vendredi 27 avril 2012

VIELSALM DE MON ENFANCE (4)


(Le n°1 est paru le 9 mars, le n°2 le 23 mars et le n°3 le 6 avril)

Juste au-dessus de cette propriété Sépult qui va faire place à la nouvelle pharmacie Delcominette, voici la Pâtisserie Royale d’Alfred Dubru. Celui-ci avait racheté ce commerce à Ernest Tellin qui avait épousé une sœur de mon papa, mariage à la ferme des Concessions comme on savait les faire en ce temps-là avec toute la flopée des cousins, petits cousins et arrière petits cousins. Mais des problèmes de dos lui avaient imposé d’abandonner cette activité. Alfred Dubru était parfois aidé par Alexis Archambeau, un homme grand, mince et droit comme un i. Tout en haut de la place on trouvait l’officine à façade en bois vert existant toujours actuellement du pharmacien Delcominette qui avait succédé à son collègue Moxhet disparu pendant la guerre.


En face, on trouvait de bas en haut : la bijouterie de Madame et Mademoiselle Starck, un café tenu à l’époque par je ne sais qui, ensuite notamment par Marie Richter, chez Mersch dont la fille Denise a un problème dans une jambe, ce qui ne l’empêche pas de traverser toute la localité une fois par semaine, le vendredi je crois, pour chercher du lait chez nous, chez Fraipont-Andrianne, chaussures puis chez Dodoche Demoulin : appareils électro-ménagers et studio-photo. C’est là que j’ai été photographié nu sur une peau de mouton : c’était encore la mode. (Photo sur simple demande)

Le gros bâtiment de l’École Saint-Joseph dominait – et domine encore – la place. Donnant dans la cour, il y a le corps de logis des parents de Monsieur le Vicaire. Je suis entré pour la première fois dans ce bâtiment lorsque nous avons commencé le catéchisme pour la « grande communion ». J’avais été étonné de voir l’état des locaux : murs pelés, couleurs disparues… Et nous, les « communaux » étions regardés sans aménité par l’instituteur Monsieur Monfort.





Par la ruelle à droite de cette école nous allions à la messe dans le baraquement installé dans l’actuelle cour supérieure de récréation de l’École Saint-Joseph pour pallier l’absence d’église depuis la guerre. Un film tourné en 1950 montre la sortie de la messe dominicale : on en mettait du monde dans cet édifice provisoire et toute la population, semble-t-il, assistait à l’office. En face de ce baraquement, la boulangerie Masson ne m’a laissé aucun souvenir si ce n’est celui de la voiture hippomobile de livraison du pain qui pourrira là de nombreuses années. Au bout de la Cour Georges, nous allions parfois avec ma maman chez une dame qui remaillait les bas nylon. Autre exemple d’une activité disparue ! Nous faisions le tour par le petit sentier interdit à toute circulation autre que celle des brouettes pour revenir sur la place en passant dans l’étroit passage entre la maison Lenoir et l’École Saint-Joseph.










Poursuivons vers Sous-Bois : le cordonnier Remacle et Jean Gustin, taxi avec un minibus DKW, assurances et électro-ménager occupent deux maisons jumelles ; ensuite le café Léonard (Chez Léon Caca) puis l’Hôtel Archambeau qui vient de récupérer l’appellation Belle-Vue . Rien à voir avec l’ancien Hôtel Belle-Vue propriété de Léontine Thonard-Jeunejean, une tante de ma maman. L’immeuble (emplacement actuel du parking sous l’église) avait été détruit par incendie avant la guerre. Les dépendances étaient restées plus ou moins intactes car Joseph Choffray y stockait ses pommes de terre. Assez curieusement, les imposants travaux de construction de la nouvelle église n’ont laissé pratiquement aucune trace dans mes souvenirs, sinon sur leur fin ! En face, la grosse maison Mouton ( Le Contes de Salme actuellement) surplombe le dépôt des matériaux de construction de Mathieu Blanjean qui profite de la voie ferrée ( tronçon subsistant de la ligne Vielsalm-Born) qui au-delà du passage à niveau non gardé permet l’évacuation des bois découpés sur le chantier installé là ( Magasin Spar et ateliers communaux actuels).

Dans les maisons en contrebas de la grand route habite notamment notre facteur Jules Damoiseau, vieux célibataire bourru, puis nous voici chez Joseph Choffray, autre cousin de mon papa, et son commerce de fourrages, grains et charbons. Avec un de ses camions, il vient souvent rentrer le foin fané par mes parents.

En face, au pied de la côte vers Priesmont, la villa des Roches, chez Kieffer. La « Colonelle Vandervelde » et sa sœur Marie y règnent en maîtres. Deux personnages hauts en couleurs et en bagoût qui feraient à elles seules l’objet d’un article séparé !

Sur la grand route de Grand-Halleux, après l’ancienne maison Offergeld, Charles Deboutemont vient de construire le nouveau garage Auto-Stop : concession Peugeot et pompes à essence. Puis après deux ou trois maisons, la magnifique propriété de chez Courard entretenue avec un soin méticuleux : pelouse rase, le gravier des allées parfaitement ratissé, toutes les plantes et haies taillées au millimètre. Et puis nous voici à la scierie des frères Jules et Norbert Grognard : grosse activité à l’époque avec de nombreux camions. Les enfants Jean-Louis, Paul, leur sœur plus âgée, Michel et Pierre viennent à l’école communale. En face, pour mémoire, le château de Golonfa, un peu mystérieux, où habite un peintre Demarteau et à côté la grotte N.D. de Lourdes souvent fréquentée par des processions.

Robert NIZET

1 commentaire:

  1. La « Colonelle Vandervelde » et sa sœur Marie y règnent en maîtres. Deux personnages hauts en couleurs et en bagoût qui feraient à elles seules l’objet d’un article séparé !
    Si un jour cet article paraissait, je serais heureux de l'apprendre, car même si nous en avons perdu la trace, nous avons pendant de nombreuses années entretenu de très bonnes relations avec la famille, de début '60 jusqu'à fin '70 au moins.
    Merci à vous.
    P. Claes

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