lundi 5 septembre 2016

L’ancienne demeure seigneuriale de Beho : la maison « mayesch »

Au début du XVIIIe siècle, cette demeure était habitée par Jean Pierre PACKES, mayeur et officier de la cour de Thommen dont Beho faisait partie, à l’exception de quelques maisons sur le territoire du comté de Salm. PACKES exerçait aussi les fonctions de notaire, au moins jusqu’en 1737. Sa fille, Marie-Madeleine, épousa, en 1711, Léonard-François-Félix de FAYMONVILLE qui fut notaire également. Le couple aura comme fils, Léonard-François de FAYMONVILLE, né à Beho le 10 mars 1720, est cité comme notaire à Beho de 1749 à 1760. Il contracta mariage à Vielsalm, le 19 février 1754, avec Marie-Catherine BAPTISTE, du « Vieux-château » à Commanster, fille de l’échevin de Salm, Henri-François BAPTISTE et d’Anne-Pétronille SCHEURETTE. On peut encore admirer la superbe pierre tombale de cette dernière à l’entrée de l’église de Commanster. 

Emplacement de l'ancienne maison seigneuriale de Beho.

 En 1765, la veuve du notaire de FAYMONVILLE était remariée à Jean-Henri de MÉREN, originaire d’Oudeler, officier héréditaire de la cour de Thommen. Il meurt à Beho en 1803 ; sa femme aussi, en 1810. 
La maison de Méren, près de l'église.
Un fils de cette seconde union, Jean-Paul de MÉREN (1768-1847), est établi à Marche-en-Famenne comme directeur des postes royales ; il deviendra même bourgmestre de cette ville de 1814 à 1823. Son fils, Richard de MÉREN (1828 – 1880), personnage haut en couleurs, fut l’un des protagonistes d’un attentat raté contre l’Empereur Napoléon III, en 1853. Il fut condamné à la déportation au bagne de Cayenne, puis amnistié en 1859. 

En 1855, Ferdinand-Antoine de MÉREN, autre fils de Jean-Paul, est directeur en chef de l’administration des postes de Belgique, à Bruxelles, lorsqu’il vend au profit du docteur en médecine Gaspard BERNARD, originaire de Dampicourt, tous ses bâtiments à Beho, moyennant 5 350 francs. BERNARD avait fréquenté l’école latine du curé DEBRA à Bovigny. 
Malgré ses 87 ans, il pratiquait encore la médecine. C’est en allant visiter un malade au village qu’il fut victime d’un stupide accident. Un cycliste qui venait derrière lui, l’effraya, et, en voulant l’éviter, le docteur tomba. Cette chute provoqua une congestion cérébrale. Il mourut le même jour, le 28 septembre 1909, sans avoir repris connaissance. Il avait été décoré pour son combat dans la lutte contre le choléra. 
La maison convertie en "Hospice Ste-Marie", carte postale.
Plus tard, la maison de Beho fut convertie en hospice, tenu par des sœurs. C’est là que s’éteignît, en 1965, le fils du docteur, Walter BERNARD, ancien curé de Bovigny, qui y avait pris domicile lorsqu’il fut pensionné en 1937. La tombe monumentale de la famille BERNARD se trouve sous la bretèche de la tour de l’église de Beho. 
Emplacement de l'ancienne maison seigneuriale, photo google.
Avant d’être la proie d’un incendie, au début des années 2000, la vieille maison avait été convertie en gîte. Les ruines ont été rasées.

Georges BENOIT

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