(mise à jour 10/09/09)
Vers 1890, Gustave JOTTRAND, lors de défrichements de bruyères près de Salmchâteau, au lieu-dit « persay », a découvert de nombreuses petites meules à broyer le grain, en arkose. Au voisinage, se trouvent des carrières, dont on voyait toujours les traces en 1968.
Meule du « persay », jadis en possession de Gaston REMACLE.
(G. JOTTRAND, L'industrie de la fabrication des meules en Belgique avant et après la conquête romaine, dans Bull. Soc. Anthrop., t.13, Bruxelles, 1894 -95. Cfr. Aussi, G. JOTTRAND, Communication sur les meules en arkose, au Congrès d’Archéologie d’Arlon de 1899, Arlon, 1900 ; et G. JOTTRAND, Notice sur Alt-Salm et anecdotes de l’époque, dans un Guide touriste à Vielsalm et les environs, Vielsalm, GILLET, sans date (vers 1907).)
Ces meules sont de type ovoïde, rappelant la forme d’une fève de café. Par un mouvement de va-et-vient effectué à la main, elles permettaient de broyer le grain sur un bloc de pierre.
Plusieurs exemplaires apportés par JOTTRAND près des ruines du château de Salm s’y rencontrent toujours. Gaston REMACLE en a trouvé d’autres.
Il s’agit là d’un type de meules bien antérieur à l’époque romaine ; celle-ci reprendra l’industrie de meules, mais en donnant aux pierres une autre forme et de plus grandes dimensions.
Le mode de mouture auquel les meules ovoïdes servaient s’est continué identique, à travers les âges, depuis les temps les plus reculés. Toutefois, il semble bien qu’au pays de Salm leur fabrication sur une grande échelle, ne puisse se situer avant la période celtique.
Gaston REMACLE estime qu’il faut attribuer à la même industrie et à la même époque les « fosses », comme les appelle le langage local, parsèment la crête du thier à partir de Quatre-Vents et dans la direction de l’est.
Elles sont au nombre d’une quarantaine, s’échelonnant sur une longueur de près d’un km. La plus importante compte une douzaine de mètres de profondeur, « la grande fosse ».
L’aspect des excavations, leur importance d’ensemble, leur genre uniforme d’exploitation portent à conclure qu’elles ne peuvent être dues qu’à une mise en valeur systématique du thier, et en vue d’une activité commerciale assez prononcée.
Broussailles, mousses, bruyères, humus, qui en recouvrent les pentes témoignent d’un long passé.
Aucune archive ne fait mention d’un travail à cet endroit. D’autre part, les besoins locaux de pierre pour la construction dans le passé trouvaient à se satisfaire sans recourir à la pierre de ce thier.
Les blocs extraits ne pouvaient être que d’un volume restreint, vu la nature de la pierre et le mode d’extraction, et ne permettaient la fabrication que de pièces assez modestes.
Ndlr:
1) Dans les notes de G.REMACLE, il est précisé qu'une longue suite d’excavations du même genre se retrouve également entre Sart et Provedroux, ainsi qu’à l’est de Mauvaises-pierres, ce dernier endroit est dit en 1738, « sur les fosses des vieux moulins dit in den Houcken » (acte not. HONVLEZ, 2-6-1738).
2) P. LEJEUNE, relate la découverte d'un broyeur néolithique à Neuville en 1975, dans G.S.H.A. n°3 (1975), pp.67-68.
3) F. CUMONT, Note concernant les meules en arkose et en téphrite de la région de Vielsalm, dans Annales de la Fédér. archéol. et histor. de Belgique, t.14, Arlon, 1900, pp.29-32.
4) P. LEJEUNE, relate la découverte de 2 autres broyeurs, l'un près de l'église de Neuville, l'autre le long du chemin forestier allant de "Qautre-Vents" au sommet du Gros-Thier, dans G.S.H.A. n°5 (1976), p.83.
5) P. LEJEUNE, relate la découverte d'un quatrième broyeur néolithique à Neuville, dans G.S.H.A. n°11 (1979), p.95.
Bonjour,
RépondreSupprimerje suis archéologue et m'intéresse à l'origine des outils en pierre, et notamment des meules, que l'on retrouve dans le nord de la France et la Belgique.
Comment puis-je vous contacter ?
grgsbenoit (signe habituel)gmail.com
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