aura pas lieu : pour le gouvernement prussien elle aurait été une espèce de manifestation contre les efforts méthodiques qu’il fait pour déraciner de Malmedy et des villages voisins le dialecte wallon et pour le remplacer par la langue allemande. 

Le 17 septembre : À Vielsalm vendredi dernier un violent incendie a détruit les maisons de M.M. Demoulin, Vve Lekeu, V ve Hens et Melle Lemoine ainsi que deux hangars appartenant à Mme Vve X-Orban. Grâce aux efforts de nos pompiers les maisons voisines ont pu être préservées. Des autres il ne reste que quelques murs prêts à s’écrouler. 

Le 24 septembre, retour sur cet incendie. Le parquet est descendu pour établir les responsabilités. Il semble que l’incendie s’est déclaré dans la charcuterie Demoulin et qu’en un instant il s’est communiqué aux maisons Hens, Demoulin et Lemoine. On ne peut comprendre comment avec un matériel aussi défectueux (les tuyaux coulaient par tous les joints) nos pompiers soient parvenus à garantir la rue des Savoyards qui n‘est séparée des maisons incendiées que par une étroite ruelle et dont un bâtiment a le pignon recouvert de planches. Le danger était encore bien plus grand pour la maison Starck mais les pompiers ont pu faire reculer le feu à chaque attaque. Espérons que les autorités accepteront de leur fournir du matériel convenable à l’avenir. 

 Robert NIZET

dimanche 18 janvier 2015

Dans l'Organe de Vielsalm, il y a bien longtemps

Dans L’Organe du 29 octobre 1933 : Jean-Baptiste Paquay, 52ans, habitant Spa travaillait à la scierie Paquay-Talbot. Occupé à la scie circulaire au façonnage d’une pièce de bois de 4,60 m et terminait ce travail lorsque cette pièce de bois fut lancée vers l’homme qu’elle atteignit en pleine figure puis défonça une porte. Le patron, témoin de l’accident, s’empressa au secours de l’ouvrier mais la mort avait été instantanée. 

 L’Organe du 19 novembre 1933 rapporte qu’on a découvert à l’entrée de la station de Gouvy sur la voie du train venant de Bovigny le cadavre mutilé d’un cultivateur de Gouvy, F. Clotuche, 40 ans, célibataire. Le malheureux faisant partie de la fanfare avait participé aux festivités de l’anniversaire de l’Armistice. Ayant bu plus que de raison, il s’était querellé avec un ouvrier de la localité. Peu après, il sortit et un train le surprit sur la voie, le coupant en deux à hauteur de la poitrine. Et celui du 18 décembre 1910 : À Jevigné, Mademoiselle Valérie François, 27 ans, s’est noyée en voulant puiser de l’eau dans une fontaine. Elle était la fille du cantonnier François et la sœur du jeune homme qui s’était tué dernièrement en vélo. Quelle violence ! Mais un décès moins violent dans L’Organe du 26 novembre 1933 : Cher Frère Aristarque Jean, professeur à l’Institut des Frères des Ecoles Chrétiennes est décédé au pensionnat de Grand-Halleux le 20 novembre dans la 48ème année de son âge et la 30ème de sa vie religieuse. Les obsèques suivies de l’inhumation au cimetière de Momignies ont eu lieu en la chapelle du Pensionnat ce mercredi à 9 h. 


L’Organe du 24décembre 1933 : Pour cause de cessation de commerce on liquide trois motos GILLET avec 30% de réduction ainsi qu’un vélomoteur neuf, motos et vélos d’occasion, stock de pièces de rechange et accessoires divers chez Mme Vve Jules Jeunejean, Garage du centre, 265 avenue de la Gare à Vielsalm. 

L’Organe de Vielsalm du 11 décembre 1910 : À Gouvy le vérificateur et le douanier Lamborelle en procédant à l’examen d’un wagon venant de Suisse furent intrigués par un mot incompréhensible qui y était inscrit. Ils s’assurèrent du contenu du wagon et constatèrent avec surprise qu’il renfermait 50 kg de saccharine en pastilles. La prise était bonne. Dans la même édition il est rapporté qu’une jeune servante de Commanster, Catherine M. au service de M. Jos. Andrianne, âgée de 17 ans s’en retournant de Neuville en conduisant une truie a été victime d’un attentat de la part d’un individu de 30 à 35 ans. Heureusement la truie poursuivit celui-ci en grognant tellement qu’elle attira l’attention d’ouvriers forestiers qui mirent le satyre en fuite. Son signalement a été donné à la gendarmerie. Encore dans L’Organe du 18 décembre 1910, aux Tailles, des voleurs ont pénétré nuitamment dans la chapelle St-Hubert et ont enlevé 6 chandeliers en cuivre d’une valeur de 60 frs. Aucune trace d’effraction n’a été relevée à l’intérieur de l’église. 

Robert Nizet

lundi 12 janvier 2015

Nouveau livre

Dans quelques jours sortira de presse mon nouveau livre : « Les jugements rendus par le tribunal correctionnel de Marche-en-Famenne concernant l’ancien canton et l’actuelle commune de Vielsalm ». L’ancien canton de Vielsalm était constitué des anciennes communes d’Arbrefontaine, Beho, Bovigny, Grand-Halleux et Vielsalm. Les villages compris dans l’étude ne faisant pas partie de l’ancien canton sont ceux de l’ancienne commune de Bihain. Quelques affaires concernent des habitants de villages ayant fait partie de l’ancienne commune de Lierneux, faisant partie actuellement de la commune de Vielsalm. Lors du rattachement à la Belgique, en 1839, le canton de Vielsalm et la commune de Bihain qui, jusqu’alors, voyaient leurs jugements rendus par le tribunal de Neufchâteau ; ils sont désormais rendus par le tribunal de Marche. Ce premier volume reprend 314 jugements rendus de 1839 à 1849, répartis sur 112 pages. Les affaires sont riches en détails, elles nous renseignent sur le mode de vie au XIXe siècle. Le progrès principal de cette décennie reste la construction des principales routes : Salmchâteau-Trois-Ponts, Salmchâteau vers Luxembourg, Salmchâteau-Baraque de Fraiture (pour rappel le chemin de fer n’a pas encore été construit). Il y est question de contrebandiers pris en chasse par les nombreux douaniers en poste dans toute la région. On découvre, également, la présence progressive d’une bourgeoisie en quête de chasse. Le livre sera vendu au salon de coiffure (Galerie du Vieux-Marché) à Vielsalm, au prix de 15€.

mardi 6 janvier 2015

Concernant les cloches de l'église de Vielsalm

Martin LEGROS
FONDEUR DE CLOCHES BOUVIGNOIS

À propos de notre étude sur Martin Legros parue dans le numéro de Noël du Guetteur Wallon, nous avons reçu plusieurs communications intéressantes. Notamment cette note de M. Hallet, curé-doyen de Vielsalm.

« En 1772, Martin Legros fondit à Vielsalm une petite cloche pesant 410 kilogs et donnant le LA haussé, au son argentin, don du comte Sigismont de Salm-Reifferscheid et Esterazy. On raconte que le comte et la comtesse s’amenèrent au moment de la coulée auprès de l’artiste, installé dans la prairie du « Doyard » et jetèrent dans le métal en fusion des cuillères, des fourchettes, etc., en argent, pour rehausser le timbre de la cloche.

« Celle-ci porte l’inscription suivante : « Laudo Deum verum, clerum et plebem voco, Festa decoro, Tempestatem fugo. Me fudit Martinus Legros, expensis nobilium et generosorum Comitum Salmensium 1772 »

« Elle est ornée d’un bel écusson aux armes des Salm-Reifferscheidt-Esterazy, d’une exécution très nette. »
Nous remercions M. le doyen Hallet de sa communication et nous lui enverrons prochainement des renseignements sur Charles Joris qui a fondu en 1732 une autre cloche de Vielsalm.
Nous serions reconnaissants à nos lecteurs s'ils voulaient nous signaler les cloches qui ont été fondues par ces braves « clocmanns » ambulants. Il serait intéressant de faire le folklore de cette corporation d'artistes wallons. E. C.


Extrait de: Le Guetteur Wallon 1929, p.20