samedi 12 février 2011

Organe de Vielsalm

(Dimanche 26 Décembre 1886. Première année, Numéro 7.)

CORRESPONDANCE

On nous adresse, avec prière d’insertion, la lettre suivante en réponse à un article paru récemment dans l’Echo de la Salm :

Houffalize, le 23 décembre 1886.
Monsieur l’Editeur,

Un article intitulé : Houffalize, que j’ai lu dernièrement dans l’Echo de la Salm, me donne une bien triste idée de la logique et de l’esprit de son auteur. L’amour de la vérité et de la justice m’oblige à y donner un petit mot de réponse. L’auteur de l’article veut, on le voit, faire de la réclame électorale ; il veut longtemps d’avance préparer son terrain, et faire servir une œuvre de bienfaisance, à laquelle toute politique est et doit rester étrangère, à relever dans le canton de Houffalize un parti dont on ne veut plus. Ce n’est pas en se servant d’une plume aussi maladroite que la sienne, ni en articulant des faits si peu sensés et si peu conformes à la vérité qu’il atteindra jamais son but, il ne pourra, au contraire, que compromettre la cause qui lui est chère.
Il s’agit de l’acquisition du Vieux Château de la ville pour en faire un hospice. L’Echo prétend, c’est là sa conclusion, que les pauvres de Houffalize devront la conversion du Vieux Château en hospice à l’attitude énergique des libéraux de la Députation !
Voilà qui est curieux ! C’est, sans doute, la conclusion logique de ce qui est dit un peu plus haut dans le même article : Que la Députation, appelée à se prononcer, se divisa et, par trois voix contre trois et l’abstention du Gouverneur, laissa à M. le ministre de la justice le soin de trancher la question ?...
Qu’a donc fait la Députation dans cette question ? Qu’ont fait les trois députés libéraux ? Mais la Députation, eut-elle, en majorité, donné un avis défavorable à l’acquisition que Monsieur le ministre de la justice n’en eut point tranché autrement la question qu’il ne l’a fait dernièrement.
Mais, Monsieur de l’Echo, voulez-vous savoir à qui les pauvres de Houffalize seront redevables d’un hospice dans cette ville et de l’acquisition du Vieux-Château à cette fin ? Voici : premièrement, c’est à M. l’abbé Wilmotte, ancien curé de Sommerain, qui, à sa mort, laissa aux Hospices de Houffalize tout ce qu’il possédait. En second lieu, c’est à la détermination prise par la Commission des Hospices de profiter de l’occasion favorable qu’offrait la vente du Vieux-Château pour réaliser les plus vifs désirs du fondateur. C’est en troisième lieu aux efforts et aux démarches fort désintéressées de trois membres de la Commission des Hospices : de M. Léonard Biermé, président ; de M. le doyen et de M. le juge de paix du canton ; enfin c’est à la pétition couverte de la signature de presque tous les chefs de famille de la ville, cléricaux et libéraux, pour me servir des termes de l’Echo, adressée à M. le ministre de la justice et réclamant l’autorisation de faire cette acquisition. Nous voilà bien loin de l’attitude énergique des libéraux de la Députation !
Agréez, etc.

Conseil communal de Vielsalm.

Le Collège des bourgmestre et échevins à l’honneur de prier, pour la deuxième fois, MM. les conseillers communaux de vouloir se réunir en la Maison communale le lundi 27 décembre courant, à 9 heures précises du matin, pour délibérer sur les objets portés à la lettre de convocation du 14 décembre et sur ceux qui suivent :
1° Formation du budget communal de 1887 ;
2° Avis à émettre sur les comptes de 1885 de l’église de Ville-du-Bois.

Compte-rendu de la séance du 21 décembre.
Sont présents : MM. Beaupain, bourgmestre ; Clotuche et Grégoire, échevins ; Paquay, Bruyère, Masson, Clément, conseillers, et Gillet, secrétaire.
La séance est ouverte à 3 heures de relevée.
Le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance précédente, dont la rédaction est approuvée.
Il donne ensuite lecture de la correspondance :
1° D’une lettre de remerciements adressée par M. Daco, instituteur à Neuville, à Messieurs les conseillers communaux qui lui ont accordé leur suffrage lors de sa nomination aux dites fonctions.
2° De l’approbation du procès-verbal d’adjudication des fournitures et travaux d’entretien à la voirie vicinale en 1887.
3°De l’arrêté royal du 18 novembre 1886 approuvant les délibérations du Conseil communal des 27 novembre 1882 et 13 novembre 1884, par lesquelles le Conseil communal décide de placer certaines parties de son territoire dans le régime spécial de la loi du 1er février 1844 sur la police de la voirie urbaine.
4° M. Beaupain, bourgmestre, expose au Conseil, après communication des pièces, que par jugement du tribunal de première instance de Marche, en date du 4 décembre courant, la commune a été condamnée à payer à M. Cupper, architecte provincial à Bastogne, une somme de 1,667 francs 98 centimes, montant de ses états des frais approuvés, plus la note des frais du procès s’élevant à fr. 114-05, ce qui porte la dépense à fr. 1,812-03.
Après cet exposé, M. Beaupain fait remarquer que la commune ne peut se soustraire à ce paiement et que, vu l’urgence et pour éviter d’autres frais à occasionner par la levée du jugement, etc., il convient de régler cette affaire sans plus de retard et qu’il va être procédé au vote sur la demande du crédit spécial faite par le Collège.
MM. Bruyère et Masson s’abstiennent. MM. Clotuche et Grégoire votent le crédit.
M. Paquay déclare ne plus vouloir prendre part à la séance, cette affaire ne concernant pas sa section.
M. Paquay s’étant retiré et le Conseil n’étant plus en nombre, la séance est levée à 3 ¼ heures.

Bibliographie.

L’Armée et le Péril social, par M. LE MAIRE, juge de paix du canton de Vielsalm.

Les évènements qui ont ensanglanté au mois de mars dernier la province de Liège, puis celle de Charleroi et le rôle prépondérant joué par l’armée dans la répression des troubles, ont attiré l’attention publique sur nos forces nationales.
M. Léopold Le Maire, étudiait depuis plus d’un an, à la lumière des faits historiques, le rôle que l’armée est appelée à jouer dans un Etat sainement constitué ; il avait même écrit sur ce sujet, dans la Revue générale (février), un article succinct, mais très-remarqué, à la suite duquel des instances furent faites auprès de lui par quelques hommes clairvoyants afin de l’engager à compléter son étude et à la publier en un ouvrage spécial. M. Le Maire se remit donc à l’œuvre et son travail était terminé lorsqu’éclatèrent, comme la foudre, les hideux désordres de Charleroi, qui venaient lui démontrer combien ses aperçus étaient justes et fondés.
L’Armée et le Péril social a été édité par la Société belge de Librairie, rue des Paroissiens, à Bruxelles. L’ouvrage forme un beau volume de 286 pages environ.
Nous n’en saurions assez recommander la lecture à tous ceux qu’intéressent les moyens de préservation de l’ordre social actuel. Ils apprendront à connaître dans cette étude quelles sont les règles qui doivent présider à l’organisation de la force publique si l’on veut qu’elle soit un instrument efficace et toujours infaillible aux mains des pouvoirs conservateurs.
D’intéressantes comparaisons établies entre les rôles si différents joués dans la politique intérieure par les armées française et prussienne jettent un jour singulier sur la thèse développée par l’auteur et qui peut se résumer par cette proposition : Les cadres d’officiers doivent être issus en grande majorité des classes dirigeantes de la nation ; la stabilité gouvernementale n’est assurée que si cette condition est remplie. (Extrait du Journal de Bruxelles)

Faits divers

Société de secours mutuels La FRATERNITE de Vielsalm.

Messieurs les membres sont priés de se rendre à la réunion générale et obligatoire, qui se tiendra en la Maison communale de Vielsalm, le dimanche 9 janvier 1887, à 2 heures de l’après-midi.
Le Secrétaire GILLET.
Le Président, PIRONT.

Tombola. — Comme nous l’avions annoncé, la Tombola établie à Vielsalm au profit des pauvres a été tirée dimanche dernier, à 3 heures. [liste des numéros gagnants]

On nous prie d’insérer ce qui suit :
Bertrand, Denis, élève de l’école adoptée de Jevigné (Lierneux), a obtenu un certificat de capacité au concours officiel qui a eu lieu le 2 août dernier entre les élèves des écoles primaires de la province de Liège, au nombre de 999 concurrents.
Nos sincères félicitations à ce jeune élève ainsi qu’à son digne maître.

Etat-Civil de Vielsalm

Du 15 au 22 décembre.

NAISSANCES : 3.
Léon-Gustave, fils de Perrot, Emile-Ernest, journalier, et de Noël, Marie-Joseph-Philomène, ménagère, à Salmchâteau.
Séraphine-Marie-Joseph, fille de Grandjean, Jean-Joseph, maréchal-ferrant, et de Hazard, Marie-Jeanne, ménagère, à Rencheux.
Octave-Thodore-Joseph, fils de Tigny, François-Clément-Joseph, ouvrier ardoisier, et de Colla, Marie-Anne, ménagère, à Bèche.

DECES : 0.

MARIAGE : 1.
Wampach, François, clerc d’huissier, âgé de 28 ans, avec Dubié, Marie-Anne, sans profession, âgée de 27 ans, à Vielsalm.

RANSCRIPTION

De l’acte de mariage avenu à Florence le 5 mai 1886 entre : S.E. le prince Emile-Auguste-François Barbiano-Belgioioso d’Esfe, âgé de 31 ans, rentier, né et domicilié à Milan, et la noble demoiselle Madeleine-Charlotte-Marie-Ghislaine-Josèphe Desmanet de Briesme, âgée de 28 ans, rentière, née à Bruxelles et résidant à Florence.

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