samedi 8 novembre 2014

Dans l'Organe de Vielsalm, il y a bien longtemps

Dans l’Organe de Vielsalm du 22 décembre 1907 : le point d’arrêt de Cierreux a été cambriolé.  Les bandits ont brisé deux fenêtres pour s’emparer du montant de la recette du jour (40 frs), divers vêtements et menus objets. On ne possède aucun indice permettant de découvrir ces audacieux voleurs.
Le 30 décembre à midi à Neufchâteau il sera procédé à l’adjudication du service de malle-poste entre Hébronval-Regné (arrêt du vicinal de Lierneux) et Laroche par Samrée. [Il semble donc qu’une correspondance était assurée entre ces deux modes de transports ]

Dans l’Organe du 28 novembre  1909 : A Bihain la famille de notre honorable et sympathique bourgmestre M. H.J. Laurent comptant déjà six garçons vient d’être augmentée d’un septième qui selon la coutume sera le filleul du roi [Léopold II].
Mais  le 19 décembre suivant  le journal annonce la mort du Roi  survenue à Laeken à l’âge de 74 ans. Lorsque Léopold II monta sur le trône,  il dit dans son discours aux membres des deux Chambres : Je ne promets pas à la Belgique ni un grand règne ni un grand roi. Il n’a pas tenu cette promesse  car il a rempli son règne de 45 ans de choses qui ont fait la Belgique plus grande et plus estimée.
Toujours dans l’Organe du 19 décembre : A Commanster, un petit « Moresnet » disparaît. Entre autres particularités qui donnent à ce village frontière un cachet original, il possédait en fait une zone de 12 ha située entre les bornes 88 et 96 n’appartenant ni à la Belgique ni à l’Allemagne. Un paysan était venu y installer une petite exploitation agricole que le fisc n’atteignait pas. Mais une dénonciation aux agents des contributions révéla l’anomalie des deux cadastres s’arrêtant en-deçà de cette zone. Après de longues discussions, la cause est aujourd’hui entendue  et la frontière rétablie à celle fixée par le Traité d’Aix-la-Chapelle de 1816. La zone en question revient donc à la section de Beho tout en ayant les honneurs du cadastre prussien. Les habitants du cottage qu’on avait dénommé « Château des Alouettes »,  sont maintenant déchus de leur petite royauté !
Dimanche matin à Salmchâteau, dans le petit chemin qui conduit à La Comté, on a découvert le cadavre du sieur Constant  Delsemme, fabricant de pierres à rasoir,  dont la mort serait due à une congestion provoquée par le froid.
A Bèche, un accident s’est produit dans la carrière dénommée « Gros Thier » : un bloc de pierre s’est détaché et a atteint à la tête le maître ouvrier P. Fraikin. L’état de celui-ci constaté par les docteurs Tilman et Legros serait grave.

L’Organe de Vielsalm du  26 décembre 1909 informe que jeudi a eu lieu en l’église de Vielsalm une messe solennelle pour le repos de notre regretté Roi. Toutes les notabilités ainsi que nos fonctionnaires y étaient représentés et rapporte qu’un terrible accident s’est produit jeudi vers 3 heures ½ à Vielsalm-Gare.


 Mademoiselle Juliette Brasseur, 20 ans, était occupée pour le compte de l’hôtelier Poncin (voir la carte postale montrant son établissement ; peut-être Juliette se trouve-t-elle parmi les figurants ? A droite, l’arrière de la maison Payon devenue l’archéoscope.)  à rincer du linge au bord de la Salm [lisez du Glain]. Ne la voyant  pas revenir et ayant trouvé une manne au bord de l’eau et du linge que celle-ci avait emporté vers l’aval, l’alerte fut donnée et ce n’est que vers 7 heures que l’on aperçut le cadavre de la malheureuse au barrage du moulin Cottin. Les eaux étant très fortes, on ne put enlever le cadavre qui était pris entre les montants du barrage. On dut soulever les vannes mais la force de l’eau emporta la noyée jusqu’au-delà de Grand-Halleux où il ne put être repêché que le lendemain vendredi.
La victime aurait bien pu être retirée de l’eau en amont du moulin Cottin mais un vieux préjugé qui malheureusement existe encore à Vielsalm a arrêté les curieux qui attendaient la gendarmerie avant de procéder au sauvetage. Disons -le une fois pour toutes, dans un cas semblable il faut procéder immédiatement au sauvetage et laisser le cadavre sur les lieux ; en attendant l’arrivée du docteur et de la gendarmerie, on doit tenter le rappel à la vie  au moyen de la respiration artificielle.


                                                                               Robert Nizet

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