dimanche 13 septembre 2009

Le gros Joseph, de Courtil.

Le gros Djôsef, courtaud, rougeaud et tout rondouillard, ne se tuait pas tellement au travail. Par contre, il transpirait beaucoup à boustifailler ; après quoi, il fallait bien qu’il se reposât. « Entre les coups », il prisait continuellement.

Un matin, après avoir, comme d’habitude, copieusement déjeuné, il doit aller à Beho, assister à l’enterrement d’une vieille connaissance. Après la cérémonie, Djôsef avait l’estomac dans les talons. Il se dirigea vers la mortuaire, croyant bien y trouver table mise pour e repas traditionnel des funérailles.

Malheureusement, il avait oublié que le défunt, lui aussi, misogyne impénitent, n’avait aucune parenté dans la localité. Rebroussant chemin et de plus en plus affamé, force lui fut d’entrer dans la première gargote rencontrée. Il s’y fit servir trois tranches d’un immense pain de seigle, une vraie roue de brouette, tranches grassement beurrées, qu’il avala goulûment, avec deux grandes jattes de café.

Puis il héla le patron pour régler la douloureuse : « C’est un demi franc ».
– « Mais, c’est trop cher ! Je n’ai pas mangé mon saoul » !
– «Tant pis, vous pouviez en prendre davantage pour le même prix » !
– « en ce cas, raboutomme li pan èt l’boure ».

et Djôsef, reculant de plusieurs crans la boucle de sa ceinture, se remet à table et enfourne quatre autres grosses tartines.
Enfin, il se redressa dignement et s’éloigna vers Courtil, en « pennetant » tout au long du chemin.

ROUVA

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