mercredi 16 février 2011

Organe de Vielsalm

( dimanche 2 janvier 1887, deuxième année, n°1)

Conseil communal de Vielsalm.

Compte-rendu de la séance du 27 décembre 1886.

Étaient présents : MM. Laplume, Sepult, Guillaume, Paquay, Masson-Gilis, Masson-Jeunejean, conseillers, et Gillet, secrétaire.
La séance est ouverte à 9 h.45m. du matin.
Le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance du 21 décembre dernier, dont la rédaction est approuvée.
Il donne ensuite lecture de la correspondance et des documents approuvés :

1° Du compte communal de 1885, approuvé par la Députation permanente du Conseil provincial le 9 décembre 1886.
En recettes à fr. 60,009 07
En dépenses à fr. 53,399 46
Soit un excédent de recettes de fr. 6,609 61

2° D’une dépêche de M. le ministre de l’intérieur et de l’instruction publique, adressée à M. le gouverneur de la province de Luxembourg le 11 décembre courant, faisant connaître qu’il résulte de l’examen des documents produits à l’appui de la réclamation de l’instituteur M. Jacqmin, qui sollicite paiement du traitement du mois de septembre dernier, qu’il ne peut opposer qu’une fin de non recevoir, le susdit instituteur s’étant vu forcé de donner la démission de ses fonctions, pour des raisons très graves, le 2 août, et que, à la suite d’un commun accord avec l’administration locale, il est resté à son poste jusqu’au 1er septembre, etc.

3° D’une autre dépêche de M. le ministre, en date du 17 décembre courant, prenant la même décision et pour les mêmes motifs, en ce qui concerne la demoiselle Raquet, institutrice gardienne.

4° D’une lettre de M. Hardy, médecin vétérinaire à Houffalize, informant le Conseil qu’il ne veut plus assister aux foires qui se tiennent dans la commune, l’indemnité de 12 francs étant insuffisante ; cependant, qu’au tarif officiel, il consent à y assister.
M. Guillaume fait remarquer que l’indemnité de 12 fr. a été fixée par M. Hardy, alors que le Conseil communal ne voulait lui allouer que 8 fr. pour chaque jour de présence et que ce n’est que sur des instances de l’autorité que le chiffre de 12 fr. lui a été voté.
Le Conseil passe à la continuation des objets à l’ordre du jour.

5° Le Conseil étant appelé à voter un crédit spécial pour paiement d’honoraires à M. Cupper, architecte provincial à Bastogne, et des frais résultés par le jugement du tribunal de Marche en date du 4 décembre courant, qui condamne la commune, M. Sépult demande la parole pour donner lecture du projet de délibération dont la teneur suit :

« En ce qui concerne la section de Vielsalm, « Le Conseil communal, après avoir revu ses délibérations des 2 juillet 1885, 24 juillet 1886 et 6 septembre 1886, déclare que la commune ne paiera que contrainte et forcée la somme de fr. 1,385-50, réclamée par M. Cupper, architecte, pour confection de prétendus plans, devis, cahier des charges, etc., etc., d’un bâtiment à usage d’écoles communales à Vielsalm ;
» Qu’il se réserve d’exercer en temps opportun, contre qui de droit, une action en répétition, conformément à l’article 1235 du Code civil ;
» Qu’il est regrettable que la Députation permanente n’ait pas autorisé le Conseil communal à ester en justice pour faire trancher par le tribunal la question de droit, qui restera toujours pendante aussi longtemps qu’elle n’aura pas été soumise à l’appréciation des tribunaux ;
» Qu’il n’est pas vrai que le Conseil communal ait autorisé le Conseil des bourgmestre et échevins à faire confectionner les prétendus plans, devis, cahier des charges, etc., etc., prémentionnés :
» Qu’il n’existe pas au livre des délibérations du Conseil des bourgmestre et échevins, ni au livre de correspondances de la commune, aucune trace de commande ;
» Que le Conseil des bourgmestre et échevins, en vertu de prétendue autorisation du Conseil communal, aurait fait la commande à M. Cupper de prétendus plans, devis, cahier des charges, etc., etc., dont il s’agit ;
» Qu’il avait toujours été entendu au Conseil communal que l’on ne construirait pas un nouveau bâtiment d’écoles communales à Vielsalm aussi longtemps que la commune ne serait pas largement subsidiée par le gouvernement ;
» Qu’il n’appartenait donc pas à M. Beaupain, bourgmestre, de faire faire les plans, devis, cahier des charges, etc., etc., en question, portant la date toute récente du 30 juillet 1885 ;
» Que, d’un autre côté, M. Cupper n’avait pas le droit de surprendre un jugement condamnant un paiement de la somme de fr. 1,385-80, contre la commune qui n’était pas pourvue d’une autorisation d’ester en justice et qui, dans ce cas, se trouvait placée dans la position d’un mineur, lequel ne peut poser aucun acte valable sans l’intervention des tuteurs et du conseil de famille ;
» Que ce jugement est donc radicalement nul ;
» Que le Conseil proteste, au nom de la commune, contre ces procédés arbitraires et frustratoires, et qu’il fait toutes ses réserves pour relever en temps et lieu, comme il le mérite, ces procédés à la Turque ;
» Et en ce qui concerne la section de Ville-du-Bois,
» Le Conseil communal déclare pour la troisième fois que la commune ne s’est jamais refusé de payer à M. Cupper, architecte, la somme de fr. 282-48 pour confection de plans et devis pour la construction d’un logement pour l’instituteur communal à Ville-du-Bois ;
» Qu’il était donc inutile d’actionner en justice la commune pour obtenir le paiement de cette somme ;
» Que le jugement surpris contre elle pour la section de Ville-du-Bois est aussi nul à son égard ;
» Que le Conseil communal pour la section de Ville-du-Bois proteste également contre ces procédés vexatoires ;
» Le tout sans préjudices à tous autres droits, dus et action de la commune et ici formellement réservés. »
Cette délibération, mise aux voix, est votée par tous les membres présents.

6° Le Conseil ajourne sa décision à une autre séance pour le paiement des frais d’entretien de l’indigent Larondelle.

7° Même décision pour la demande en concession d’un excédant de la voirie par la famille Henrard.

8° Idem pour les impositions communales ou emprunts.

9° Décide qu’il y a lieu de porter au budget de 1887 les sommes nécessaires à rembourser à des particuliers pour frais de distributions d’eau à domicile.

10° Par trois abstentions et trois voix contre l’approbation, rejette le compte de l’église de Ville-du-Bois pour 1885.
MM. Laplume, Masson-Gilis, Masson-Jeunejean s’abstiennent.
MM. Sépult, Guillaume et Paquay votent contre l’approbation du dit compte.

11° Approuve le dossier et l’état des frais de M. le commissaire-voyer, concernant l’établissement d’une seconde distribution d’eau à Neuville.
Le Conseil se constitue à huis-clos.

12° Ajourne sa décision à prendre concernant l’enquête faite à charge de la maîtresse de couture de Neuville et décide que celle-ci devra se présenter à la prochaine séance pour donner des explications.

13° Nomme membre du Bureau de bienfaisance M. Jean-Joseph Bruyère, conseiller communal, en remplacement de M. le curé Grosfils.

14° Réintègre dans ses fonctions d’institutrice la dame Jacqmin, née Duhem.
L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 10 ½ heures du matin.


NÉCROLOGIE.

Une des plus honorables familles de Sterpigny vient de nouveau d’être frappée dans ses plus chères affections. Il y a trois mois à peine, elle répandait ses larmes sur le plus jeune de ses membres qui, après avoir brillamment terminé ses humanités au petit Séminaire de Bastogne, à la veille d’entrer en philosophie, est entré dans le Ciel. Quinze jours plus tard, une nièce, perle de vertu, mourait victime de son dévouement.
Aujourd’hui, la famille verse ses pleurs sur la tombe de son chef, d’un époux bien-aimé, du père le plus tendre et le plus dévoué, de M. Jean-Joseph Dantine, bourgmestre de la commune de Cherain, pieusement décédé à Sterpigny, à l’âge de 63 ans, le 25 décembre dernier, à minuit, juste à l’heure où les chrétiens célèbrent la naissance de l’Enfant Jésus.
Epoux et père chrétien, il n’a vécu que pour les siens, non-seulement en leur prodiguant tout ce qui est nécessaire, utile, agréable dans l’ordre temporel, mais surtout en prenant un soin spécial, scrupuleux de leurs intérêts spirituels.
Son amour pour ses propres enfants, à un moment donné, en 1879, s’est étendu sur tous les enfants de Sterpigny, et immédiatement il a créé une école pour les petits-frères de Jésus.
A la tête de cette école s’est trouvé son fils aîné, dont le mérite ne peut être contesté par personne. M. François Dantine devient instituteur volontaire et non salarié ; en 1882, sa tâche est terminée et son père s’impose de nouveaux sacrifices pour que de l’école il passe à l’autel.
Ces quelques mots suffisent pour juger M. Dantine comme chef de famille et comme chrétien.
Successivement conseiller communal, échevin et bourgmestre de la commune de Cherain, M. Dantine a toujours rempli consciencieusement les différents mandats que lui ont confiés ses honorables concitoyens de Cherain, Rettigny, Sterpigny, Vaux et Brizy.
Le service solennel pour le repos de l’âme du défunt sera célébré en l’église paroissiale de Sterpigny le lundi 17 janvier courant, à 10 heures du matin.


Etat-Civil de Vielsalm

Du 22 au 29 décembre.

NAISSANCE : 0.

DECES : 1.

Augustine-Victoria Wampach, âgée de 41 jours, fille de Jean-Servais Wampach et de Marie-Louise Moreau, de Vielsalm.

MARIAGE ET PUBLICATION : 0.


Annonces :

PREMIERE COMPAGNIE NEERLANDAISE D’ASSURANCE SUR LA VIE contre l’Invalidité et les Accidents.

Capital social : 1,200,000 fr.

Assurances vie entière, mixtes et dotales, Rentes viagères, Pensions, Assurance individuelle contre les accidents de toute nature.
Polices du Voyage à 5 francs par an, « 40 p.c. du bénéfice attribués aux assurés ».
Pour tous renseignements, s’adresser, à M. Lemaire-Elisé. de Vielsalm, agent principal pour le canton de Vielsalm et les environs.

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