La première page de L’Organe de Vielsalm du 16 janvier 1910 est entièrement occupée par
une pétition qui circule dans la population de la région tendant à organiser un train supplémentaire
de Trois-Ponts à Libramont pour permettre notamment aux voyageurs de disposer
de plus de temps à Bastogne. On verra si
les demandeurs auront gain de cause.
Un assassinat à la frontière : deux
personnes se rendant à Weismes par un chemin creux ont trouvé un homme égorgé
aux environs de Born. Il s’agissait d’un fermier qui avait touché une assez
forte somme d’argent. Les assassins, car on croit savoir qu’ils étaient deux,
seraient des chemineaux qui auraient pris la direction de la Belgique. Leur
signalement a été transmis et la gendarmerie de Stavelot a
fait une battue à la frontière et a visité toutes les cambuses.
A Vielsalm, la gendarmerie vient de
découvrir l’auteur des vols de fils de cuivre servant à la transmission de
l’énergie électrique au siège des Ardoisières réunies de Cahay. 7 kg de câble
coupés en morceaux de 4 à 5 cm ont été retrouvés en la possession de J.F. de
Salmchâteau. D’autres soupçons pèsent sur cet homme et on en reparlera sans
doute.
L’Organe
du 23 janvier 1910 annonce que la loi sur
la milice a été signée le 14 décembre et qu’elle organise la suppression du
tirage au sort. Outre les engagements volontaires, le recrutement de l’armée se
fera dorénavant par l’appel des jeunes gens dont un frère n’accomplit pas ou
n’a pas accompli un terme de milice. La nouvelle loi prévoit une série
d’exemptions.
Dans
L’Organe du 15 janvier 1911 on
trouve cette poésie que je ne résiste pas au plaisir de vous faire
partager :
Le Manoir
Oui, il se dresse encor là-haut sur l’azur bleuSa fierté domine tout le vallon joli ;Ses donjons grisâtres où sont tombés les preuxSe profilent, massifs dans l’éther infini.Hautain, il s’impose aux choses d’alentourLes pierres s’effritent sous ses haillons de lierre ;Où logent sûrs, muets, d’un tranquille séjourHiboux et chouettes amis de toutes ses meurtrièresC’est le castel antique de mon pays natalQui vit, impassible, dans le recul des temps ;C’est le manoir hardi le héros triomphalLe vainqueur du César de la Rome d’antan.Souvent, il a vu arriver sur lui, terriblesEt les traits et les flèches d’un peuple ennemi ;Mais lui, au fort de la tourmente où il les cribleDu jet de ses balistes, ses meilleurs appuisLa paix se rétablit.- Les fêtes recommencent ;Le cor sonne éclatant, et le pont levisA laissé passer une horde qui s’élanceDans le bruit des sonnailles et des cliquetis.Et il se dresse encor sur l’azur bleuEt sa fierté domine le vallon joli ;Ses donjons grisâtres où sont tombés les preuxSe profilent encor dans l’éther infini.
Raymond Marx
Qui
va se risquer à une analyse de ce texte ?
Dessin
signé A.L. ( Adolphe Lacomblé vraisemblablement) et daté 1881 du château des
Comtes de Salm, très certainement ce « manoir ».
Robert NIZET
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