dimanche 20 septembre 2009

Notes historiques. Regné-Bihain (2).

(publié dans Pays de Salm, le 13 décembre 1953)

Notre première pensée sera de visiter l’église. Dédiée à Saint Benoît, elle a été érigée en paroisse en 1857. M. l’abbé KARENHOEVEN fut le premier desservant. On compte dans la paroisse, 300 âmes environ.

La chapelle primitive aurait été édifiée en ce lieu en l’an 1715, avec la permission du Grand Vicaire de LIBOIS du chapitre de Liège. Cette chapelle dépendait de la paroisse de Bihain.

Le 4 février de la même année, un certain nombre de manants de Regné comparurent devant la Haute Cour de Malempré où ils reçurent l’autorisation de pouvoir faire célébrer dès ce moment, l’office de la messe.

Sire Jean GOBAUSSE, curé de Bihain, fut avisé officiellement de la promulgation de ce décret daté de Luxembourg, le 14 mai 1718. La consécration de la chapelle par Mgr Jean-Baptiste GILLIS, évêque suffrageant de Liège, eut lieu le 27 juin 1730.

Le maître-autel, que nous avons vu avant les évènements, est assez intéressant, dominé par une belle statue de St Benoit. À gauche et à droite du tabernacle, deux tableaux en bois sculpté représentent les disciples d’Emmaüs et le sacrifice d’Isaac.

On peut voir une chaire de vérité dont les panneaux portent les effigies des quatre évangélistes, très artistiquement sculptés.
Quelques statues complètent l’ornement du sanctuaire. St Clément, patron des carriers ; St Antoine, deuxième patron de l’église ; Ste Philomène ; Ste Thérèse de l’Enfant Jésus ; la Ste Vierge ; St Joseph, Notre Dame de Lourdes, etc.

Dans un document de 1343 (cartulaire Houffalize), on y lit :
« Collin de Raignez qui releva à Stavelot le fief qu’il avait acquis de Lambert, mari de Marie de Malmepré… ».


En 1469, on écrivait « Regnez ». dans un acte relatif à la chapelle de Verleumont, il y est cité « Reigné », (1722).

Quant à l’étymologie, voici ce que nous trouvons chez TANDEL : Regné- Ré indique un ruisseau. Gnez ou Gné sont des formes de « grez » et désignent une demeure.

Les vicaires connus, du moins les plus anciens, sont :

Maître HENEN, 1721.

Léonard REMY, 1725.

Hubert COLIN, Jean MICHELS, 1729,1731.

Pierre LOSTE, de Salm, 1735.

N. LEMAIRE, 1736.

Jean-Marie, 1741.

N. GEORIS, 1745.

Severin de HARRE, 1747 – 1754.

J.-F. CHARPENTIER, 1754 – 1773.

A.-H. Léonard, 1779 – 1788. Etc.


Une ancienne statistique révèle qu’en 1793, Regné comptait trois maisons de laboureurs, douze maisons de première classe, treize de seconde et quatre de troisième.

En 1891, la population était de 265 habitants et il y avait 62 maisons. En construisant la route de La Roche à Vielsalm, on a retrouvé les ruines assez nombreuses d’anciennes habitations.

Le « Mont » des forges de jadis rappelle cette industrie qui se trouvait au pied de la colline. Aujourd’hui, on voit encore des tas de résidus de charbon, de morceaux de fer et de verre.

Quelques familles prétendent que les âtres qu’elles possédaient ont été fabriquées à ces forges. Ces âtres datent de 1600 et portent l’inscription suivante :
« Dominus mitri auditor, 1600 ». De chaque côté de l’âtre se tient un énorme lion (à voir au musée archéologique d’Arlon).

On rencontre encore à Regné plusieurs vieilles fermes authentiques, respirant un air d’autrefois. Néanmoins, l’ardoise a vaincu la paille et le cachet est sensiblement modifié. Les habitations aux murailles schisteuses d’une tonalité noirâtre caractérisent bien le « Haut Pays ».

Si l’on remonte la route vers le plateau, à quelques kilomètres, on jouit bientôt d’un immense panorama infiniment intéressant, mouvementé, dont les multiples lignes se profilent dans un horizon des plus étendu et sans limite précise.

Regné, affirme-t-on, doit son nom à un roi scandinave appelé « Régnier » et qui avant les Romains et sous ces maîtres du monde, servait de faubourg à « Bisange » (Bihain).

Ch. PIERARD

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