dimanche 6 septembre 2009

Un peu de Statistique. Comment évolue la population de la Commune de Vielsalm.

(publié dans L’Annonce de Vielsalm, le 31 juillet 1955)

Nous nous sommes livré, dernièrement, à des recherches au sujet de l’évolution de la population de la commune de Vielsalm.
On a exprimé le souhait d’en voir publier quelques résultats.
C’est pourquoi nous communiquons aux lecteurs de ce journal les chiffres qui suivent.
Peut-être ceux-ci se présentent-ils avec une allure un peu sévère. Ils nous paraissent toutefois assez parlants et susceptibles de retenir l’attention.

Naissances, décès et mariages de 1700 à 1950.

Sur base des actes officiels, le nombre de naissances, décès et mariages concernant le territoire de l’actuelle commune de Vielsalm a été relevé, par année, aussi loin que possible dans le passé.
Le tableau ci-après récapitule, par dizaines d’années, ces nombres annuels. Les colonnes 2, 3 et 5 donnent respectivement, pour chaque décade envisagée, le nombre de naissances, décès et mariages. Les nombres de la colonne 4 constituent l’excédent des naissances sur les décès.
Quant aux nombres de la colonne 6, ils sont les quotients de la division du nombre de naissances par celui des mariages.



Ce tableau pourrait faire l’objet de nombreux commentaires. Bornons-nous à quelques remarques :

a) Le mouvement des naissances marque une progression continue jusqu’à 1910. Après cette date, non seulement il se ralentit, mais il manifeste un recul continu. Pour la décade 1941-1950, le nombre de naissance retombe ainsi à ce qu’il était il y a 180 ans, vers 1780, alors que la population est actuellement plus élevée qu’à la fin du dix-huitième siècle.

b) Si le nombre de décès présente, lui aussi, une diminution depuis 1910, il reste toutefois au niveau des années 1861-1870, lorsque les naissances atteignaient déjà un chiffre relativement élevé.
Sans doute, l’année 1945 (fin de l’offensive von RUNDSTEDT) a été mauvaise en ce qui concerne les décès, avec 130 décès. Néanmoins, ce dernier chiffre ne dépasse que d’environ 65 les chiffres correspondants moyens des années voisines ; son incidence sur l’ensemble de la décade 1941-1950 a peu d’importance.

c) L’allure de l’excédent des naissances sur les décès s’est modifiée en conséquence. Si, pour la quarantaine d’années 1871-1910, il est de 297 + 217 + 196 + 328 = 1 038, pour la quarantaine suivante, 1911-1950, il n’est plus que de 59 + 137 + 84 – 91 = 189. Soit une différence de 1 038 – 189 = 849.

N’est-ce-pas frappant alors que la population de la commune n’a pas diminué, comme on le verra ci-dessous.

À remarquer également que les années 1941-1950 se soldent par un déficit de 91.

d) Quant aux mariages, dans l’ensemble, leur progression est continue. Elle ne correspond donc pas de façon parallèle à celui des naissances. Les nombres de la colonne 6 sont, à cet égard, suggestifs. Jusqu’à 1910, ils indiquent une forte natalité ; après cette date, leur diminution va jusqu’à la moitié au moins de celui des années antérieures.

La population du territoire de la commune.

Les éléments qui viennent d’être signalés prennent plus de lumière encore par comparaison avec la population totale du territoire de la commune.
Voici, à ce sujet, quelques indications :

1659 : Sur le territoire en question, on recense 183 ménages, soit, en tenant compte de la forte natalité de l’époque, une population d’environ 950 personnes.

1823 : 2 362 habitants pour la commune y compris Petit-Thier et Goronne, ou environ 1 950 habitants sans ces deux localités.

1836 : Le nombre de 2 362 est passé à 2 974, ou environ 2 500 sans Petit-Thier et Goronne.

1847 : 531 feux, ou environ 2 500 habitants.

1874 : 2 880.

1900 : 3 525 habitants, avec 681 feux.

1910 : 3 747, avec 830 feux.

1922 : 3 533.

1930 : 3 492.

1935 : 4 121.

1947 : 3 763.

1954 : 3 980.


Ici encore, la progression a été continue jusqu’aux environs de 1910. Après quoi, elle a subi des variations diverses. Au total, l’augmentation est de peu d’importance.
Il faudrait d-faire état également, pourrait-on penser, des entrées et des sorties de la commune par changement de résidence. À notre avis, il n’y a pas lieu d’exagérer cet élément. Les calculs que nous avons effectués donnent comme résultat, pour le total des années 1901 à 1954, un excédent de sorties de la commune de 267 ; c’est inférieur notamment au nombre de 849 signalé ci-dessus.

La population des sections de la commune.

L’évolution de notre population se nuance davantage si l’on considère les diverses sections de la commune.
Certaines présentent une diminution sensible, d’autres une augmentation sérieuse. Il y a là également un phénomène qui mériterait réflexion.

Bornons-nous à quelques notes :

En avril 1847, les 531 feux de la commune se répartissaient comme suit :

Bêche, 42
Burtonville, 41
Comté, 15
Neuville et Cahay, 80
Rencheux, 66
Salmchâteau, 81
Vielsalm, Priesmont et Hermanmont, 102
Ville-du-Bois, 104


En octobre 1876, ces nombres étaient respectivement devenus : 572, 46, 42, 13, 87, 61, 88, 133, 102.
Pour le dernier demi)siècle, le tableau suivant peut être dressé, donnant le nombre d’habitants par localité :




À remarquer que Vielsalm comprend ici ce qu’on appelle communément le quartier de la gare qui, en 1914 encore, était considéré à part dans les divers recensements, et sous le nom de « Pont des Perches ». la population de ce quartier comprenait en 1896, 31 personnes ; en 1900, 44 ; en 1910, 158.

Encore une fois, tous ces chiffres pourraient faire l’objet de nombreux commentaires et éveiller bien des réflexions.

Ne méritent-ils pas l’attention de tous ceux qu’intéressent l’avenir et la prospérité de notre belle commune ?

Gaston REMACLE

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