dimanche 20 septembre 2009

Notes Historiques. Regné-Bihain (1).

(publié dans Pays de Salm, le 6 décembre 1953)

Le village de Regné ne dit rien qui vaille pour les touristes. Les automobilistes, qui en trombe, passent en cet endroit de la haute Ardenne et filent sur la belle route macadamisée vers Vielsalm ou la Baraque Fraiture, ne prêtent qu’un œil distrait aux paysages familiers de ce coin perdu, section de la commune de Bihain, qui semble endormi.

À s’attarder devant cette bourgade si humble, sans aspect particulier, où l’intimité paysanne de ses basses constructions entourent l’églisette, on cherche en vain pourquoi le touriste viendrait s’attarder en un décor si peu attrayant.

L’église ici, est sans prétention. Vieille bergère, elle paraît paître les tombes grises d’ardoises de son cimetière. Pauvre édifice meurtri par la mitraille de la campagne de Von RUNDSTEDT. Il est néanmoins resté debout, perdit sa flèche, son élan vers le ciel. Extérieurement, nous l’avons vu dans un état déplorable. Toiture percée de nombreux trous d’obus, tour ébranlée et lézardée, le mobilier en partie brisé, peu réjouissant tableau.

En août 1952, on procéda à la restauration de l’édifice. Il n’était pas prévu de modifications fondamentales, comparativement à la structure et à son cachet primitif. Les autorités jugèrent superflu, même de l’agrandir. La population relativement réduite de la paroisse ne le concevant pas.

Aux alentours, c’est une succession de croupes larges, de plateaux élevés, où domine « Colanhan », hauteurs en dômes chevauchant à l’infini. L’ensemble à un aspect sévère mais non dénué de pittoresque.

Nous sommes à Regné, dans le voisinage de la crête des Ardennes, non loin du plateau des Tailles (648 mètres).
Le village est encaissé dans un fond de verdure où les maisons s’agglutinent, pareilles à des corps lourds. C’est un désordre de toits, de crêtes, de versants. À flanc de colline, des chemins le traversent en tout sens. Ils vont, serpentant et sinueux, abrupts et très raides parfois.

L’ardoise et la pierre régionale qui s’apparient, fusent de ci, de là, avec les prés clairs et les arbres fruitiers prometteurs de récoltes abondantes de fruits dorés et roses.

Les croix de bois commandent l’entrée du village, mêlant leur symbole à la vie des logis, des nids, des feuilles et des fleurs.

Au moment où nous arrivons à Regné, une grisaille veloutée de brume enveloppe toute chose. En cette fin de juillet, nous vivons la période caniculaire. Ici, cela se remarque tout particulièrement aux fraicheurs du soir et du matin.

L’heure est délicieuse. Si nous faisions un tour dans les environs ?

(à suivre)

Ch. PIERARD.

2 commentaires:

  1. Bonjour,
    Ma famille étant originaire du village, je suis en train de créer un site sur Regné et je voudrais savoir si vous êtes d'accord que je fasse le lien vers votre blog (partie Regné I et II) pour étayer la partie historique du village.
    Merci d'avance pour votre réponse.
    P. LAURENT

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