jeudi 31 décembre 2009

3. Relations entre seigneur et sujets.

Les droits seigneuriaux indiqués ci-dessus donnent une idée de ce que devaient être les relations entre sujets et seigneurs au comté de Salm.

Mais quel était l'esprit de ces relations ? L'autorité s'efforçait-elle de rester dans la justice et la bienveillance, en tenant compte de l'évolution apportée progressivement dans les mœurs et les besoins ? Les sujets, eux se préoccupaient-ils d'accomplir loyalement leurs obligations ?

En tout cas, au XVIIIe siècle, l'esprit de ces derniers n'est guère à la soumission. Depuis longtemps, le comte ne réside plus dans son domaine, pratiquement depuis la fin du XVe siècle. D'autre part, la population est devenue assez importante ; rien d'étonnant si elle prend conscience de sa force et de sa personnalité.

On voit le comte se soucier d'une bonne justice, pourtant. De façon formelle, il ordonne par exemple, le 6 février 1539, que « doresnavant toutes choses dans notre pays et haulteur soit fait par droit mesure et raison, sans faire tort à nos sujets et surceans, et sans fouler le pauvre » ; l'ordonnance fixe ensuite certaines règles d'application en vue de ce but.

Le 3 mai 1722, une nouvelle ordonnance viendra rappeler et confirmer celle de 1539 ; elle trouve un appui, sollicité préalablement, dans une autre de Sa Majesté l'Impératrice.

Le 21 janvier 1737, le comte reproche même à ses justiciers d'avoir permis des impositions excessives.

Malgré certaines incompréhensions peut-être, particulièrement au dix-huitième siècle, c'est encore le souci de l'intérêt des sujets et de celui du comté qui apparaît bien dans l'utilisation des richesses matérielles du territoire telle que s'efforcent de la régler les seigneurs ; les carrières, les bois, les terres.

Les carrières, rappellent des ordonnances de 1737 et 1738, sont à la disposition de tous et des seuls sujets du comté ; car le fonds reste au comte (c'est-à-dire au souverain gérant le domaine public), la modique redevance demandée aux exploitants est purement personnelle et exclut le travail en collaboration ou salariat. C'est plus tard seulement qu'un autre régime s'implantera peu à peu, dans la seconde moitié du siècle.

Les bois sont l'objet du même souci. Des ordonnances datées du 1 octobre 1731 et du 15 décembre 1736 s'efforcent de prévenir les dévastations, de rappeler les forestiers au devoir, tout en assurant à tous la disposition des quantités nécessaires de bois.
La population qui augmente a besoin de terres et de bois. Le comte se préoccupe de régler l'appropriation des terrains vagues et non cultivés, sous la forme de concessions d'acensements personnels. Particulièrement au XVIIIe siècle, de nombreux acensements sont concédés dont l'une des conditions était qu'ils fussent défrichés.



Il était demandé également une redevance annuelle assez modique, généralement « deux bons sols » pour un journal de terre ainsi accensée, « paiable à la recette au jour des sts Pierre et Paul de chaque année ». En outre, un supplément, payable en une seule fois, d'une demi-couronne de France par journal, à la fin du XVIIIe siècle, à titre de « vin d'honneur ». Ne pas confondre ces acins personnels avec les acins de communautés, ceux-ci étant d'ailleurs des étendues boisées.

Voici un exemple d'acensement personnel :

« Assansement fait en faveur de Jean Henri Parmentier de Ville du Bois. Ce jourd'hui 27 9bre 1791 pardt moi notaire admis au Conseil Souverain de Luxemhourg résident à Vielsalm sousigné présens les témoins au bas de cette dénommés, personnellement est comparu Jean Henri Parmentier de Ville du Bois lequel nous a déclaré d'avoir repris en assensement de son altesse monsgr le prince de Salm par le notaire sousigné son procureur d'office, un morceau d'aisance en Bruières d'un journal et demi, le journal de cent verges, la verge de seize pieds mesure St-Lambert en une seule pièce située en lieu dit maar-sart au finage de Burtonville joindant du deseur a Nicolas Burton du desous au chemin, du levant aussi au chemin et du couchant a Paul Bosquée parmis un cens foncier et indivisible de trois Bons sols paiable à la recette de ce comté au jour de St Pierre et Paul et dont la première échéance tombera a pareil jour de l'année prochaine et en sus d'une demie couronne de France et dix huit sols pour vin d'honneur une fois qu'il a payé comptents et sous condition de défricher le dit terrein a peine de nullité des présentes. Et pour le dessus réaliser et en requérir et opérer le transport et œuvre de loi ubique parties ont commis et constitués tous porteur de son double autentique de même que pour affirmer que la présente n'est directement ni indirectement en faveur des gens de main morte. Ce fait et passé à Vielsalm présent les Sieurs Honvlez échevins de ce comte et Jean Henri Lemoine de Rencheux qui comme requis ont avec le comparant outre moi notaire signé lecture fait ut supra J. H. Parmentier sont signés Honvlez testis avec pphe. J. H. Lemoine testis puis étoit in fidem J. J. Marthoz avec pphe ».

(CS, 1791-1794/102 et 103).


Au temps de la Révolution française, on regrettera un peu ce régime, puisqu'on se révoltera par les armes contre les nouveaux maîtres.
Joseph HENS, La guerre des paysans..., rappelle ce propos de son arrière-grand-mère, Marie-Jeanne HUBERT, de Commanster : « avant que les Français ne chassassent les Impériaux hors du pays, on était tranquille » ; tandis que les Français, après leur arrivée, « on les souhaitait à tous les diables ».

Pourtant, dès le début du XVIIIe siècle, on voit naître des débats incessants entre sujets et seigneur. Ils durèrent une bonne partie du siècle. Nous résumons ces événements d'après les détails recueillis par FAHNE dans les archives du château de Raitz en Moravie, et d'après d'autres documents de la Cour de Salm.

Les difficultés surgirent un peu à propos de tout. Un esprit général de désordre semble les dominer.

Plusieurs ordonnances seigneuriales, à cette époque, interviennent contre les abus qui se sont établis à propos de l'usage des bois, des carrières, de la pêche, du droit de mortemain.

Les sujets prétendaient avoir des droits égaux sur les forêts, et notamment le droit d'y conduire paître leurs porcs.

Requis en 1723 de fournir la corvée pour la reconstruction d'une aile incendiée du château de Salm, comme ils l'avaient fournie en 1645 après un autre incendie, et en 1653 pour des travaux de terrassement, ils refusaient maintenant, déclarant n'être tenus à la corvée qu'en mars et en septembre, et non pas pour de nouvelles constructions.

Ils refusaient également de payer la réparation des moulins banaux et contestaient le taux de la mouture.

Ils ne consentaient pas à payer un cadeau de noces de 1 500 florins à une des filles du comte François-Guillaume, alors que le comte appuyait cette revendication sur un droit qu'il assurait ancien et incontestable.

Ainsi, surgirent six procès devant le Conseil provincial de Luxembourg, évoqués en appel plus tard au Grand Conseil de Malines, sur l'usage des forêts, la reconstruction du château, les moulins, la pêche, les assensements, et le cadeau de noces à la fille du comte.

Ce dernier déposa plainte à Luxembourg concernant les travaux au château, le 26 juillet 1726. Il obtint gain de cause par sentence du 9 mai 1733, selon laquelle le Conseil provincial déclarait que « les communs habitans du Comté de Salme... auront à faire les voitures des bois, pierres, chaux, terres, d'eau, ardoises et matériaux requis et nécessaires aux bâtiments, réparation et entretien du château de Saline et faire la main d'oeuvre bien fondé » ; elle les condamnait également au paiement des dommages et intérêts ainsi que de la moitié des frais du procès.

(C.P. LUX. Sentence 1654)

Le 28 juillet 1740, le Conseil de Malines confirma cette sentence.

Quant au procès au fait de rabinage des bois, il fut intenté à Luxembourg par requête comtale du 13 février 1730.

Des soulèvements eurent lieu dans le comté, avant 1737 déjà.

L'agent principal des troubles était un LEONARD, réfugié à Halconreux afin d'échapper à des poursuites pour excitation au désordre dans la seigneurie de Houffalize. Se donnant la mission d'un tribun défenseur du droit du peuple, il excita les villageois, acquérant beaucoup d’influence et prestige. Soutenu secrètement par le haut-officier RUTH, il poussait la population à l'utilisation sans mesure des forêts. Après la sentence de 1733, il reprit ses excitations, faisant valoir que le recours au Grand Conseil de Malines modifierait en faveur des communautés, l'arrêt de Luxembourg. S'étant permis de faire chasser du comté les officiers de la prévôté ducale de Bastogne, il osa pénétrer plus avant dans le Luxembourg où il fut arrêté et jugé comme rebelle.

Pour couvrir les frais des procès, on vit, en 1740, les sujets effectuer plusieurs emprunts auprès de la baronne de WAHA, de Wanne, de 150, 1 100 et 750 écus, emprunts remboursés à partir de 1755 par les communautés sur lesquelles ils avaient été répartis.

Plusieurs documents concernant ces emprunts figurent aux actes de la Cour de Salm. Pour agir en leur nom, les sujets avaient choisi leurs délégués, « commis des communautés du comté de Salm », par acte passé devant notaire le 3 avril 1734, soit : Henri TOUBON, d'Arbrefontaine ; Henri-Martin PIRARD, de Bovignv ; Jean GENGOUX, de Grand-Halleux Paul ENGLEBERT et Henri COMTE de Vicisalm. Ces délégués agissaient en dehors du groupe des mayeur et échevins du comté ; ces derniers, d’ailleurs, se désolidarisèrent des 5 délégués et leur action, par acte du 23 mai 1746 passé par devant le notaire G. HONVLEZ.

(Protocole Not. HONVLEZ, archives détenues illégalement par A. LEJEUNE)

Après avoir gagné le procès sur les travaux au château, le comte perdit quatre des autres procès en première instance.

Son conseiller TARTREAUX, docteur en droit, qui le défendait au Conseil de Malines, homme sérieux et habile, présenta alors aux communautés une transaction, le 23 mai 1751. Elle proposait de partager par moitié les bois contestés, une moitié aux villages, l'autre au seigneur.

Celui-ci recevait également la dîme sur le produit de la part des villages, ainsi qu'une somme fixe de 200 pistoles pour les travaux du château et d'autres petites sommes pour les moulins et les acensements. Le cadeau de noces de la jeune comtesse était abandonné.

TARTREAUX réalisa l'accord proposé. Toutefois, le haut-officier E. A. RUTH, dont G. REMACLE va reparler, et le receveur GENGER, excitèrent sous main les communautés, déclarant que leurs délégués les avaient vendues au comte. Celui-ci, qui s'était déplacé expressément de Bedbur à Salm, furieux de cette calomnie, rejeta la transaction et repartit pour Bedbur. Les procès recommencèrent à Malines, en deuxième instance. Par sentence du 1 mars 1752, les communautés, cette fois, furent condamnées.

Le 20 août suivant, à leur tour les sujets offrirent une transaction. On y devine la tentative de voir adoucir la rigueur des décisions judiciaires et, au fond, d'y échapper.

La transaction fut acceptée car des documents ultérieurs en font état.

On peut se demander si le fait de l'absence du seigneur dans son comté, depuis longtemps, ne fut pas sans faciliter les excès, même chez ceux-là qui davantage devaient tenir au maintien de l'ordre. Car justiciers et forestiers, par exemple, se voient rappeler avec insistance, au respect des usages. La garde du château est défectueuse et des prisonniers parviennent à s'échapper.

En 1754, un certain Jean CONIL, chirurgien, fut arrêté pour crime d'homicide et emprisonné au château de Salm. Le maître de garde, Nicolas DAIROMONT, échevin, lui laissant beaucoup de liberté, le prisonnier s'évada en plein midi, pendant que DAIROMONT s'était absenté et que les gardiens jouaient aux cartes. Dans cette affaire, le haut-officier RUTH apparaît comme étant protecteur notoire de DAIROMONT.

(FAHNE, Cod. Dipl., pp. 326-328, publie à ce sujet un long document du 21 décembre 1754, extrait des actes du Grand Conseil de Malines).

Surtout, le haut-officier Eric-Adolphe RUTH apparaît dans tous ces événements comme jouant un rôle assez bizarre et peu conforme à ses devoirs envers son maître.

Le 7 janvier 1750, HENNUY écrivait de RUTH au comte Charles-Antoine, à propos de la situation désordonnée du comté : « Il faut que tout soit brouillé. Au lieu d'avancer les affaires come il seroit de son devoir, et de l'intérêt de votre Excellence et de ses sujets il ne cherche qu'a les prolonger pour se rendre nécessaire, consommer votre bien, absorber celui de ses pauvres sujets, semer la désunion partout et faire sa cour au détriment des autres et de leur bonheur ».

(FAHNE, Geschichte, I, p. 40)

En 1739, le receveur Jean-Guillaume HENNUY devait avoir encaissé 18 823 florins 25 sols. Or, en 1742, il avait toujours un arriéré de 13 973 florins 9 ½ sols. RUTH lui reprocha d'être négligent. Devant cette accusation, HENNUY déposa plainte auprès du comte, déclarant que précisément son déficit provenait du fait que RUTH ne lui avait pas transmis le produit de la vente de bois, et qu'il encourageait les gens du pays à ne pas payer leurs redevances.

Le comte envoya à Salm un surintendant, Guillaume-Joseph TEWIS. Du travail de deux commissions constituées successivement, HENNUY sortit acquitté. Il resta longtemps encore au service du comte. Mais sa défense dévoila beaucoup de choses. Notamment que les comptes de RUTH même se soldaient par un important déficit, ainsi que ceux de son ami GENGER, nouveau receveur.

Déjà en 1739, RUTH devait 9 225 florins 4 sols. Il avait promis de mettre ses biens en gage pour couvrir cette dette. Douze ans plus tard, ce gage n'était toujours pas réalisé, et le comte n'y réussit même pas en 1751 quand il vint à Salm ; à ce moment, la dette du haut-officier s'élevait à 14 555 florins, valeur supérieure à celle des biens de RUTH.

En même temps, les procès dont nous avons parlé plus haut se déroulaient.
« Il est inoui, écrivait TARTREAUX au comte le 1 juin 1751, combien il se trouve de désordre clans cette pauvre conté, si belle pourtant d'ailleurs. Je ne scaurais dire la quantité de plaintes que m'ont fait les sujets sur les officiers. »

TARTREAUX se préoccupa d'écarter RUTH. Mais le comte ne pouvait se décider à licencier son haut-officier, doué d'un beau talent de parole et d'écriture. Il espérait davantage en d'autres mesures. Peut-être aurait-il réussi si TEWIS n'avait été un fonctionnaire négligent, et même indulgent pour RUTH. Celui-ci resta haut-officier du comté jusqu'à son décès le 2 mars 1762.

TARTREAUX intenta même une poursuite contre RUTH, pour avoir dépassé les droits de sa charge. Mais les usages du duché de Luxembourg accordaient aux employés supérieurs le droit d'aller en appel contre tout licenciement portant atteinte à l'honneur. D'où des procédures fort longues en perspective et telles qu'il n'en résulterait pratiquement pas d'amélioration dans la situation du comté.

Après le retour du comte Charles-Antoine à Bedbur en 1751, les difficultés au sujet de la situation financière du comté ne s'apaisèrent pas.

Charles-Antoine étant décédé le 13 juillet 1755, son frère Léopold, « curateur des Messires les enfans » mineurs de Charles-Antoine, jugea « qu'il étoit d'une nécessité indispensable » de se « transporter dans le Comté de Salm pour y arranger diférentes affaires contentieuses... et notamment pour examiner les comptes de la recette de plusieurs années, qui n'étoient pas passés ».

(CS, 1753-1757/280-281)

E. A. RUTH se reconnu, le 24 novembre 1755, débiteur envers le comte de 6 000 florins, somme pour laquelle il engagea ses appointements et la totalité de ses biens.

(CS, 1749-1763/246-248)

Le 5-10-1751, le receveur J. P. GENGER s'était trouvé, lui, redevable de 460 écus, 2 escalins, 2 sols et demi, et pour couvrir cette dette il dut hypothéquer ses biens.

(CS, 1749-1753, 269-271)

D'autre part, en 1761 l'ancien receveur HENNUY était mort, alors qu'il était toujours redevable au comte de 12 500 écus constituant la recette des années 1754 à 1758. Toutefois, un peu auparavant, il s'était fait payer par les sujets 2 324 florins, 12 sols, 6 deniers, alors que l'examen de ses comptes, après son décès, montra qu'il avait trop perçu et que sa veuve devait rembourser 1 797 florins 3 sols.

(CS, 1749-1763:406-409)

Pour garantir ces sommes, la veuve HENNUY céda ses biens, parmi lesquels une maison de maître située à l'emplacement de la maison actuelle De POTTER à Vielsalm. Cet immeuble, devenu propriété du comte, fut séquestré sous le régime français, puis vendu.

Les autorités ducales avaient fini par s'émouvoir de la situation troublée du comté et avaient invité le comte même, en 1755, à se rendre à Salm.

Le 21 novembre 1755, le président du Conseil provincial de Luxembourg écrivait au comte de Salm ; « Monsieur, Depuis très longtemps j'ai vu avec peine les dissenssions qui ont divisé les officiers, la justice et les sujets du Comté de Salm, et le dérangement des affaires du Seigneur, qui en étoit la suite nécessaire, touché de cette situation, d'une des plus belles terres de la province, je me suis fait une loi, à mon arrivée à la présidence de ce Conseil de donner tous mes soins au rétablissement de la bonne intelligence, entre l'officier et ceux de la justice, dont la conduite est toujours d'exemple au reste de la Seigneurie j'ai parlé, j'ai écris, et j'espère au moins avoir réussi en partie, je suis persuadé que la présence de votre excellence achèvera de remettre toutes choses dans l'ordre quelles doivent avoir, surtout si elle daigne s'appliquer à réformer ou baisser de crédit les esprits brouillons qui ne savent vuider de rien sans procès. Je supplie votre Excellence de disposer de moi, lorsqu'elle visera que je pourrois lui être utile, et d'agréer le profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être, Monsieur, de votre Excellence, le très humble et très obéissant serviteur. Gerden ; Luxembourg, le 21 9bre 1755. »

(CS, 1753-1757/265-266)

L'historien Jean BERTHOLET, ami du comte, l'avait invité, lui aussi, à venir à Salm, écrivant de Liège le 6 juin 1752: « Il me semble que pour obvier à d'autres maux et pacifier une bonne fois toutes choses, votre présence, Monseigneur, est absolument nécessaire à Salm. Venez donc comme un ange de paix ».

(FAHNE, Geschichte, I, p. 41).

Les dernières années du siècle semblent avoir présenté plus de calme.

Les grands procès sont terminés. Plusieurs des personnages mêlés aux événements rapportés ci-dessus sont décédés. On procède au partage des bois. Certaines des redevances des sujets à l'égard de leur seigneur, devenues périmées, sont tombées. La plupart des autres sont réduites à prix d'argent.

Des temps nouveaux approchent. Et de nouvelles institutions. En 1795, la République française déclarant les provinces des Pays-Bas réunies à la France, le comté de Salm cessa d'exister.

vendredi 25 décembre 2009

Les Six Sacrements du curé Hasech.

(publié dans « Reflets du Luxembourg », le 10 novembre 1960)

En ce temps-là, la paroisse de Gouvy, ci-devant pays de Liège, était administrée par l’abbé Hasech. Les habitants de cette localité vivaient heureux. Il s’agissait d’une félicité mineure, comme peut s’en composer une population villageoise qui se livre à la culture du seigle et de l’épautre, à l’élève du bétail et au bûcheronnage.

Ce curé était très vieux. On lui attribuait quelque 116 ans. En tout cas, il était arrivé à Gouvy en l’an de grâce 1426. C’est dire qu’il y était depuis 93 ans. Que personne ne se récrie ! Des cas pareils de longévité étaient alors moins rares que maintenant. Dans ses Mémoires d’Outre-Tombe, Chateaubriand relate que vivait à Dieppe, en 1645, une dame Gauchie, âgée de 150 ans.

L’abbé Hasech possédait bel air et bonne mine. Il restait droit, allait d’une démarche assurée, faisait preuve de sens très aigus et d’un esprit parfaitement lucide.

Un jour de mai 1519, alors qu’il se livrait à ses dévotions quotidiennes, il vit entrer son doyen. Le visiteur venait l’avertir que Mgr le Prince-Evêque, se rendant en Allemagne à la fin du mois, ferait halte à Gouvy. Le vénérable pasteur qui n’avait plus vu le prélat depuis son ordination, s’étonna de cette nouvelle. Il demanda : « Qui est évêque, maintenant ? »
— Le prince Erard de la Marck, répondit le doyen.
— Est-ce un jeune ou un vieux ?
— Il y a quelques années qu’il préside aux destinées de la principauté. D’après ce que je peux juger, il ne doit pas avoir atteint la cinquantaine.
— C’est jeune, Monsieur le Doyen, c’est jeune pour assumer une charge semblable ! Et que viendra-t-il faire ici ?
— Il sera de passage et il aime, là ou il s’arrête, à rendre visite au curé.

Erard de la Marck avait la réputation d’être un réformateur sévère. Mais il ne possédait pas partout des pouvoirs suffisants de correction ou de juridiction, à raison d’anciens privilèges obtenus par les clercs. Il nourrissait néanmoins l’espoir d’aboutir un jour à l’autorité nécessaire. Aussi, au cours de ses voyages, s’arrêtait-il volontiers chez les ecclésiastiques de tout rang, afin d’enquêter sur les mœurs et le savoir des prêtres en prévision des réformes qu’il préparait. Son principal souci était la doctrine. Il redoutait l’ignorance, en un temps où le dogme commençait à être interprété fort lâchement. Quoique plusieurs cures fussent vides de titulaire, il préférait voir une paroisse sabs desservant que de la savoir aux mains d’un ignare ou d’un indigne. Ayant appris que le plus vieux curé de la principauté était l’abbé Hasech, il estima qu’un prêtre de cet âge devait rentrer en enfance. Aussi résolut-il, à l’occasion de sa mission en Allemagne, de rendre visite à ce vieillard, de lui imposer un examen dogmatique et de lui faire comprendre, en cas d’insuccès, que le moment de l’effacement était venu pour lui.



Quand il apprit la date de la visite du prélat, bien qu’il eût passé l’âge des grandes émotions, l’abbé Hasech s’affaira. Au lieu d’attendre le prône du dimanche pour dire la nouvelle à ses paroissiens, il prit sa canne et son chapeau et s’en alla de porte en porte et tint à peu près ce langage à ses ouailles : « Le 30 mai, Mgr le Prince-Evêque sera parmi nous. Or, il y a 93 ans que je vous administre les sacrements des vivants et des morts, au nom du Père, du Fils et du St-Esprit. Vous avez toujours accepté que je le fasse pro deo, car il vous est arrive très souvent d’oublier mon casuel. Je ne vous en fais pas le reproche, pas plus que je ne me plains de ceux qui, subrepticement, charruaient dans mon douaire. La dîme que vous me devez se réduit à peu de chose, parce que je ferme les yeux sur vos erreurs de poids et de qualité. Aussi, suis-je fort dépourvu. C’est pourquoi je sollicite votre concours, afin de recevoir dignement le chef du diocèse ».

Les villageois ignoraient ce qu’était un évêque. Ils connaissaient un peu le Pape comme chef de l’Eglise universelle et considéraient qu’entre leur pasteur et Jésus-Christ n’existait que le Souverain Pontife. Mais, puisqu’il était avéré que dans la hiérarchie ecclésiastique se trouvait un autre dignitaire, ils promirent au curé de faire les choses au mieux.

Des ouvriers bénévoles se présentèrent au presbytère pour badigeonner les murs. D’autres s’attachèrent à mettre l’église en état. Ils débusquèrent les hiboux, arrachèrent les nids d’oiseaux, remplacèrent les carreaux cassés. Des femmes frottèrent les bancs, lavèrent la Ste-Vierge et les autres saints…

— Ah ! dit l’abbé Hasech, je ne savais pas que mon église fût si sale. Prenez garde, vous allez me prolonger la vie, car je n’aurai nulle envie de la quitter si vous me faites un tel paradis sur la terre.
Comme il gênait dans ce travail, il était délogé de tous les coins où il se réfugiait. Aussi fit-il le tour de ses confrères et s’enquit auprès d’eux des mœurs épiscopales. Il revenait chaque soir un peu plus savant, ayant appris de l’un ce que l’autre ne savait pas.
Dans la dernière semaine, les paysans affluèrent à la cure. Ils apportèrent des mottes de beurre, des œufs, de la farine, des poules dodues, et des quartiers de bœuf. Anatole Balas se mit à brasser de la nouvelle bière. Guillaume Lantremange apporta du vieux vin de myrtille. Arthur Bragard offrit le miel pour les gâteaux. Puis, aux deux derniers jours, les garçons allèrent aux mais et les filles aux fleurs des champs.

La grosse affaire était la confection d’un nouvel habit pour le pasteur. Depuis trente ans, il répétait : « A mon âge, on ne se fait plus couper un nouveau vêtement ». Mais Clémence, la tenace servante, voulait que son maître prît mesure. Gaston Lardinois et sa femme vinrent donc avec une nouvelle pièce de drap procéder aux mensurations.

Enfin, la veille de la fête, Lucien Larcot, maréchal ferrant de son état, mais qui barbifiait aussi les vivants et les morts, passa avec des ciseaux et un rasoir, fit tomber les favoris du visage de l’abbé et le rajeunit, en lui taillant à mesure sa barbe et sa moustache.
Le lendemain, l’abbé fut debout de grand matin. Ignorant si un évêque se levait tôt ou tard, il revêtit tout de suite son pourpoint orné d’un col à rabat blanc avec liséré noir. Les chausses de sa culotte bouffaient au-dessus des genoux, mais il portait des jarretières neuves et de si belles boucles d’argent sur des chaussures reluisantes, qu’on l’eût pris pour le curé le mieux mis de la chrétienté.

Il attendait, assis sur le banc devant le presbytère, le bon vouloir de Monseigneur. Il avait dépêché Colas Maréchal sur la route de Vielsalm. Le paysan, chevauchant un petit cheval vigoureux, était chargé de venir annoncer l’arrivée de l’évêque. Le curé regardait aussi loin que sa vue put porter sur la route de poussière grise. Mais là, comme dans la campagne, c’était la grande et calme sérénité du printemps qui déployait ses fastes dans le chant des alouettes et le parfum des fleurs.

— Il se fait attendre, dit en passant Victor Jacquemart.
— Il va arriver, répondit l’abbé, l’heure du repas approche et je ne connais pas de gens de ville qui n’y songent quand ils se rendent dans un village.

A peine eut-il prononcé ces mots que l’on vit la monture de Colas Maréchal revenir ventre à terre. De loin le cavalier faisait des signes, manifestant ainsi l’imminence de l’événement. Le galop du cheval avait fait sortir les paysans qui se placèrent entre les bannières de feuillage platées le long de la chaussée. Alors, les cloches se mirent à sonner et on vit apparaître en grand arroi, l’équipage de Monseigneur le Prince-Evêque.

Le prélat descendit de voiture. Entouré de ses chanoines et de ses gens, il avait grand air en s’avançant parmi la foule qu’il bénissait. Il alla ainsi jusqu’à l’église où, après une brève cérémonie, il adressa une allocution à ses bien aimés fidèles.

L’abbé Hasech reçut son évêque au presbytère, où la chair plantureuse fut arrosée de belle façon.
On a beau être évêque ou chanoine, les jours gras sont pour tout le monde et les plaisirs de la table sont salutaires pour compenser la disette des temps de jeûne et d’abstinence !

La bière locale parut délectable aux visiteurs. Le vin cependant fit à ce point merveille, qu’une parabole sur la vigne du seigneur allait être racontée par un jeune clerc, qui passait pour le secrétaire du prince. Mais celui-ci ne badinait pas avec la dignité, aussi prévint-il les convives que l’heure du départ arrivait. Avant de sortir, il dit en s’adressant à l’abbé Hasech : « M. le desservant, j’ai à vous parler ».
— Comme il vous plaira, Monseigneur.

Le vieux prêtre conduisait le dignitaire dans une petite pièce austère, garnie d’un Christ et de quelques meubles de bois blanc. L’évêque, après avoir fait compliment au curé sur sa verte vieillesse, le remercia pour son hospitalité, puis lui dit sans détour qu’il était venu pour lui faire subir un examen doctrinal.

— Monseigneur, répondit l’abbé, ne vous semble-t-il pas que j’aie passé l’âge des études ?
— Ne dites pas cela, M. le Curé, un bon prêtre se doit d’avoir toujours présents à l’esprit la doctrine et le dogme.
— Oh ! pour cela, dit le pasteur, je pense, sans trop me vanter, connaître les vérités de la foi, les vertus théologales, le Décalogue, les fins dernières de l’homme et toutes les prières usuelles.
— Mais c’est très bien, M. le Curé, alors il vous sera facile de me dire combien il y a de sacrements ?
— Il y en a six, Monseigneur.
— Vous êtes sûr de ce que vous dites ?
— Absolument certain.
— Alors, énumérez-les moi.
— Le Baptême, la Pénitence, l’Eucharistie, l’Extrême-Onction, l’Ordre et le Mariage.
L’Evêque fit une moue sévère et commanda cavalièrement :
— Allons, dites-moi vite celui que vous avez oublié.
— Excusez-moi, dit l’abbé Hasech, mais je n’en oublie pas.
— Dois-je comprendre que vous êtes de ces hérétiques qui nient la divinité du St-Esprit ?
— Dieu m’en garde, Monseigneur ! Je sais qu’il est le grand méconnu de la sainte Trinité, mais je célèbre avec ferveur la fête de la Pentecôte. Mes paroissiens en font autant. J’invoque l’Esprit-Saint tous les jours dans mes oraisons et je le cite chaque fois que je fais le signe de la croix.
— Alors, vous devriez savoir qu’il est un sacrement qui s’appelle la Confirmation.
— Que Monseigneur me pardonne, je croyais que la Confirmation n’existait plus, il y a au moins 93 ans qu’elle n’a plus été administrée à Gouvy.
L’Evêque se mordit les lèvres, puis il prit le parti de rire de l’humour du curé Hasech, lui promettant qu’à l’avenir il y aurait sept sacrements à Gouvy comme ailleurs.

Usmard LEGROS

jeudi 24 décembre 2009

Gouvy : une charmante villette à la frontière belgo-luxembourgeoise.

(publié dans « La Meuse » le 20 septembre 1946)

Situés aux confins N.-E. du Luxembourg belge à 25 km. au nord de Bastogne, à 15 km. de Houffalize, Gouvy se campe à 469 m. d’altitude, aux bords de l’Eifel, montagneux et boisé, d’une part, et de la crête ardennaise, d’autre part. Gouvy compte plus d’un millier d’habitants et fait partie de la commune de Limerlé.
Il est rattaché à l’arrondissement administratif de Bastogne et judiciaire de Marche. La Justice de Paix se rend à Houffalize.
Le terrain est assez vallonné, borné au nord et à l’ouest par des montagnes et des rochers très élevés. Le sol est rocailleux, les terres sont un mélange de tertiaire salmien et de calcaire. On relève cependant beaucoup de veines argileuses.
Gouvy se situe à la source de l’Ourthe orientale aux vallées profondes et boisées, à proximité aussi d’une ancienne chaussée romaine qui traverse la commune du S.-O. au N.-E.
À ce propos, on relève aussi des tumulus, des tombes romaines et des débris de villas dans lesquelles on a découvert, dernièrement encore, des urnes funéraires, etc…




Étendons-nous quelque peu sur le passé historique de ce vieux village ardennais.
Le berceau de Gouvy fut une entrecour sans grande importance et sans grande valeur. La partie sud de la bourgade appartenait à la cour d’Arras et dépendait de la Prévôté de Bastogne pour l’exercice de la moyenne et de la haute justice. La troisième partie dépendait des Comtes de Salm pour la haute justice seulement.
Entrecour sans grande valeur, avons-nous dit ; en effet, elle fut vendue au cours du XIVe siècle pour 40 patacons, soit 320 fr.
En 1576, Gouvy devint une mairie, titre qu’elle perdit, malheureusement, dès 1824. C’est là, l’origine du non-sens que nous connaissons aujourd’hui encore. Gouvy, avec un millier d’habitants, fait partie de la commune de Limerlé, village de 500 habitants seulement.
Pour nos lecteurs, nous citerons les différentes modifications du nom de notre village : de Govis, en 1243, Goivis en 1472, Gombis en 1497, Gouwy en 155., Gulich en 1589, Gouvy en 1611, Geilleg en 1772, pour arriver à Gouvy en 1789.

Gouvy, en allemand Geilig, est réapparu aux différentes périodes autrichiennes de l’histoire de notre province. Gouvy signifierait, selon son étymologie : Vij-vicus, marais boisé ; Gouvy, village des marais boisés. Faut-il croire par là, que notre village est resté longtemps enfoncé dans les forêts, ignoré des moines qui se répandaient dans nos régions à cette époque ? Cette hypothèqe s’avère fausse, si nous en croyons une charte de l’abbaye de Stavelot du 14 avril 915 qui fait mention de la paroisse St-Aubin de Gouvy. Elle donne les limites de l’ancienne ville de Glaniacus (Glain-lez-Bovigny), bornée d’un côté par la terre de St-Remacle (Lierneux) et, de l’autre, par la terre de St-Aubin (Gouvy).
Cette mention de la paroisse au Xe siècle et le mode de division de la dîme par tiers nous amènent à reporter l’origine de notre église au début de la période carolingienne.
D’autre part, comme la circonscription primitive de la paroisse fut toujours très restreinte, enclavée qu’elle était entre les grands domaines de Bellain, de Cherain et de Glain-Bovigny, nous avons préféré reconnaître, dans Gouvy, une lointaine filiale de Bellain, plutôt que de considérer cette église comme primitive.
Pour s’en convaincre, il suffira de visiter le cimetière de ce premier village luxembourgeois ; nous y trouvons, en effet, des tombes d’anciennes familles de Gouvy.
Un cimetière fut cependant délimité vers 1300, sur le sol de Gouvy, au lieu dit : Saceux ou Sacô, ce qui pourrait désigner païen ou d’un autel votif de la période romaine, comme le cas s’est présenté à Maboge-sur-Ourthe.



Au début du XIIIe siècle, la dîme et le droit de patronage (collation de la paroisse) appartenaient à Henri Ier, seigneur d’Houffalize, qui en fit don, en 1243, au prieuré de Ste-Catherine de Houffalize. En 1707 et en 1716, le droit de collation était alternativement partagé entre le prieuré et le comté de Salm.
En 1630, la paroisse de Gouvy compte 60 familles et 250 communiants. Jusqu’à la révolution de 1789, qui vit l’annexion de la Belgique à la France, Gouvy relevait du diocèse de Liège. Il faisait partie de la chrétienté (doyenné) de Stavelot, qui formait elle-même, avec la chrétienté de Bastogne, l’archidiaconé d’Ardenne. La révolution de 1789 a laissé à Gouvy aussi, certains souvenirs ; notons en passant : l’autel en pierre taillée de la cave NICOLAY, qui servit de sanctuaire pendant ces années de troubles.
Suite aux modifications apportées par la France révolutionnaire et par le Concordat entre le Pape et Napoléon Ier, la paroisse de Gouvy fut incorporée au diocèse de Namur.





Ne manquons pas de renseigner l’église de Gouvy à l’attention des touristes. Les boiseries murales et la chaire de vérité sont de purs chefs-d’œuvre de sculpture ancienne. Nous relevons aussi des pierres tumulaires devant le chœur et, au cimetière, de nombreuses pierres tombales du XVIIIe siècle.
Par suite de la distance séparant Gouvy-station de Gouvy-village une nécessité s’est fait sentir de fonder une chapelle pour le quartier de la gare. La construction fut décidée fin 1929 par monsieur l’abbé MARÉCHAL. Les plans que celui-ci dressa au début de 1930, furent mis en exécution en 1932. Les travaux furent achevés en 1933 et la bénédiction lui fut donnée en novembre de la même année. La chapelle de Gouvy-station est unique en son genre. Son aspect extérieur nous fait penser à une chapelle de mission. Elle reste parfois inaperçue des étrangers parce qu’elle est dépourvue de tour et un peu retirée de la grand’route.
Remarquons le bon goût de l’autel en marbre noir du pays, la peinture murale de fond, un banc de communion en briques avec une tablette de marbre et, surtout le chemin de croix dû à la compétence de monsieur l’abbé MARÉCHAL. C’est là, une des curiosités de Gouvy-gare.
La station du chemin de fer a été installée en 1865, par la compagnie de l’Est français. Gouvy se trouvait alors sur la voie Trois-Vierges – Spa. En 1884, on plaçait la ligne vers Bastogne et, pendant la guerre 14-18, les Allemands installèrent la voie ferrée vers St-Vith.



Gouvy-station possède un atelier de réparation de wagons et une remise de locomotives. Notre station a beaucoup d’importance de par sa situation frontière. Elle possède un bureau de douanes et accises. Elle se distingue aussi par son grand quai de chargement de bois, largement approvisionné par une région très boisée.



L’avenue de la gare est essentiellement commerçante. Sait-on par exemple, que le quart du nombre des habitations de Gouvy sont des maisons de commerce ? La population est mi)agricole et mi-ouvrière.




Au point de vue agricole, Gouvy n’a pas toute l’importance d’un vrai village paysan. Les cultivateurs font produire la terre pour autant qu’ils aient l’utilisation directe de ses fruits, c’est-à-dire, qu’il n’y a pas de cultivateurs qui vivent de la vente des fruits de la terre qu’il cultive. Nous relevons comme culture : 19 ha de froment, 9 de seigle, 48 d’avoine, 12 d’orge, 22 de pommes de terre et 3 de betteraves.



L’élevage contrebalance la production agricole. Plus de 500 bêtes à cornes, environ 50 chevaux, des poules et des moutons. La campagne qui environne le village s’étend en pâturages verts bordés de haies droites jusqu’aux forêts d’épicéas noires et profondes, jusqu’aux bosquets et taillis verdelets. Partout ce charme campagnard, ces sentiers sauvages au milieu des fleurs, au flanc des rochers gris cachés sous un tapis moussu partout des grands arbres et des plantations. Là-bas aussi, cette gentille vallée de l’Ourthe naissante, une suite sans fin de méandres au pied des taillis et dans la brousse neigeuse des reines-des-prés. Que de coins ignorés par vous, Messieurs les promeneurs qui ne visitez que ce que vous annonce une propagande touristique malheureusement incomplète !








Gouvy n’a, en effet, jamais été signalé comme digne d’éveiller l’attention du touriste. Jamais nous n’avons profité des tracts touristiques ! Mais que diable, pourquoi ?

[…]

E.A.

jeudi 17 décembre 2009

Glain et Salm, Haute Ardenne n°59 (décembre 2003).

- SOMMAIRE :


F. GENGOUX, L'école libre de Grand-Halleux. Petit aperçu historique.

J. BOSMANS, L'histoire des « Mines de manganèse» de Malempré (Manhay).

C. KOCKEROLS, Vagabondages autour de Tigeonville.

C. LEGROS, Changement d'aspect (Fosse Roulette).

H. d'OTREPPE de BOUVETTE, Cierreux : une chapelle dans le paysage.

H. d'OTREPPE de BOUVETTE, La croix « Ramette » et Joseph-Marie Monfort, de Lierneux.

H. d'OTREPPE de BOUVETTE/ G. ANTOINE, L'épitaphe latine du curé Debra, à Bovigny.

H. d'OTREPPE de BOUVETTE, 1945 - 2005. À Belle Haie (Malempré) : les arbres aussi se souviennent.

H. d'OTREPPE de BOUVETTE, Cierreux 1704-2004 et une information campanaire.

J.-P. OFFERGELD, Gens de chez nous (Georges TURNER).

Glain et Salm, Haute Ardenne n°58 (juin 2003).

- SOMMAIRE :


J. LAMBERT, Pommes et pommiers sauvages : un héritage du passé qu'il importe de sauvegarder.

E. de BONVOISIN, Mars témoin de son époque, annoté par J.-J. LECHAT.

G. BENOIT, Beho en 1900.

H. d'OTREPPE de BOUVETTE, On nous écrit de Bellevaux.

VAL DE GLAIN, Plaque de foyer à identifier.

C. LEGROS, Liste des curés ayant exercé leur ministère à Bihain.

VAL DE GLAIN, Gens de chez nous (Ernest PAQUAY).

P. de RADZITZKY Le reliquaire de la Vraie Croix de Vielsalm.

Glain et Salm, Haute Ardenne n°57 (décembre 2002).

- SOMMAIRE :


VAL DE GLAIN Gaston Remacle. Historien de Vielsalm, aurait cent ans.

J.-P. OFFERGELD, Le dernier loup en forêt de Cedrogne ?

G. MAILLARD, Guerre scolaire dans le canton de Vielsalm.

J.-J. LECHAT, L'Hôtel de Belle-Vue à Vielsalm, propriété d'Eugène Dieudonné Henrard puis de Bertrand Beaupain.

R. ZANGERLE, L'extraction souterraine du schiste ardoisier à Vielsalm.

C. LEGROS, Changement d'aspect (ferme du Bois Lemaire).

H. d'OTREPPE de BOUVETTE, La colonie de Berlaymont.

C. LEGROS, Un « vestige » du premier château de Salm ?

H. d'OTREPPE de BOUVETTE, Abreuvoir (?) de schiste.

H. d'OTREPPE de BOUVETTE, Gens de chez nous (Clément de BERLAYMONT).

Glain et Salm, Haute Ardenne n°56 (juin 2002).

- SOMMAIRE :


F. GENGOUX, La population dans l'ancienne commune d'Arbrefontaine.

J.-J. LECHAT, Un Ardennais dans les charbonnages d'Ukraine (Russie), janvier 1898 - septembre 1901.

VAL DE GLAIN, 4 août 1914. Au seuil de l'invasion…. à Bovigny.

G. BENOIT, Les hommes de fief au comté de Salm.

J. HUBERTY, Un intéressant ouvrage de souvenirs sur Courtil (Bovigny).

G. BENOIT, Règles d'usage pour l'exploitation des carrières au XVIIIe siècle.

A. DUBRU, L'expropriation forcée des 2/3 de la Seigneurie de Houffalize en 1806.

G. BENOIT, Règles d'usage pour l'exploitation des carrières au XIXe siècle.

H. d'OTREPPE de BOUVETTE, Renaissance du lavoir de Vaux (Cherain).

H. d'OTREPPE de BOUVETTE, Gens de chez nous (Joseph DEROUANE).

Glain et Salm, Haute Ardenne n°55 (décembre 2001).

- SOMMAIRE :


G. MAILLARD, A propos des origines de la chapellenie de Burtonville (Vielsalm).

G. BENOIT, Apports concernant la vie de Jean Bertholet.

J. TOUBON, À mon ami Jean De Bruyne.

C. LEGROS, Une plaque aux armes de Salm.

J. BOSMANS, L'exécution d'une sorcière à Villettes en 1617.

B. DROUGUET, Grand-Halleux… Ses receveurs, secrétaires communaux, gardes-champêtres.

G. ANTOINE, Le titulaire de l'église de Bovigny : saint Martin ou Notre-Dame?

C. LEGROS, Changement d'aspect (presbytère de Burtonville).

W. DEWULF, Le 3e Chasseurs Ardennais à Vielsalm.

M.-H. DOURTE, Chronique de la vie sociale et culturelle à Vielsalm - Lierneux - Gouvy de 1933 à nos jours à travers le journal local, « L'Annonce de Vielsalm ».

E. MAON, La croix Polleur.

J.-J. LECHAT, Bovigny : un contrat de remplacement à la Milice nationale en 1844.

Glain et Salm, Haute Ardenne n°54 (juin 2001).

- SOMMAIRE :


A. GEORGES, Jean Guillaume Horky, peintre liégeois oublié.

F. GENGOUX, A l'école d'Arbrefontaine entre 1900 et 1940.

H. LEGROS, Guerre de 1914 - Suite du journal des événements qui se sont déroulés à Vielsalm (2e partie).

F. GENGOUX, Rosister (Grand-Halleux), un lieu et un nom bien énigmatiques.

J.-P. WEBER, Des ardoises de Salm pour la tour de Villance (Libin).

G. MAILLARD, Autour de la légende salmienne de « Jean de la Lune ».

J. HENS, Ma très chère épouse.

G. MAILLARD, Deux souvenirs parisiens de la Maison de Salm.

C. LEGROS, A nouveau les brasseries régionales.

Glain et Salm, Haute Ardenne n°53 (décembre 2000).

- SOMMAIRE :


L. GRAILLET, Sur les traces du filon d'or ardennais.

F. GENGOUX, Quelques apports à l'histoire de l'ancienne commune de Grand-Halleux.

G. MAILLARD, Les hivers jacistes de Neuville.

A. DUBRU, Houffalize. La guerre 1914-1918. Constant Martiny et Joseph Simon, deux Houffalois dans la tourmente.

G. MAILLARD, Trois photos inédites de la chapelle de Neuville (Vielsalm).

G. PETRI, Des calvinistes salmiens dans le Palatinat.

J. TOUBON, Poteau Vielsalm, un différend frontalier résolu en… 1998.

Glain et Salm, Haute Ardenne n°52 (juin 2000).

- SOMMAIRE :


M. de SEYSSEL d'AIX, Souvenirs sur Vielsalm de 1853 à 1912.

F. GENGOUX, A propos de la chapelle de Reharmont.

A. DUBRU, Guillaume-Oger-Richard-François de Rivière d'Arschot (1675-1729). Un Houffalois vice-roi de Murcie.

E. MEURICE, Reflets de 110 ans de la vie d'un village de Haute Ardenne à travers l'histoire d'une habitation.

A. GEORGES/ V. GEORGES, L'aigle-lutrin de l'église N.-D. de l'Assomption de Bra-sur-Lienne.

G. MAILLARD, Les hivers jacistes de Neuville.

J. TOUBON, Une laiterie à Ville-du-Bois.

Glain et Salm, Haute Ardenne n°51 (décembre 1999).

- SOMMAIRE :


A. HANSON, La découverte d'or natif dans le quartzite devillien de Hourt autorise un autre regard sur le site de « Rompt-Ie-Coup ».

A. GEORGES, Alerte aux démons !


F. GENGOUX, La population de Grand-Halleux du XVIe siècle à nos jours.

A. DUBRU, Houffalize et l'indépendance belge.

J. TOUBON, Une décision du Conseil communal de Petit-Thier en sa séance du 5 octobre 1935.

E. COMPERE, Les prisonniers russes à Vielsalm durant la Grande Guerre.

C. de BERLAYMONT, Notice sur Cyrille Feuillatre dit Lafeuille (°1817- +1899) ancien piqueur de la meute d'Hermanmont par l'abbé C. HALLET, curé-doyen de Vielsalm de 1892 à 1939.

G. LEMAIRE, La source Burnay à Rencheux-Vielsalm.

J. TOUBON, Deux membres de la famille de Salm évêques à Tournai.

G. MAILLARD, Les hivers jacistes de Neuville.

Glain et Salm, Haute Ardenne n°50 (juillet 1999).

- SOMMAIRE :


A. GEORGES, Plaidoyer pour une église et son cimetière.

M. ACARAIN, La jonction belgo - grand-ducale Spa - Gouvy. Causerie du 19 avril 1999 au Musée du Coticule.

F. GENGOUX, « Le home Duc de Brabant » à Grand-Halleux.

J. TOUBON, Les communes du canton de Vielsalm en 1826 et 1843.

A. DUBRU, L'ancien presbytère de Taverneux. Transmissions de propriété.

VAL DE GLAIN Changement d'aspect (maison Hoffmann à Vielsalm ).

J.-P. WEBER, Des ardoises de Salm pour le château de Mirwart.

VAL DE GLAIN, Chapelle de Rehardmont, article de J. Toubon (communes).

dimanche 13 décembre 2009

Glain et Salm, Haute Ardenne n°49 (décembre 1998).

- SOMMAIRE :

M.-H. DOURTE, Bibliographie de Ph. Lejeune.

A. GEORGES, La vieille chapelle de Reharmont.

J. TOUBON, Les communes du canton de Vielsalm en 1826 et 1843.

F. GENGOUX, Regard sur Farnières passé et présent.

A. DUBRU, Tuyaux en bois découverts à Houffalize.

M.-H. DOURTE, Chronique de la vie sociale et culturelle à Vielsalm - Lierneux - Gouvy de 1933 à nos jours à travers le journal Iocal, « L'Annonce de Vielsalm ».

G. MAILLARD, Une légende salmienne : la légende de saint Gengoux.

G. BENOIT, Contribution à l'histoire paroissiale de Salm au XVIIe siècle( 3e partie, corrigée).

H. LEGROS, Les sixième et septième semaines de la première guerre mondiale à Vielsalm.

A. GEORGES, Un règlement communal sur les cabarets.

R. BRIOL, Complément à l'article « deux drames au début du XIXe siècle aux Petites-Tailles et à Bihain ».

Glain et Salm, Haute Ardenne n°48 (juin 1998).

- SOMMAIRE :

H. d'OTREPPE de BOUVETTE, ln memoriam : Philippe Lejeune nous a quittés.

C. LEGROS, Essai de bibliographie de Philippe Lejeune.

C. LEGROS, Les paysages disparus.

A. DUBRU, L'anéantissement de Houffalize par les bombardiers de la Royal Air Force.

C. LEGROS, Découverte de l’ottrélite.

F. GENGOUX, Contribution à l'histoire de l'enseignement primaire à Grand-Halleux.

J. DE BRUYNE, Hemmeres, un village allemand sous souveraineté belge de 1949 à 1958.

H. LEGROS, La cinquième semaine de la première guerre mondiale à Vielsalm.

J. TOUBON, Deux « drames » au début du XIXe siècle aux Petites Tailles et à Bihain (incendie).

A. DUBRU, Il n'y a pas de sots métiers.

Glain et Salm, Haute Ardenne n°47 (novembre 1997).

- SOMMAIRE :

H. d'OTREPPE de BOUVETTE, Cuves baptismales « romanes » en arkose (2e partie).

M.-H. DOURTE, Chronique de la vie sociale et culturelle à Vielsalm - Lierneux - Gouvy de 1933 à nos jours à travers le journal local, « L'Annonce de Vielsalm ».

A. DUBRU, Les transmissions de propriété de tous les immeubles possédés par les anciens seigneurs de Houffalize.

C. LEGROS, Etude critique d'un ouvrage salmien récent.

F. ANDRE, Cherain et son histoire entre le VIIe s. et le XIIIe s.

M.-C. KLEIN-JEANPIERRE, Alexandre Decret (1860-1928), de Petit-Thier. Un être hors du commun.

J. GRIMBERIEUX/C.EK/ A.OZER, L'Ardenne.

A. DUBRU, Les automobiles Elgé.

C. LEGROS, A propos du coticule.

Glain et Salm, Haute Ardenne n°46 (juin 1997).

- SOMMAIRE :

H. d'OTREPPE de BOUVETTE, Cuves baptismales « romanes » en arkose (2e partie).

M.-H. DOURTE, Chronique de la vie sociale et culturelle à Vielsalm - Lierneux - Gouvy de 1933 à nos jours à travers le journal Iocal, « L'Annonce de Vielsalm ».

A. DUBRU, Les transmissions de propriété de tous les immeubles possédés par les anciens seigneurs de Houffalize. Ventes successives de 1805 à 1818.

F. GENGOUX, Contribution à l'histoire de l'enseignement primaire à Grand-Halleux.

J. DE BRUYNE, A propos de frontières et de bornes.

A. GEORGES, Pitié pour les généalogistes !

J. TOUBON, Les communes du canton de Vielsalm en 1826 et 1843.

J. TOUBON, Les noms des rues, ruelles et sentiers de Neuville (Vielsalm).

E. COMPERE, Remèdes d'autrefois (XIXe siècle).

G. REMACLE, Relations d'affaires sous l'ancien régime. Mise en cheptel, couvre-chef et mise en habot.

P. LEJEUNE, Un document inédit : l'attribution du comté de Salm à la famille de Reifferscheid par le jugement du 6 février 1456 du grand conseil de Malines.

H. LEGROS, La quatrième semaine de la première guerre mondiale à Vielsalm.

P. LEJEUNE, Enseigne de la banque « Fonsecas & Burnay » à Lisbonne.

P. LEJEUNE, Internet au service de notre A.S.B.L et du coticule.

VAL DE GLAIN, Patrimoine immobilier exceptionnel de notre région : Gouvy, Houffalize - Vielsalm et Stavelot.

VAL DE GLAIN, Les salaires dans les carrières de coticule augmentés au 1er février 1997 !

P. LEJEUNE, Une « paskèye » contemporaine (vers 1930) de Boeur – Tavigny.

P. LEJEUNE, Quelques utilisations inhabituelles du schiste.

Glain et Salm, Haute Ardenne n°45 (octobre 1996).

- SOMMAIRE :

P. LEJEUNE, Quelques éléments d'histoire salmienne aux XVe et XVIe siècles.

L. SIQUET, Le combat de Rochelinval (10 mai 1940).

F. GENGOUX, Contribution à l'histoire de l'enseignement primaire à Grand-Halleux.

G. BENOIT, La maison Wirotte à Priesmont.

G. MAILLARD, Notes sur la paroisse de Neuville (Vielsalm).

A. DUBRU, Houffalize en 1830.

F. GENGOUX, A propos du camping « Les Neufs Prés » à Grand-Halleux.

G. FRANCIS, Une troupe de scouts neutres à Rencheux-Vielsalm.

A. GEORGES, Un petit poème en wallon : « Pàye » (Paix).

J. TOUBON/ A. GERARDY, Tinseubois.

G. BENOIT, Différends intervenus suite à la confiscation des rentes et revenus du comté de Salm, entre le comte et son officier (début du XVIIIe siècle).

P.H. LEMAIRE, Légende du trésor de Saint-Martin (Bovigny).

G. BENOIT, Notes relatives à la reconstruction de l'église de Vielsalm vers 1715.

J. TOUBON, Un moulin à Cierreux en 1627.

P. LEJEUNE, Quatre cent mille pierres à faux produites annuellement à Bovigny (vers 1800).

P. LEJEUNE, Utilisation du manganèse de Bihain en 1827-1928.

G. BENOIT, Sorcellerie à Vielsalm (1597).

VAL DE GLAIN, Liste des curés-doyens de Vielsalm à l'époque contemporaine.

V. ALIE, A propos d'Eugène LIGER-BELAIR.

P. LEJEUNE, Une seconde hache polie à Bihain.

J. DOCQUIER, A Vèye-do-Bwès (Eloge et inauguration de la plaque de Gaston REMACLE).

Glain et Salm, Haute Ardenne n°44 (mai 1996).

- SOMMAIRE :

A. GEORGES, Inédits sur Sœur Joséphine ADAM de Fosse-sur-Salm.

G. LEMAIRE, A propos de Mont-le-Soie.

O. GRAULICH, Salm, un avenir pour un passé. Rayonnement millénaire d'un comté d'Ardenne à travers l'Europe.

A. GERARDY, Do Vî Tchèstê à la chapelle de Tinseu-Bois, au temps de la famille Rotsart de Hertaing.

J. DE BRUYNE, Premières informations 1996 sur les bornes B-P.

J. DE BRUYNE, A propos de frontières et de bornes.

A. DUBRU, L'aigle-lutrin de l'église sainte Catherine de Houffalize.

J. TOUBON, Les communes du canton de Vielsalm en 1826 et 1843.

F. GENGOUX, De « Mont-le-Soie » à « Mon-le-Soie ».

G. LIGER-BELAIR, Eugène Liger-Belair du 2e bureau français au début de la 1e guerre mondiale dans la région salmienne.

P. LEJEUNE, Trois exposants de pierres à aiguiser à Paris, en 1867.

J.-P. D., Les ronds de sorcières.

P. LEJEUNE, Rimaille malmédienne irrévérencieuse.

J.-P. D., La terre de Salm vue par un poète liégeois (d'Albert Lovegnée).

VAL DE GLAIN, A propos du « patrimoine monumental de la Belgique », mise au point.

Glain et Salm, Haute Ardenne n°43 (novembre 1995).

- SOMMAIRE :

C. LEGROS, Lecture critique de quelques pages du « Patrimoine monumental de la Belgique ».

M.-H. DOURTE, Chronique de la vie sociale et culturelle à Vielsalm - Lierneux - Gouvy de 1933 à nos jours à travers le journal local, « L'Annonce de Vielsalm ».

C. LEGROS, La glacière de Hermanmont.

L. DEMOULIN, Les origines de la paroisse d'Arbrefontaine.

G. BENOIT, L'ancienne ferme Benoit, à Priesmont, du XVIe au XXe siècle.

H. LEGROS, La troisième semaine de la première guerre mondiale à Vielsalm.

G. BENOIT, Contribution à l'histoire paroissiale de Salm au XVIIe siècle.

A. GEORGES, Sites disparus de Bra-sur-Lienne.

A. DUBRU, Le docteur René Reding et l'aide médicale à la Belgique durant la seconde guerre mondiale.

J. TOUBON, Les communes du canton de Vielsalm en 1826 et 1843.

C. CARDELLI, Souvenirs de Vielsalm entre les deux guerres mondiales.

F. DANDRIFOSSE, A propos d'un acte notarié stavelotain de 1763.

A. DUBRU, Notes sur le refuge Byl de l'armée secrète.

P. LEJEUNE, A Bovigny - Gouvy : le site du Mont-Saint-Martin.

P. LEJEUNE, Une découverte archéologique énigmatique à Burtonville – Vielsalm.

P. LEJEUNE, A propos de Jules François Beaupain, bourgmestre de Lierneux.

VAL DE GLAIN Deux documents stavelotains, peu connus, concernant le comté de Salm.

H.O., Nicolas Duwez d'Arbrefontaine (croix funéraire à Attert).

P. MIGNOT, Dernières découvertes archéologiques dans la région de Vielsalm.

H. LEGROS, Fouilles à « Rompt-le-Cou ».

Glain et Salm, Haute Ardenne n°42 (mai 1995).

- SOMMAIRE :

P. LEJEUNE, Vielsalm (1830-1893) : une commune anticléricale et libérale.

R. NIZET, Un chef-d'œuvre de la gastronomie régionale : les vôtes al rapèye.

J. DE BRUYNE, A propos de frontières et de bornes.

J. TOUBON, Les communes du canton de Vielsalm en 1826 et 1843.

C. GHEUR, L'architecture vernaculaire des bassins du Glain et de la Lienne en Haute Ardenne, sixième et dernière partie.

A. PARMENTIER, Les prix des pierres à rasoir de la maison Burton, à Sart-Lierneux (1882-1919).

P. LEJEUNE, Un contrat d'extraction de coticule au « Thier del Preux » (Sart-Lierneux) du 27 avril 1912.

P. LEJEUNE, Les pierres à aiguiser, mentionnées en 1341 en Bourgogne, seraient-elles salmiennes ?

P. LEJEUNE, La croix Lebecque, de Ville-du-Bois, sur la Haute Levée, à Stavelot.

J. DE BRUYNE, Réparation des bornes B-P 90 et 91.

P. LEJEUNE, Une « macrale » chevauchant un V-2.

J. TOUBON, L'annexion d'un petit territoire de Petit-Thier au troisième Reich allemand (le plan oublié).

R. NIZET, Dératisation miraculeuse de la ferme de la Concession.

C. LEGROS, Une hache polie à Rochelinval.

C. LEGROS, Restauration de la chapelle de Priesmont.

P. LEJEUNE, De nouvelles fouilles archéologiques à Mont-Saint-Martin (Bovigny - Gouvy).

P. LEJEUNE, Fouilles aussi à Wathermal (Gouvy).

Glain et Salm, Haute Ardenne n°41 (octobre 1994).

- SOMMAIRE :

C. HALLET, Un rapport concernant l'invasion allemande d'août 1914 dans le doyenné de Vielsalm.

L. SCHMITZ, Souvenirs de 1940-1945.

M.-H. DOURTE, Chronique de la vie sociale et culturelle à Vielsalm - Lierneux - Gouvy de 1933 à nos jours à travers le journal local, « L'Annonce de Vielsalm ».

J. TOUBON, Un épisode méconnu de l'historie de Beho et de Petit-Thier : la deuxième guerre mondiale et le rattachement de certaines portions du territoire au grand Reich allemand.

J. DE BRUYNE, A propos de frontières et de bornes (2e partie).

C. GHEUR, L'architecture vernaculaire des bassins du Glain et de la Lienne en Haute Ardenne - cinquième partie.

J. TOUBON, L'origine du nom « Poteau », hameau de la commune de Vielsalm.

P.H. LEMAIRE, Une troisième légende de Bovigny : la pierre des fonts baptismaux de Saint-Martin.

C. LEGROS, Les rochers de Hourt.

G. BENOIT, Gengoux Paquay de Priesmont (1809-1893).

J. TOUBON, Un cas de fraude à la foire de Houffalize en 1770.

H. LEGROS, Fouilles de « Rompt-le-Cou » (Vielsalm) - années 1993-1994.

H. d'OTREPPE de BOUVETTE, Des « meules » ovoïdes près de Schlommefurt (Saint-Vith).

P. LEJEUNE, Un contrat de remplacement à l'armée en 1854.

VAL DE GLAIN, Une fabrique de soldats de plomb à Cahay.

VAL DE GLAIN, Une « take » (contrecoeur) de foyer à Hébronval.

P. LEJEUNE, Les propriétaires du château de la « Concession » à Bovigny.

P. LEJEUNE, Une maison de Goronne construite en une nuit ?

VAL DE GLAIN, Ecrivez macrales et non macrâlles.

VAL DE GLAIN, Un document de la « ville » de Vielsalm refusé par l'administration supérieure.

VAL DE GLAIN, Géronne, Gerone, Gerona, Gironne.

J. TOUBON, Les armoiries des comtes de Salm à Cologne – précision.

VAL DE GLAIN, Recherche de renseignements sur la firme Malherbe-Ledent, Vielsalm.

VAL DE GLAIN, Un « angelot » n'est pas une statuette.

P. LEJEUNE, Encore à propos du Glain (à Vielsalm et à Hourt).

P. LEJEUNE, Une hache néolithique en grès découverte à Hompré (Vaux-sur-Sûre).

P. LEJEUNE, Une autre hache polie à Rochelinval.

A. GEORGES, Coïncidence photographique et géologique.

Glain et Salm, Haute Ardenne n°40 (mai 1994).

- SOMMAIRE :

C. LEGROS, Vielsalm, square général Bruce C. Clarke.

P. LEJEUNE, La cheminée de la centrale Beaupain de Cierreux.

J. TOUBON, Les communes du canton de Vielsalm en 1826 et 1843.

A. DUBRU, Le château de Tavigny, maison d'accueil pour religieux (1873-1884).

P. LEJEUNE, Un cinquième trésor monétaire à Grand-Halleux.

P. LEJEUNE, Des Zuylen et des princes de Salm-Salm.

R.NIZET, Toujours à propos de la chasse à courre.

P. LEJEUNE, Conseils pour l'amélioration de l'agriculture à Courtil-Bovigny en 1804.

VAL DE GLAIN, Les bornes antichars de l'armée belge à Courtil (Bovigny).

J. TOUBON, Les croix (crûs) de l'ancienne commune de Bovigny.

R. BRIOL, Contribution à l'histoire d'Hébronval.

G. BENOIT, Une affaire de mœurs à Vielsalm en 1571-72.

J. DE BRUYNE, A propos de frontières et de bornes (1e partie).

P. LEJEUNE, Notes pour servir à l'histoire économique du comté de Salm en Ardenne.

P. LEJEUNE, La population des cinq communes du canton de Vielsalm de 1831 à 1847.

A. GEORGES, Marie Joseph Adam, martyre ardennaise ...

J.-J. LECHAT, Contribution à l'histoire de la centrale électrique Beaupain, de Cierreux.

VAL DE GLAIN, A propos de la pierre à rasoir de Sart-Lierneux : la firme Close.

P. LEJEUNE, Erreurs de mots, erreurs de sens.

VAL DE GLAIN, Illustrations de « Témoins du passé trompeurs ».

P. LEJEUNE, La sécurité routière en 1839.

P. LEJEUNE, Extraits d'un règlement de travail de 1898 excluant les ouvriers syndiqués.

J. TOUBON, Les armoiries des comtes de Salm à Cologne.

P. LEJEUNE, Un bail à cheptel de 1911 à Commanster.

P. LEJEUNE, Un acte d'hommage du comte de Salm Henri VII au roi de France Charles VI. Paris, le 25 mars 1383.

J. TOUBON, Noms wallons des chemins et routes du village de Rogery.

P. LEJEUNE, La cure de Vielsalm au XVIIIe siècle.

VAL DE GLAIN, Les Raphaélistes de Bovigny.

VAL DE GLAIN, Avis de recherche : chutes d'avions.

P. LEJEUNE, Ardoises de Salm à Amberloup en 1513.

J. DE BRUYNE, Nouvelles sur les bornes B.-P. de la région.

mercredi 9 décembre 2009

Usages d’antan. Lierneux. Barrière et Péage.

(publié en trois parties le 28 novembre 1954, le 5 décembre 1954 et le 12 décembre 1954, dans Pays de Salm ( ?))

Jadis, les villes comme les villages, étaient autorisés à établir des droits de péage, grevant soit le passage d’un pont, soit l’entrée et la sortie à chaque carrefour du village.
Le produit de ce péage était déposé chaque semaine dans une caisse particulière pour servir aux besoins urgents du village. Les commis et les contrôleurs à employer à la collecte susdite étaient désignés par la commune et choisis parmi ceux qui étaient en fonctions dans d’autres services, en prenant égard à leurs capacités et leur probité.

Pour Lierneux, nous sommes portés à croire que le droit de barrière existait encore vers 1885, taxe qui était très impopulaire et qui amenait bien souvent des conflits.

Nous possédions ce que l’on désignait : le bureau A de Basse-Bodeux ; le bureau B d’Odrimont ; le bureau C de Lierneux le tout intéressant le chemin de Regné à Basse-Bodeux.

La perception du droit de péage était mise en adjudication publique. Celle-ci était annoncée par voie d’affiches et les journaux. Les amateurs prenaient communication à la Maison communale de Lierneux, des clauses et des conditions auxquelles la perception était soumise.
L’adjudication avait lieu pour un terme de trois ans. Cependant la commune se préservait le droit de pouvoir résilier le bail à la fin de chaque année, mais cette résiliation devait être notifiée à l’intéressé au moins deux mois avant l’expiration de l’année. En ce qui concerne la perception du droit, on se conformait aux lois du 18 mars 1833.

Les procès-verbaux constatant les contraventions étaient soumis au juge de paix. Quant aux frais d’adjudication, ils étaient comme les droits d’enregistrement, à charge des adjudicataires.

Un procès-verbal d’adjudication publique du péage autorisé parut l’an 1869, le 22 décembre, et accepté par la commission spéciale nommée pour l’entretien de chemins, en présence du commissaire voyer du canton. La réunion eut lieu à la Maison communale de Lierneux, lieu indiqué par les affiches et les annonces. Les amateurs avaient reçu communication des clauses et conditions auxquelles la perception était soumise.

Les poteaux des barrières étaient placés dans la limite déterminée par l’arrêté royal du 9 octobre 1864 et les conditions du cahier des charges général, inséré au N° 1284 du mémorial administratif de la province.

Le procès-verbal du 22 décembre 1869 cité plus haut en ce qui concerne la perception des différents bureaux, nous renseigne que :

Pour le Bureau A, une mise à prix de 120 francs est offerte par le sieur Gilles SONNET, cultivateur à Basse-Bodeux. Aucune nouvelle enchère n’ayant été présentée pendant la durée des deux feux, le susdit SONNET a été déclaré adjudicataire de la perception du bureau A, dit de Basse-Bodeux, au prix de 120 francs. Il présente le sieur Jean Gaspard LEJEUNE, cultivateur à Basse-Bodeux, lequel est accepté.

Le Bureau B d’Odrimont est ensuite exposé sur la mise à prix de 70 francs par an, offerte par le sieur Jean-François LANSIVAL, maréchal-ferrant au dit Odrimont, dont l’offre est acceptée. Il a présenté comme adjudicataire le sieur Thomas François ALBERT, négociant à Odrimont. Celui-ci accepte.

Le Bureau C, dit de Lierneux, est exposé pour le prix de 60 francs, offert par le sieur Pierre-Joseph LAURENT, négociant à Lierneux. Différentes enchères sont offertes. L’une du sieur Jean Pierre MONFORT-MOTHET est déclaré adjudicataire de la perception du droit au bureau susdit. Il présente le sieur Jean Mathieu PAQUAY pour co-adjudicataire, lequel a accepté.

Généralement, les poteaux des barrières étaient généralement placés aux abords de l’habitation du percepteur, un cabaret le plus souvent, où les voituriers, car c’est d’eux qu’il s’agit, s’arrêtaient pour payer leur droit et occasionnellement prendre quelques petits verres, autre profit pour le percepteur. On ne payait pas le « passage », paraît-il, pour la chaux destinée à l’agriculture. Nous ignorons quel était exactement le montant perçu qui variait suivant que le véhicule comportait deux, trois ou quatre roues.

« La Meuse » du 26 mars 1904 écrit au propos du péage exigé sur le passage du pont de la Boverie à Liège, qu’en 1837, il était perçu trois centimes pour une personne ; un cheval ou un mulet, dix centimes ; un bœuf, une vache ou un âne, 5 centimes. À titre documentaire évidemment, cela n’ayant aucun rapport avec la perception de Lierneux dont il est question.

Il y eut adjudication en 1853 (18 avril) ; en 1854 (1er avril) ; en 1855 (9 février) ; en 1858 (15 avril) ; En cette dernière année, l’adjudication rapporta 135 francs à la commune.

En 1860, l’adjudication des barrières ne trouve pas preneur. Le principal motif qui empêchait la réadjudication est que les bureaux de perception étaient mal placés. En effet, en ce moment, on ne payait pas seulement pour la distance à parcourir, mais encore pour la distance parcourue. C’est ainsi qu’un voiturier partant de Lierneux pour Bodeux devait payer trois barrières pour deux lieues de chemin parcouru. À partir d’Odrimont pour Bodeux, on payait deux barrières pour une lieue de chemin et il en était de même pour le voiturier venant de Bra qui partait pour Bodeux et vice versa. Tandis qu’un voiturier qui partait de la partie supérieure du village de Lierneux pouvait aller à Regné et revenir sans devoir rien débourser.

Ce vice d’organisation, qui n’avait en somme été établie par la commune que pour susciter plus de concurrence entre les bailleurs, donnait lieu à des discussions, des embarras, des procès, même entre les voituriers et les collecteurs ce qui dérangeait considérablement ceux-ci. La commune voulut combler cette lacune en ne faisant plus percevoir à Bodeux que lorsqu’on entrait sur la route, soit pour se diriger vers Lierneux ou Bra. Décision fut prise de placer une barrière à Regné à laquelle on ne percevait que du côté de Lierneux. Cette mesure ramena le calme.

En 1862, le 15 novembre, l’adjudication eut lieu en faveur de Jean Pierre MONFORT-MOTTET, barrière de Lierneux, pour 80 francs annuellement ; celle d’Odrimont à Jean François JEHENSON, au prix de 45 francs.

En 1866 (26 mars), adjudication de la barrière de Bodeux, 120 francs.
En 1867 (31 janvier), une circulaire du commissaire d’arrondissement est envoyée aux communes, ayant pour objet la suppression des barrières établies sur les routes provinciales et sur les chemins vicinaux de grandes communications. Des compensations financières ayant été proposées, la commune de Lierneux décida d’adhérer complètement aux propositions dont il s’agit dans la dite circulaire et de se conformer aux décisions qui en adviendra.

En 1870 (13 janvier), approbation des barrières. Basse-Bodeux, 120 fr., Odrimont, 70 francs, Lierneux, 75 fr. Mais peu après, le droit de péage est supprimé.

En 1875, le conseil communal demanda en haut lieu le rétablissement de ce droit. Celui-ci est accordé. En 1885, il existait encore, mais pour disparaître bientôt à tout jamais.

Nous osons affirmer que la dernière barrière de Lierneux était établie au café Mathieu FAIRON (actuellement boucherie GEUZAINE). Nous n’avons pas voulu laisser se dissiper sans en conserver des bribes, cette coutume d’antan.

Charles PIERRARD

samedi 5 décembre 2009

Glain et Salm, Haute Ardenne n°39 (novembre 1993).

SOMMAIRE :

A. PARMENTIER, La Saint-Clément. Fête des carriers de la région.

A. DUBRU, Les polices allemandes contre le Groupe Byl.

P. KOUMOTH, Le vieux tilleul de la chapelle Notre-Dame St-Donat à Sterpigny.

H. WILLEMS, Les chemins de fer de l'Est de la Belgique.

G. MAILLARD, Notes sur la paroisse de Neuville (Vielsalm).

R. NIZET, L'Hôtel des Postes à Vielsalm-Gare.

J. TOUBON, Les communes du canton de Vielsalm en 1826 et 1843.

O. GRAULICH, Travailleurs et conditions de travail dans les Ardoisières de Vielsalm (XIX - XXe siècles).

M.-T.F. et G.F., La famille de Salm en Vosges.

L. MARQUET, La foire de la saint Jacques à Fosse.

H. LEGROS, La deuxième semaine de la première guerre mondiale à Vielsalm.

P. SLOSSE/ R. NIZET, La ferme du Persay à Provèdroux.

J.-P. DESERT, Témoins inestimables des pratiques agro-pastorales d'autrefois : les prairies humides des fonds de vallées de Haute Ardenne.

G. BENOIT, Contribution à l'histoire paroissiale de Salm au XVIIe siècle.

A. GEORGES, Les témoins du passé trompeurs.

J.-M. DUMONT, Encore à propos des étangs de la Concession à Bovigny-Gouvy, Ardenne, Région Wallonne.

C. GHEUR, L'architecture vernaculaire des bassins du Glain et de la Lienne en Haute Ardenne (4e partie).

DE MESNIL DE VOLKRANGE, Encore la chasse à courre de Vielsalm.

P. LEJEUNE, Un « trésor » monétaire méconnu (XVIe s.) à Bovigny.

VAL DE GLAIN, Consécration de la chapelle et de l'autel de Mont-le-Ban, en 1658.

P. LEJEUNE, Stèle en schiste au cimetière de Vielsalm.

P. LEJEUNE, Une fabrique de soldats de plomb à Cahay ?

H. DUPONT-SOUBRE, Chanson de conscrits (Lierneux 1875).

P. LEJEUNE, Ardoises de Salm à Verviers et au Limbourg au XVIIIe siècle.

P. LEJEUNE, A propos de la « gate des Tailles », Marie Georis (1862-1942).

J. TOUBON, Toponymie wallonne du village de Rogery.

P. LEJEUNE, Un partage de maison, à Ottré, en 1803, selon les « parsons » qui la composent.

P. LEJEUNE, Un comte de Salm cité dans un « dictionnaire infernal ».

VAL DE GLAIN, Les Raphaélistes de Bovigny dans les années 1930.

J. DE BRUYNE/ J. TOUBON, A propos de la dégradation des anciennes bornes-frontières entre la Belgique et la Prusse.

M. KENENS, Les tombes de Jean Englebert ou la modernité alliée à la tradition.

Glain et Salm, Haute Ardenne n°38 (juin 1993).

SOMMAIRE :

P. LEJEUNE, ln memoriam Gaston Remacle (1903-1992).

J. BOSMANS, L'exécution d'une sorcière à Dochamps en 1623.

A. PARMENTIER, Aperçu de la clientèle de la firme Burton (pierre à rasoir) à Sart-Lierneux (1882-1919).

G. REMACLE, Noms d'habitants de la commune avant fusions de Vielsalm vers 1600.

P. SLOSSE, Le domaine Bernard et Jottrand à Salmchâteau (3e partie).

P. KOUMOTH, La conversion de saint Hubert et le culte du cavalier gaulois.

A. GEORGES/ D. LACASSE, La chapelle de Goronne : une énigme résolue.

L. MARQUET, Sorcières et guérisseurs au Pays de Vielsalm. 4e partie : les livres de magie.

P. LEJEUNE, Le Comté de Salm-en-Ardenne sous sa première dynastie.

J.-P. WEBER, Des ardoises de-Salm pour la Bassinne.

P. LEJEUNE, Des ardoises de Salm pour l'église de Stavelot (1582).

A. DUBRU, Errare Humanum est.

A. DUBRU, Un trésor découvert à Houffalize en 1885.

S. KEUP, Souvenirs de l'offensive de l'Ardenne dans la région de Beho.

J. TOUBON, Deux documents concernant l'ancienne commune de Petit-Thier.

P. LEJEUNE, Les « petits logis extérieurs » dans notre architecture vernaculaire.

A. PARMENTIER, Le premier lapidaire de Sart-Lierneux.

J.-J. LECHAT, A propos d'une « cachette » dans une ancienne ferme de Cherain.

P. LEJEUNE, A propos du Glain à Trois-Ponts et de la persistance d'anciennes mesures.

P. LEJEUNE, Guerre, raphaëlistes, domaine de la Concession.

P. LEJEUNE, Souvenirs de l'offensive de l'Ardenne à Regné.

P. LEJEUNE, Ké novèle.

A. DELCOMINETTE-DUDANT, Nos fouilles à la fortification de «rompt-le-cou» à Vielsalm.

Glain et Salm, Haute Ardenne n°37 (octobre 1992).

SOMMAIRE :

V. GOMEZ, Nouveaux souvenirs d'un exploitant d'ardoisières.

J. MINET-PERNIAUX, Historique de l'exploitation de la pierre à rasoir (coticule) par la famille Minet, de Sart-Liemeux.

C. CARDELLI, Souvenirs décousus sur Vielsalm durant la première moitié du XXe siède.

B. CLESSE/ C. HEYDEN/ P. LEJEUNE/ P. MIGNOT , A propos d'un site remarquable.

C. GHEUR, L'architecture vernaculaire des bassins du Glain et de la Lienne en Haute Ardenne. Troisième partie.

F. DANDRIFOSSE, A propos de la quête des capucins malmédiens.

P. LEJEUNE, L'Union royale Saint Raphaël et la croix monumentale du Monti (Honvelez-Bovigny) .

R. NIZET, Quand le coticule faisait de la résistance.

H. LEGROS, La première semaine de la première guerre mondiale à Vielsalm.

P. LEJEUNE, Deux documents concernant les mousses et bruyères d'Ardenne.

W. KAEFER, L'étonnante destinée d'une famille de chez nous : les Piette.

H. DUPONT-SOUBRE, Jeunesse sous les armes à Grand-Halleux au XIXe siècle.

C. JEUNEJEAN, Une chanson de conscrits (Grand-Halleux, 1865).

VAL DE GLAIN, A propos d'une légende de Grand-Halleux.

P. LEJEUNE, Persistance d'anciennes monnaies et mesures au XXe siècle.

VAL DE GLAIN, A propos des souvenirs de la baronne de Rosée.

H. DUPONT-SOUBRE, La chapelle de Farnières (Grand-Halleux) au XIXe siècle.

P. LEJEUNE, Une « cachette » dans une ancienne ferme de Cherain.

P. LEJEUNE, Le Glain à Trois-Ponts.

Glain et Salm, Haute Ardenne n°36 (mai 1992).

SOMMAIRE :

J. DE BRUYNE, Les anciennes bornes-frontières entre la Belgique et !a Prusse.

L. MARQUET, Légendes de sorcières et de guérisseurs au pays de Vielsalm (3e partie).

P. LEJEUNE, Règlement relatif aux sartages et héritages de Sart et Joubiéval. 11 juin 1768.

C. CARDELLI, A propos de trompes de chasse et fanfares.

P. LEJEUNE, Un moule en schiste de Saint Jacques de Compostelle.

VAL DE GLAIN, A propos de la paroisse de Goronne (Vielsalm).

C. GHEUR, L'architecture vernaculaire des bassins du Glain et de la Lienne en Haute Ardenne. Deuxième partie.

H. DUPONT-SOUBRE, Coutumes du XIXe siècle à Grand-Halleux (Vielsalm).

A. PARMENTIER, L'atelier Burton-Grandjean à Sart-Lierneux et la production d'électricité.

VAL DE GLAIN, Coticule égale monnaie ?

VAL DE GLAIN, Une légende de Grand-Halleux.

G. REMACLE, Les secrétaires communaux de Vielsalm.

J. TOUBON, Quelques statistiques concernant les parcelles cadastrales de l'ancienne commune de Petit-Thier (1845 et 1983).

E. POTELLE, Le schiste d'Ottré-Vlelsalm à Orval.

A. REMACLE, Schiste salmien acheminé à Martelange.

Glain et Salm, Haute Ardenne n°35 (octobre 1991).

SOMMAIRE :

R. NIZET, La propriété de Rosée à Hermanmont (Vielsalm) grandeur et décadence.

V. BRAUSCH, L'agriculture au ban des Halleux en 1766.

C. GHEUR, L'architecture vernaculaire des bassins du Glain et de la Lienne en Haute Ardenne. Première partie.

H. GRATIA/ A. DUDANT, Fouilles de « Rompt-le-cou ». Premier rapport.

VAL DE GLAIN, Mon Legros, cimetière de Petit-Thier, domaine Bernard-Jottrand (corrections).

Glain et Salm, Haute Ardenne n°34 (mai 1991).

SOMMAIRE :

A. GEORGES, Un Ardennais aux Etats-Unis.

G. MAILLARD, Notes sur la paroisse de Neuville (Vielsalm).

L. DEMOULIN, Généalogie salmienne.

A. PARMENTIER, « la juridique ».

P. SLOSSE, Le domaine Bernard-Jottrand à Salmchâteau (2e partie).

Mudr Jiri URBAN, Les tombeaux de la famille de Salm en Tchécoslovaquie.

J. TOUBON, Un hameau disparu de Petit-Thier : Mon Legros.

VAL DE GLAIN, Une dalle funéraire à Gouvy.

P. LEJEUNE, Pierres à rasoir.

P. LEJEUNE, Une fanfare à Grand-Halleux vers les années 1900.

J. TOUBON, Le domaine Bernard et Jottrand, à Salmchâteau.

J. TOUBON, A propos de l'ancien cimetière de Petit-Thier.

Glain et Salm, Haute Ardenne n°33 (décembre 1990).

SOMMAIRE :

M. LENOBLE-PINSON, Trompes de chasse et fanfares.

C. HABAY, Coutumes relatives à la mort et à l'amour dans le région de Bihain-Vielsalm.

C. COCKEROLS, A propos de l'ancien cimetière de Petit-Thier.

C. LEESTMANS, L'amour au féminin singulier (1692-1792). De l'annonce à la malédiction. Première partie : l'Ardennaise.

H. REMY, Le cimetière romain de Compogne-Bertogne. Trouvailles de 1985-1986.

G. MAILLARD, Notes sur la paroisse de Neuville (Vielsalm).

P. LEJEUNE, Mise en location et vente publiques de biens du comté de Salm en 1783.

R.-M. LIBOIS/P. DEMARET, A propos du raton laveur, Procyon lotor, en Belgique.

H. REMY, Les tertres d'orpaillage au plateau des Tailles : mise au point.

C. LEGROS, Encore nos brasseries.

VAL DE GLAIN, « Le château des Comtes de Salm » à Lincé-Sprimont (Liège).

J. TOUBON, Les voies de communication de l'ancienne commune de Petit-Thier (1848-1976).

Glain et Salm, Haute Ardenne n°32 (juin 1990).

SOMMAIRE :

A. GEORGES, Souvenirs des années 1920 à 1930 de la région de Bra-sur-Lienne.

M.-H. DOURTE, Chronique de la vie sociale et culturelle à Vielsalm - Lierneux - Gouvy de 1933 à nos jours à travers le journal Iocal, « L'Annonce de Vielsalm ».

G. REMACLE, Les animaux domestiques et le langage salmien. Seconde partie.

P. LEJEUNE, Le socialisme et les ardoisières de la région salmienne.

L. MARQUET, Obligations des habitants du fief de Malempré de livrer des meules de moulin à La Roche (XVe- XVIIe siècles).

H.LEMAIRE, Le meurtre du curé de Saint-Martin (Bovigny) par le comte de Bellevaux. Légende régionale.

A. de LIGNE, Addenda aux souvenirs de la Baronne de Rosée par la Princesse Albert de Ligne, fille de M. Gaston de Sinçay.

R. NIZET, A propos des Anglais à Vielsalm après la première guerre mondiale.

P. SLOSSE, Le domaine Bernard et Jottrand à Salmchâteau (première partie).

V. BRAUSCH, Les professions au ban des Halleux (Comté de Salm) en 1766.

G. MAILLARD, 1900-1919 : l'école primaire de Burtonville-Vielsalm à la veille de l'obligation scolaire. Quelques chiffres.

P. LEJEUNE, Brasseries locales et régionales.

P. LEJEUNE, Persistance d'anciennes monnaies au milieu du XIXe siècle.

R. BRIOL, Le Val d'Hébron en Espagne.

Glain et Salm, Haute Ardenne n°31 (décembre 1989).

SOMMAIRE :

P. LEJEUNE, les pierres à faux (Sikèyes) de Cierreux et Rogery (Bovigny-Cierreux).

VAL DE GLAIN, Un des derniers actes publics d'un comte de Salm (1783).

C. GUILLAUME, La dénatalité à Burtonville et la fermeture de l'école primaire communale.

G. HALLET, A propos de Vielsalm aux portes de la Flandre ?

M. de SEYSSEL d'AIX, Vielsalm d'antan (1853-1870).

ROUVA, Petites histoires racontées « à l'cise » vers 1900.

F. LEJEUNE, Notes pour servir à l'histoire de la clinique Saint-Gengoux à VieIsalm.

A. DELCOMINETTE-DUDANT, Nos fouilles à la fortification de « Rompt-le-Cou» à Vlelsalm.

C. LEESTMANS ; Si nous parlions poissons !

R. NIZET, Fantaisies et variations sur cartes postales illustrées anciennes.

J. PETERS, La légende de Lopin-Lopar.

C. HABAY, Quelques sobriquets wallons de l'ancienne commune de Bihain (Vielsalm).

P. SLOSSE, Un personnage hors du commun séjourne à Salmchâteau : Duncan Davidson of Tulloch.

M. SERVAIS, Bref aperçu linguistique du parler de l'ancienne commune d'Arbrefontaine.

E. POTELLE, Le musée du tailleur de schiste Jean-Quirin Piette (1791-1857).

M.-H. DOURTE, Bref historique du placement familial à Lierneux.

VAL DE GLAIN Archéologie militaire.

P. LEJEUNE, La démolition des ruines du château de Salm en 1795.

Glain et Salm, Haute Ardenne n°30 (juin 1989).

SOMMAIRE :

HISTORIA, L'arrestation d'une famille juive à Bêche, en septembre 1943.

A. PAIROUX, Saint Simètre et les Comtes de Salm.

M. de SEYSSEL d'AIX, La chasse à courre à Vielsalm de 1853 à 1936.

P. LEJEUNE, Les habitations ouvrières à Bihain, Bovigny et Vielsalm, il y a un siècle.

P. LEJEUNE, Les séparations des communes au XIXe siècle. L'exemple de Vielsalm.

R. NIZET, Les Américains Droescher chez Gustave Jacques.

C. LEESTMANS, Jusqu'au sang. Essai sur la violence dans la baronnie de Houffalize au XVIIIe siècle (1692-1792).

P. LEJEUNE, Combien y avait-il d'ouvriers dans l'industrie ardoisière de Veilsalm durant les années fastes (vers 1900 ?).

L. REMACLE, Le salmien Kèyâ, terme d'ardoisière.

P. LEJEUNE, Brasserie Lenoir-Pirard.

P. LEJEUNE, La carrière de Hourt.

mardi 1 décembre 2009

Lierneux. Lieux dits.

(publié le 2 janvier 1955)

La question qui consiste à rechercher l’origine des noms des lieux est perplexe et, laborieuse. On reste confondu devant ce travail de bénédictin. Sur ce chapitre, il n’est pas difficile de s’égarer en vaines recherches. Tant de choses nous échappent. On ne peut tout savoir. Il convient de se méfier de la fantaisie, encore qu’il faille en l’occurrence tenir compte de la légende. Nous n’irons pas jusqu’à contredire les noms de lieux dits transmis par la tradition, l’interprétation peut être bonne à notre sens, étant populaire, elle est digne d’attention.

Certains lieux dits rappellent souvent des faits historiques sociaux, on les retrouve nombreux ayant cette origine, et il suffit de consulter la toponymie pour s’en rendre compte. Un grand nombre encore plongent leurs racines dans le vieux sol latin et celtique.

Pour l’histoire de Lierneux, il serait souhaitable que l’on mit en œuvre certains matériaux patiemment accumulés ainsi que quelque lumière fut jetée sur plus d’un point obscur des origines Lierneusiennes.

L’identification des noms de lieux de notre localité est difficile avons-nous dit. On ne peut réussir à les identifier exactement que si l’histoire, la tradition ou le relevé des lieux dits ne nous en révèlent le nom ou la situation. Certains ont perdu leur nom primitif en échangeant celui-ci contre un autre. Tantôt la dénomination fournie par les vieux documents a subi, au cours des âges, des transformations tellement notables qu’elle est devenue méconnaissable dans sa forme actuelle.

Enfin, nous pouvons nous trouver en présence de formes dénaturées soit par la distraction ou l’ignorance du scribe s’il s’agit d’un document original, soit par une erreur de déchiffrement de la part des transcripteurs s’il s’agit d’une copie. Ce n’est qu’à l’aide du contexte, des données historiques que l’on peut réellement parvenir à la restitution de la forme régulière ou à l’identification de la forme altérée.

Pour faire œuvre utile, il ne faut pas imposer des à peu près. Cependant il reste beaucoup à faire. Nous ne manquerons pas de signaler toutes les versions, ne fut-ce qu’à titre documentaire.

« Les noms de lieux et les coins de terre qu’ils évoquent, écrivait quelqu’un, réveillent en nous les ombres du passé. Ils contiennent plus de magie que les livres de nos historiens et plus de rêve que les vitrines d’un musée poudreux ».

Le nom de Lierneux notamment, a subi des changements importants au cours des siècles (voir à ce sujet la brochure « Lierneux, vieux village Ardennais », page 9 ; et « Le visage de Lierneux » - édition « J’Ose » à Spa).

Lierneux, écrit FELLER, a été adopté par une langue nouvelle qui a suivi, à partir de ce moment, les évolutions phonétiques de cette langue.
Essayons donc de dévoiler le mystère qui entoure les vieux noms de chez nous et dont tant nous familiers.

(publié le 9 janvier 1955)

Colenham.

Orthographié « Collamham » dans un document paroissial de Lierneux en 1722. le mot « ham » ou « han », qui entre dans beaucoup de noms de villages, est un mot allemand, qui, suivant les uns, signifie « trou – gouffre ». Suivant d’autres, il aurait la même signification que : « ham, hom, hem, heim, en », racines saxonnes qui veulent dire : demeure, station, lieu de sûreté. Une troisième version de « ham » donne le sens de « coude de rivière » puis aussi, « prairie dans un coude ».
Difficile à préciser, au reste le « m » qui peut très facilement se changer en « n ». On sait combien dans le langage populaire cette substitution modifie le sens du mot. Un aimable correspondant qui a bien voulu m’aider un peu, spécifié que l’an de « han » est indicatif de l’habitation primitive du Gallo-Celte et vient de « Anu » signifiant couper en hébreu. (caverne – an-) « H » n’est pas une consonne celtique. M. Em. VARENBERGH, dans un récit de voyage (1861), écrit « Colan-Han », point le plus élevé de cette partie des Ardennes, qu’on aperçoit de plusieurs lieues à la ronde. Cette montagne se distingue des autres par sa forme conique, son isolement, sa position et son élévation. Vue des hauteurs environnantes elle produit l’effet d’un volcan éteint. « Colenham » ne signifiait-il pas « montagne au-dessus d’un gouffre ? Qui connaît l’endroit comprendra qu’il y a quelque rapport.

Sentier des Roeteux.

Situé en « Groumont », non loin de la roche où l’on découvre le « Trou des massotais ». La légende dit que ceux-ci étaient des nains actifs et intelligents, mais vindicatifs quand on les molestait Petits êtres mystérieux vivant dans les cavernes et à qui on attribuait toutes espèces de pouvoir et d’influence, croyance populaire aussi pleine de superstitions et d’invraisemblances les unes que les autres. Les nuits, les « nutons » ou « sotais », empruntaient le « sentier des Roteux » afin de s’approvisionner et de remplir leurs missions.

Romoud.

Romoud est situé entre Florêt (Bra) et Jevigné. C’est une montagne boisée. Le nom est exactement celui de l’un des trois fiefs légués au monastère de Stavelot par Berthe de BULLIN, en 1107. Autre lieudit à Lierneux, « Boursy devant Romont ».

(publié le 22 janvier 1956)

Heid.

Terme rencontré fréquemment et retrouvé en maints endroits chez nous, sur le territoire de la commune de Lierneux.

Et ailleurs, « Heid-le-Moine », près de Fraipont. « Sur la heid », hameau sur le plateau traversé par le chemin de fer de Forêt à Prayon. « Sur Heid », sur une hauteur vis-à-vis des forges de Dieupart. « Sur les Heids », à mi-côté sur la rive droite de la Vesdre. « Sur les Heids », maisons isolées en plaine élevée avec pente vers le ruisseau d’Evegnée. « Heyd », village près de Bomal, etc.
Heid, avec une orthographe variée, donne « Heyd, Hez, Haie », signifierait « coteau boisé ». Un auteur dont le nom m’échappe donne ce sens : « Hé » (wallon), côte escarpée ; « Heud » désigne cependant bien un endroit cultivé, un pareil endroit est d’ailleurs élevé en général. Un exemple : Chabreheid (Les Tailles).

A citer à Lierneux, « Ol Hé, les heids », de Provedroux, de la Venne, de Jean-Hinri (Hierlot), des Teyen (Reharmont) sur Groumont.

« Heid de la Forge », qui doit rappeler la présence ou le voisinage d’une forge disparue. On a peu de preuve de l’industrie du fer à Lierneux. Cependant il existe certains indices, notamment des dépôts de scories que l’on peut rencontrer du côté de Groumont, et du moulin de Regné, ce qui fait que la toponymie a désigné le lieu dit précité. La réduction du minerais se faisait à l’aide du charbon de bois et on n’éprouvait aucune difficulté pour se le procurer, les bois voisins constituaient une ressource considérable.

Autres lieux dits à Lierneux : La Haie, Romond Heid, Soheid (Jevigné), Champ eshaie (archives paroissiales 1719), fond de la Heid, Bouhaye, Haie des Tiges, Hez Jean Duvède.

Un examen de la carte montre que les lieux ainsi désignés existent nombreux aux environs de La Roche ; Haies de Campagne, Le Hez, Haie des cens, sur les Haies, Haie du pont.

Le mot heid, haie, hez ou hay, apparenté au « heide » (flamand), est contenu dans « manhay » et signifie terre non cultivée ou bryère. A La Gleize, nous avons « Hézal » ; à Francorchamps : « sur la Heid ». et il y a Ernonheid, près de Werbomont. Bref, les lieux dits portant ce nom ne sont pas rares en Ardenne.

(publié le 3 avril 1955)

Saceux.

Lieu dit sur la route de Lierneux à Regné ; on affirme qu’il existait en cet endroit, à l’époque des premiers missionnaires, une petite chapelle.
« Saceux », du latin « Sacellum » signifie lieu consacré, petit temple fermé.

Doyard.

La première église de Lierneux a été bâtie par Saint Babolin, prince abbé de Stavelot et consacrée par Saint Lambert évêque de Liège. Or, à cette époque, tout fondateur d’église devait pourvoir aux besoins de celle-ci ; c’est pourquoi on procura à la notre, des ressources, une dot si vous voulez, un « douaire » constitué par des terres et situées en un lieu que l’on connaît bien.
Le « Doyard » était appelé jadis aussi, le « douaire du curé » ou revenu.

Dans les archives paroissiales (1828), on parle d’une prairie dite « le petit Doyard », laquelle joint du couchant à Jean-Henri DENIS et au septentrion à Jos. SAUVAGE et au chemin communal.
Une terre porte le nom de « sur le Doyard » (doc. 1850).
Il existe la rue Doyard à Herstal. Doyardard est un hameau en plaine avec pente légère vers le Nord, partagé entre Bolland et Trembleur.

Mont.

Nom ancien que l’on peut dater des premiers temps de l’installation des Francs ; Mont signifie hauteur, sommet.

Quand on se trouve en présence de noms tels que Odrimont, Verlumont, ou « Mont », signifie sans contestation possible montagne ; on peut être assuré que ces mots sont des traductions faites au moyen-âge non pas sur les termes primitifs mais sur leur transcription. Ces mots, écrit Louis SCHOENMAKERS, sont cependant moins nombreux qu’on ne le croit généralement. Dans la plupart des mots, le suffixe n’a rien de commun avec le latin « mons » (montagne) mais signifie « mausio » (maison).

La très curieuse étude de M. N. LEQARRE sur le suffixe « mont » (Bulletin de la Société de Littérature Wallonne – t.XLIII 1903, p.175) a établi que le terme dans le sens de montagne est essentiellement français et ne semble avoir jamais existé en wallon. Le wallon, lisons-nous, n’employait et n’emploie encore que le mot thier qui correspond au français tertre.

Haut-Mont, Bas-Mont (quartiers de Lierneux : l’mont, Thier du mont, derrière le mont), préposition et nom commun, simples épithètes de désignation ou de précision.
A citer encore : sur le montis, Groumont, Dessous Groumont, Mon esra (S.B. cadastre), Mont ès vâ (Verleumont), Mont de Haye, Chevroumont (Mont des Chèvres), nom d’un ancien hameau de Lierneux situé entre Brux, La Falize et Verleumont, disparu vers le 18me siècle.
Au 17me siècle, on comptait 50 habitants en ce lieu. Il y existait un moulin alimenté par le petit ruisseau qui vient se jeter dans la Lienne à La Falize.

Amcomont, Reharmont, hameaux de la commune. Lieux dits : Monhautchamps à Lansival. A Joubiéval « au monty ».

(publié le 4 septembre 1955)

Thier.

Thier, thiers ou tier, (monticule, hauteur) et qui se prend souvent pour montagne. En wallon, veut dire terrain en pente, colline, comme le signifie aussi « Thy » ou « thienne ». Croupet ou croupette ou butte, est aussi employé et fournit quelques exemplaires à Lierneux.

La hauteur est désignée en outre par « hourlè » ou « hourlay ». Nous connaissons comme lieux dits chez nous : Derrière les gros Thiers. Devant les gros Thiers. So les gros Thiers. Laid Thier. Thier dul Preux. de Mirenne. de Wé. des Fagnettes. de Monti. de Dormeux. des Faits à Odrimont. Les thiers de Mont, de St-Antoine, Derrière le Thier du Mont, Bois Thier fou Touvire, Derrière la croupette (Verleumont), Derrière le thier de Colanhan, devant le thier de Colanhan, Creppe Bayard. En bâti des Croupets (section G. à Jevigné), Haut Jean Hinri (Lansival), Devant la croupette (Verleumont No 810), Haut de Hazé (Verleumont), Thier des faits (pâture). Sous les thiers (Verleumont Nn 1099).

On recontre des « Thiers » dans les villages suivants : Tigne, Prayon, Ferrières, Beaufays, Spa, Bra, Vivegnis, Ochain, Hodimont, Fosse, Aubel, Soiron, Ayeneux, Aywaille, Stavelot, Polleur, Heusy, etc.

Le thier du gibet, au 12me siècle, la justice, dans la principauté de Stavelot était loin d’être complaisant. Les criminels étaient condamnés à la pendaison. Le lieu dit « Thier du gibet » au sud-ouest d’Odrimont, rappelle cette justice des temps passés.

Un point assez élevé du bois de Goronne, direction de Farnières, porte encore le nom de « Li Thiers del Justice ». Là où l’on exécutait également les sentences de la justice. Mais à quelles époque ?

Point du Jour.

« Le point du jour » lieu dit à Lierneux, tire peut-être son nom des vents. Il désignait à l’origine une maison isolée, une ferme à l’est du village. Cette désignation est commune en France par exemple.
Le nom de ce lieu semble se justifier à Lierneux.

Au Rameux.

Nos anciens Lierneusiens pratiquaient beaucoup, surtout pendant les longues soirées d’hiver, le tressage des mannes et des paniers. Ils fabriquaient aussi des balais avec des ramilles des bouleaux qu’ils allaient couper au lieu dit « Rameux ».

A la Falhotte.

La « Falhotte » ; ce lieu dit est-il entouré de légendes ? Pour notre part, nous n’en connaissons aucune.
Que signifient ces blocs énormes écrasés dans un champ et aux abords d’un chemin de campagne ? Ce monument serait-il dédié à la déesse « Faule » (sœur de Thor, dieu de la foudre), comme celui de Fraiture d’où son nom de « Falhotte » ou « Falhousse ». Nous n’en savons rien. Impossible d’être évlairé sur ce curieux phénomène géologique.
Il existe aussi la « Roche de Falhoule » sur le territoire de Lierneux, à 470 mètres de la fontaine de Roséfat, en plein bois, à 60 mètres au bord du chemin venant de la route de Liège et de la Baraque de Fraiture, de « Laid Bois » et Fraiture et allant à Xhout-Xiplout.
Une terre porte le nom de « Falhotte ».

(publié le 11 septembre 1955)

Baneux.

Vient de ban, mot dérivé du germanique « bamjan » qui veut dire proclamer. Ce vieux mot français trouve sa signification dans l’expression : « bans de mariage ».
On appelait aussi ban, les territoires sur lesquels pourrait être étendu la proclamation du ban. Comme à Baneux au ban de Lierneux.

C’est de là que vient le mot « banlieue ». D’adjectif banal d’abord « appartenant au Seigneur » a pris ensuite l’acceptation de « commun aux habitants du village ».
Ce mot eut aussi un sens militaire.
La lecture du ban était autrefois précédée de roulements de tambours.
A citer à Lierneux les lieux dits : bois banal, banal bois, sous le ban.

Han.

Quel est le sens du mot « Han » ou « ham » que l’on rencontre dans maints noms de localités ou de lieux dits ?

C’est un mot allemand qui, suivant les uns signifie « trou », « gouffre ». Le mot « han », selon certains étymologistes distingués, se rapproche du mot germanique « heim », qui veut dire habitation, hameau. D’autres auteurs estiment que le sens du radical primitif gothique « ham » était un méandre ou une prairie entourée d’un méandre de rivière, coude de rivière. Cela se retrouve en pays wallon et en France. Cela a donné quelques noms de localités comme Han-sur-Lesse, Han-sur-Heure, notamment. Ainsi nommées, elles sont en effet situées sur des rivières très sinueuses.

Cependant, l’explication de « han » ne se justifie pas en temps que lieux dits en plusieurs régions de nos Ardennes.
Nous trouvons chez un auteur : « Han » indicative de l’habitation primitive de Gallo-Celtes, vient du latin « ann » signifiant camper en hébreux (caverne an). « H » n’est pas une consonne celtique.

Le mot « han » aurait la même signification que ham, hom, hem, heim, en racines saxonnes qui veulent dire : demeure, station, lieu de sécurité. Le mot « ham » ou « han » pourrait avoir un sens différent.

Le changement de « m » en « n » serait à préciser. On sait combien aisément dans le langage vulgaire, une lettre substituée à l’autre change le sens du mot, ainsi que dit plus haut.

On pourrait là-dessus faire une dissertation fort savante, nous avouons que pour notre part, nous risquerons d’errer ingénument.

« La vérité, écrit Edouard NED, (8 août 1931), est qu’il y a deux « han ». Le premier vient bien du radical gothique et signifie une prairie enméandrée. Le second vient du latin « campus » qui nous a donné champ ou camp. D’où il apparaît que le « hama » c’est le camp romain ou la cense romaine qui domine sa prairie enméandrée. C’est du moins ce qui m’est apparu à l’évidence à travers les raisons et ratiocination que mon maître empruntait à l’histoire, aux traditions locales, à la morphologie, à la sémantique, toutes sciences fort séduisantes qu’il est délicat de parcourir sans un bon guide ».

« Colanhan »à Lierneux (Colanhan en 1722), ne signifierait-il pas « montagne au-dessus d’un gouffre ». Pour qui connaît l’endroit comprendra qu’il y a quelque rapport.
Parmi les lieux dits à Lierneux, citons : « Hanfat » (Odrimont section A n°1321) ; « Han des voies » (Odrimont section A n°840) ; « Han des vais », (pré Odrimont N°832).

(publié le 25 septembre 1955)

- Chevroumont.

Emplacement d’un ancien hameau disparu vers le 18e siècle. Au 17e siècle, on comptait en ce lieu, 50 habitants. Lors de la construction de la route de la Lienne, on découvrit des murs provenant d’une habitation. Il existait un moulin alimenté par le petit ruisseau qui vient se perdre dans la Lienne à La Falize.

- Thier du Gibet.

Au 12e siècle, la justice dans la principauté de Stavelot était loin d’être complaisante. Les criminels étaient condamnés à la pendaison. Le lieu dit « Thier du Gibet », au sud-ouest d’Odrimont, rappelle cette justice des temps passés.

- La Falize.

Ce hameau fait partie de la commune de Lierneux. On écrit La Falize ou simplement Falize. Cette section doit son nom à la grande falaise verticale qui surplombe la route de Basse-Bodeux à son entrée. Le germanique « falisa » a donné le français « falaise ».
La « Roche Jehenson », autre appellation en ce lieu, est un accident géographique naturel assez curieux. Les parois envahies par les pluies excavent son sein et la mousse qui l’enrobe, rend cette falaise sauvage et magnifique. A-t-elle comme ses consœurs ses idylles et ses drames ? Nous n’en savons rien.

Le hameau de La Falize n’est pas très ancien. A l’époque franque, en plein domaine royal, cet endroit était inhabité, des marécages inaccessibles abondaient dans la vallée. Quant au moulin de la Fosse (PAQUAY), à proximité, il existait déjà au XIXe siècle.

Les sites rocheux, dans le genre de ceux que nous venons de citer, se retrouvent du reste ailleurs qu’à Lierneux, tant dans les noms de lieux ou de hameaux qui s’orthographient différemment. A Rochefort, notamment.

Il y a Falize, hameau dans le vallon et sur la rive gauche de la Warche ; sur le territoire de Malmedy s’élève également le massif rocheux de ce nom, en un vieux site romantique très impressionnant. Il possède, écrit un auteur, des charmes nombreux et variés, on y trouve à contempler du pittoresque authentique, on y respire des arômes sylvestres…

L’expression « Falaie » signifie également rocher ; voyez Houffalize, Noirfalise, Corfalise, Goffalize.

Comme lieux dits à Lierneux, signalons encore : Nabonfalize (à Odrimont), sapinière section A ; Au-dessous de la Falize, Devant la Falize, section A N°130.

(publié le 23 octobre 1955)

WEZ.

Wez ou Wé viendrait du celtique et signifierait gué, passage d’eau, terme très ancien. Du reste tous les lieux dits où figure ce nom, se trouvent dans le voisinage d’un ruisseau ou d’un étang. Se répète à Lierneux dans Gérard Wez, Wez de France, les champs au Wez, Wez Jean Damide, on rencontre encore « laid vévi, Beauwez ».

FAGNES.

Chez nous ce mot désigne u endroit marécageux. Du germain « Weeven », qui signifie terrain boueux. St Bernard, mort en 115 a employé en français l’expression « faignaz » comme synonyme de bourbier.Lieux dits : dans la fange (Odrimont section A no 1009), Fagnoule ou Fagnoul, Bout des Fanges, à la fange Sevrin Antoine (à Joubiéval), Fange de Mirène ou Miraine (à Provedroux), Fange de Joubiéval, Fagne Caton (à Lansival), sur la petite fagne Noël (à Verleumont), Es Féchis pré, Fanges (pâture Section A, No 495 f.). Dans un document paroissial de Lierneux, nous lisons : Fange Cathon (1769).En 1805, le 17 octobre a été trouvé à la « fange Hoursenfat », morte personne JAMOTTE Dieudonnée veuce de Nicolas MARTIN, cultivatrice âgée de 66 ans, a été trouvée par Jean Joseph LEONARD de Bru et Louis le BOUVY de Lierneux. La défunte a été inhumée dans l’ancien cimetière de Lierneux.Autres lieux fits, fange à Bayard, pèches aux fanges (terre).

BRU.

Petit hameau de la commune de Lierneux. Bru est un terme germanique repris en Wallonie et prenant le sens de « boue », et il a signifié jadis « marais ».Dans un ancien document, nous avons rencontré, « En Bruy », « Brux », et l’orthographe « Au Bru », (1835).Trouvé dans un vieil almanach de l’année 1832, « Brut ».Bru, siège d’une « baillerie » dépendant de l’abbaye de Stavelot.

Charles PIERRARD