samedi 5 septembre 2009

À propos de « La Bouvière » à Hermanmont.

(publié dans L’Annonce de Vielsalm, le 3 décembre 1976)

En wallon, la dénomination est à l’bovîre. Ce terme rappelle certain usage d’ordre agricole au temps passé.
L’endroit est situé en face de la maison J. ARNOLD-GROSJEAN, route de Hermanmont, et au sud du bien de Hermanmont où, récemment, on vient de construire une série de maisons.

D’après le recensement cadastral de 1766 (tabelles aux Arch. De l’Etat, Arlon, et autres documents), cette « bouvière », comme celle de Priesmont, était une étendue pour l’exploitation agricole et à la disposition de certaines personnes, chacune pour une étendue déterminée, mais seulement de mai à la Saint-Jacques (25 juillet) ou jusqu’à l’enlèvement de la récolte si la parcelle occupée était en labour. La date du 25 juillet marquait normalement la fin de la fenaison et l’enlèvement du foin.

Ainsi, par exemple, dans la « bouvière » de Hermanmont, en 1766, seuls certains habitants de Ville-du-Bois pouvaient en disposer : Gengoux RUAL pour 64 verges carrées (la verge comptée à 24 pieds de longueur, soit environ 50 m2 pour la verge carrée), Pierre ENGLEBERT pour 45 verges, Joseph REMACLE pour 30 verges, etc.

Après la Saint-Jacques ou l’enlèvement d’une autre récolte éventuelle, ces personnages étaient « exclus » de la dite étendue, et « seule » la « cense de Hermanmont » avait droit de pâturage.

Une « bouvière » se trouvait également près de Priesmont, derrière le château actuel VERHAEGEN-DE NAEYER. Elle était fort grande, allant, d’est en ouest, « entre les deux chemins ». le recensement de 1766 donne les noms, ainsi que l’étendue envisagée pour chacun d’eux, de dix personnes, toutes de Ville-du-Bois, qui pouvaient disposer ici d’une parcelle jusqu’à la Saint-Jacques ou l’enlèvement de la récolte. Après la récolte du foin ou autre denrée, seule « la communauté de Priesmont » avait « droit de pâturage », en 1766, il se trouvait dans cette communauté « 21 chevaux, 20 bêtes à cornes, 251 moutons pour le parcours » dans la dite « bouvière ».
Le pâturage en question n’était donc pas une vaine pâture, à la disposition de quiconque, mais il était réservé à une ou plusieurs personnes.

Gaston REMACLE

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