(mise-à-jour 01/09/09)
Au sommet du massif rocheux dénommé Gros-Thier, entre Bèche, Salmchâteau et Vielsalm, on peut remarquer, parmi la végétation boisée, les traces d’une levée de pierres sèches.
Celle-ci, en forme de fer à cheval, est flanquée d’un fossé en partie comblé (en 1968) et dont le fond s’abaissait à 4 m. environ du sommet du mur. Elle se termine par des massifs de roches schisteuses. Le tout se ferme, sur le devant, c’est-à-dire vers la rivière située 180 m. plus bas, également par une levée de schiste en pierres sèches.
L’ensemble ainsi ceinturé mesure 280 m. de longueur sur 180 m. en moyenne de largeur.
Manifestement, il constitue un ouvrage de défense et de refuge, édifié à une époque fort reculée.
En 1918 et 1928, le Service des fouilles de l’Etat, sous la direction de Mr. RAHIR, y a effectué des recherches. Elles n’ont amené la découverte d’aucun vestige archéologique.
Toutefois, les caractéristiques de l’ouvrage permettent de le dater de l’âge du fer, parce que, RAHIR, il se situe sur la ligne des exploitations aurifères gauloises ; celle-ci comporte d’ailleurs d’autres abris de ce genre, notamment ceux de Walk et de Longfaye.
(E. RAHIR, Vingt-cinq années de recherches, de restauration et de reconstitution, Bruxelles, 1928, pp.199-201.)
En dehors de la période pré-romaine, cet ouvrage ne trouve d’ailleurs pas de justification. C’est donc abusivement que la dénomination de « camp romain » est parfois donnée à cet ouvrage. Cette dénomination doit dater du XIXe siècle, c’est-à-dire, quand on débuté des études sur la région.
Ndlr:
1) A. CAHEN-DELHAYE écrit que la fortification a été établie à 545 m. d'altitude, qu'il s'agit d'un site protégé naturellement par deux abrupts, hauts de 160 m. Les deux autres fronts ont été barrés par une importante levée de pierres flanquée extérieurement par un fossé. Longue de 404 m., large de 10 à 14 m., la levée présentait en 1976, une hauteur de 1,75 m. Le fossé parallèle à ce rempart et partiellement comblé, avait autrefois une profondeur de 1,25 m.
Cette fortification avait fait l'objet de quelques sondages en 1928 et 1970. Le Service National des Fouilles a procédé à de nouvelles recherches en août 1975.
(La fortification du "Gros Thier" à Salmchâteau, dans G.S.H.A. n°5 (1976) pp.78-79)
Cette dame dévoile le résultat de l'analyse du carbone 14 de quelques charbons de bois, qu'elle avait recueillis dans le rempart. Cette analyse a daté les vestiges de 470 à 440 avant notre ère, soit la phase I de La Tène.
( Une date radiocarbone de la fortification de Salm-Château, dans Archaeologia belgica, n°196, Conspectus MCMLXXVI, Bruxelles, S.N.F. 1977, p.14)
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