Dans
l’Organe de Vielsalm du 22 décembre 1907 : le point d’arrêt de
Cierreux a été cambriolé. Les bandits
ont brisé deux fenêtres pour s’emparer du montant de la recette du jour (40
frs), divers vêtements et menus objets. On ne possède aucun indice permettant
de découvrir ces audacieux voleurs.
Le 30 décembre à midi à Neufchâteau il
sera procédé à l’adjudication du service de malle-poste entre Hébronval-Regné
(arrêt du vicinal de Lierneux) et Laroche par Samrée. [Il semble donc qu’une
correspondance était assurée entre ces deux modes de transports ]
Dans
l’Organe du 28 novembre 1909 :
A Bihain la famille de notre honorable et sympathique bourgmestre M. H.J.
Laurent comptant déjà six garçons vient d’être augmentée d’un septième qui
selon la coutume sera le filleul du roi [Léopold II].
Mais
le 19 décembre suivant le journal annonce la mort du Roi survenue à Laeken à l’âge de 74 ans. Lorsque
Léopold II monta sur le trône, il dit
dans son discours aux membres des deux Chambres : Je ne promets pas à la
Belgique ni un grand règne ni un grand roi. Il n’a pas tenu cette
promesse car il a rempli son règne de 45 ans de choses qui ont fait la
Belgique plus grande et plus estimée.
Toujours dans l’Organe du 19 décembre : A Commanster, un petit
« Moresnet » disparaît. Entre autres particularités qui donnent à ce
village frontière un cachet original, il possédait en fait une zone de 12 ha
située entre les bornes 88 et 96 n’appartenant ni à la Belgique ni à
l’Allemagne. Un paysan était venu y installer une petite exploitation agricole
que le fisc n’atteignait pas. Mais une dénonciation aux agents des
contributions révéla l’anomalie des deux cadastres s’arrêtant en-deçà de cette
zone. Après de longues discussions, la cause est aujourd’hui entendue et
la frontière rétablie à celle fixée par le Traité d’Aix-la-Chapelle de 1816. La
zone en question revient donc à la section de Beho tout en ayant les honneurs
du cadastre prussien. Les habitants du cottage qu’on avait dénommé
« Château des Alouettes »,
sont maintenant déchus de leur petite royauté !
Dimanche matin à Salmchâteau, dans le
petit chemin qui conduit à La Comté, on a découvert le cadavre du sieur
Constant Delsemme, fabricant de pierres
à rasoir, dont la mort serait due à une
congestion provoquée par le froid.
A Bèche, un accident s’est produit dans
la carrière dénommée « Gros Thier » : un bloc de pierre s’est
détaché et a atteint à la tête le maître ouvrier P. Fraikin. L’état de celui-ci
constaté par les docteurs Tilman et Legros serait grave.
L’Organe
de Vielsalm du 26 décembre 1909 informe
que jeudi a eu lieu en l’église de Vielsalm une messe solennelle pour le repos
de notre regretté Roi. Toutes les notabilités ainsi que nos fonctionnaires y
étaient représentés et rapporte qu’un terrible accident s’est produit jeudi
vers 3 heures ½ à Vielsalm-Gare.
Mademoiselle Juliette Brasseur, 20 ans, était
occupée pour le compte de l’hôtelier Poncin (voir la carte postale montrant son
établissement ; peut-être Juliette se trouve-t-elle parmi les
figurants ? A droite, l’arrière de la maison Payon devenue
l’archéoscope.) à rincer du linge au
bord de la Salm [lisez du Glain]. Ne la voyant
pas revenir et ayant trouvé une manne au bord de l’eau et du linge que
celle-ci avait emporté vers l’aval, l’alerte fut donnée et ce n’est que vers 7
heures que l’on aperçut le cadavre de la malheureuse au barrage du moulin
Cottin. Les eaux étant très fortes, on ne put enlever le cadavre qui était pris
entre les montants du barrage. On dut soulever les vannes mais la force de
l’eau emporta la noyée jusqu’au-delà de Grand-Halleux où il ne put être repêché
que le lendemain vendredi.
La victime aurait bien pu être retirée
de l’eau en amont du moulin Cottin mais un vieux préjugé qui malheureusement
existe encore à Vielsalm a arrêté les curieux qui attendaient la gendarmerie
avant de procéder au sauvetage. Disons -le une fois pour toutes, dans un cas
semblable il faut procéder immédiatement au sauvetage et laisser le cadavre sur
les lieux ; en attendant l’arrivée du docteur et de la gendarmerie, on
doit tenter le rappel à la vie au moyen
de la respiration artificielle.
Robert
Nizet
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