vendredi 18 septembre 2009

Notes historiques. Fraiture (1).

(publié dans Pays de Salm, le 27 juin 1954)

Un village paisible de notre Luxembourg qui dépend de la commune de Bihain, assis sur un coteau sur un beau paysage boisé. On y poursuit la vie campagnarde dans le grand calme et le travail traditionnel des générations. Les maisons sont bien groupées autour de la petite église dont la mince flèche domine à peine le faîte des toits voisins. Petit hameau dont on parle peu.
Dans le pays, on dit que le nom de Fraiture vient du mot patois « Freudure » (froidure) et il eut été bien difficile de lui donner un nom qui caractérisait le mieux le climat de cette contrée.

Fraiture est écrit « Fracture » en 966. Il ne serait pas surprenant que ce mot correspondit au « Scheid » allemand, indiquant séparation, partage de terres, d’héritage, da canton, de pays. « Fractus » de « frango » peut désigner un terrain brisé, une fosse, une carrière.

Fraiture viendrait-il de « Faya », déesse du nord ?

À l’endroit où était situé autrefois le village, il existe un étang alimenté par une fontaine qui ne tarit jamais et qui a pour nom : Fontaine de St-Hilaire.

Cette fontaine paraît sortir d’un amas de décombres, dans une vallée bien abritée par les éminences environnantes. On y a retrouvé jadis une cave et les assises d’une habitation, voire même des sommes d’argent assez importantes enfoncées dans le sol.

Cet étang qui fut le rendez-vous des pêcheurs de truites, est aujourd’hui envahi par une végétation luxuriante dans une épaisse.

L’un des points les plus élevés qui environnent ce vallon s’appelle « Thier de la forge », et, à une faible distance, on voit un amas considérable de résidus de fer et de verre, ce qui porterait à croire qu’autrefois l’industrie y était florissante et qu’il y avait là, une fonderie de fer et une fabrique de verre. Ce n’est nullement surprenant car ces industries sont très anciennes sur le sol luxembourgeois.
L’industrie de la forge du fer trouvait sur place et en grande abondance le minerais, le combustible et l’eau, c’est-à-dire la force motrice. Des exploitations sidérurgiques existaient à Bihain.
Le « Mont des Forges » au hameau de Regné, rappelle les usines de jadis au pied de la colline. À Mont-le-Ban, le « pré aux Fosses », et ainsi nommé parce que l’on y voyait de grandes fosses à demi remplies de scories et de morceaux de fonte, ainsi que les restes d’un fourneau.

On pourrait citer maints exemples, prouvant, qu’au moyen-âge le Luxembourg s’adonnait largement à la métallurgie du fer.



Fraiture fut affranchi en 1808 par Ferdinand II, empereur d’Allemagne, moyennant le payement de trois mille livres.
La seigneurie de Fraiture appartenait vers 1740, à la famille COUDENKOVE.

Il existe non loin, la « Baraque de Fraire », dans la grande fagne qui s’étend exactement à 450 mètres à l’ouest de Bihain, certaines « mardelles » fort intéressantes. Elles ont une forme parfaitement circulaire et sont très bien groupées.
L’une d’elle mesure trente-cinq mètres de diamètre. Il ne peut y avoir de doute quant à l’origine des mardelles qui, toutes, ont été creusées de main d’homme, ainsi qu’en témoignent les terres jetées sur les bords et formant bourrelet ; mais leur destination et leur âge restent à déterminer. Ces mardelles furent étudiées en 1907 par les services des fouilles des musées royaux d’art et d’histoire de Bruxelles.
À suivre.

HISTORIENS

Ndlr:
Ferdinand II, fut empereur d’Allemagne en 1619. Il y a là une faute de frappe lors de la publication de l'article !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire