dimanche 27 février 2011

Organe de Vielsalm

(Dimanche 23 janvier 1887. Deuxième année, Numéro 4.)

CONSEIL COMMUNAL DE VIELSALM


Compte-rendu de la séance du 13 janvier.

Sont présents : MM. Grégoire, échevin ; Laplume, Sépult, Paquay, Masson, Bruyère, conseillers, et Gillet secrétaire.
La séance est ouverte à 3 heures de relevée.
Le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance du 27 décembre dernier. Ce document est approuvé avec les trois renvois faits en marge du troisième objet.
Ont voté l’approbation : MM. Laplume, Sépult, Paquay, Bruyère et Masson-Jeunejean.
A voté contre : M. Grégoire, échevin.

Le Conseil reçoit en outre communication de la correspondance :
1° De la lettre de M. le gouverneur de la province, communiquée en copie par M. le commissaire d’arrondissement de Bastogne, le 23 décembre 1886, l’informant que le fonds commun n’interviendra plus dans les frais d’entretien de l’aliéné Duchesne.
2° Le Conseil entend la lecture de la lettre de M. le commissaire d’arrondissement du 7 janvier 1887, transmettant en communication l’arrêté de m. le gouverneur de la province de Luxembourg, en date du 4 janvier 1887, maintenu par arrêté de la Députation permanente le 6 dito qui suspend l’exécution de la délibération du Conseil communal du 27 décembre 1886, portant nomination du sieur Jean-Joseph Bruyère aux fonctions de membre du Bureau de bienfaisance de cette commune, en remplacement de M. Félix Grosfils, membre sortant, lequel ne figurait pas sur les listes de candidats présentés, l’une par le Bureau de bienfaisance et l’autre par le Collège échevinal.
M. Sépult dit que M. Andrianne, membre du Bureau de bienfaisance, n’a pas été convoqué à l’assemblée du Bureau, et demande, au nom du Conseil, communication des livre et pièces relatifs à cette affaire.
3° Le procès-verbal de vérification de la caisse communale, 4e trimestre 1886, présentant un encaisse de fr. 648-43, est communiqué au Conseil.
4° Le Conseil décide qu’il y a lieu de liquider à Mme veuve Scheuren une somme de 63 fr. 70c. pour entretien de l’indigent Larondelle.
4° Charge le Collège des bourgmestre et échevins de procéder aux formalités préliminaires pour parvenir à vendre un excédant de voirie à la famille Henrard, qui en a fait la demande, et nomme MM. Paquay, conseiller communal, et Jules Andrianne, membre du Bureau de bienfaisance, experts chargé d’évaluer le dit excédant.
5° Ajourne sa décision à prendre et relative à l’imposition communale ou emprunts pour couvrir une somme de fr. 12,736-79, formant le montant total des déficits au budget de 1886.
6° Ajourne également la formation du budget communal de 1887.
7° Le Conseil, réuni en comité secret, entend les explications de Mlle Bombert, maitresse de couture à Neuville, et ajourne sa décision.
L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 4 ½ heures.

CORRESPONDANCE.

Monsieur le Bourgmestre de Vielsalm nous prie d’insérer ce qui suit, ce que nous faisons avec plaisir puisqu’il s’agit de faire connaître la vérité et les manœuvres du Conseil communal :

Monsieur l’éditeur de l’Organe de Vielsalm,

Dans son n° du 2 courant, l’Echo de la Salm a reproduit le compte-rendu d’une séance du Conseil communal en date du 27 décembre dernier.
Comme cet article me visait personnellement, j’ai relevé les inexactitudes nombreuses et mal intentionnées qui s’y rencontraient.
Dans son n° d’hier, le rédacteur de l’Echo se borne à publier le paragraphe final de ma réponse, prétextant ne pouvoir l’insérer en entier à cause du cadre restreint de son journal.
Je ne pense pas, M. l’Editeur, que ce soit là la véritable raison ; mais passons. Je n’insisterai pas auprès de lui. Je viens vous prier de vouloir reproduire in extenso dans vos colonnes la réponse que j’adressai à votre confrère et dont la teneur suit :
Vielsalm, le 12 janvier 1887
Monsieur l’éditeur du journal l’Echo de la Salm à Vielsalm.
Dans votre n° du 2 janvier courant, vous publiez le compte-rendu d’une séance tenue par le Conseil communal de Vielsalm le 27 décembre dernier, séance à laquelle je n’ai pas assisté.
Je lis dans ce compte-rendu ce qui suit :
« Qu’il n’est pas vrai que le Conseil communal ait autorisé le Collège des bourgmestre et échevins de faire confectionner les prétendus plans, devis et cahier des charges prémentionnés. »
Je tiens à faire connaître à vos lecteurs que cette déclaration du Conseil communal, par l’organe de M. Sépult, conseiller, est absolument contraire à la vérité.
Il me suffira pour le démontrer de reproduire ici les termes mêmes de la délibération du 29 mars 1884, qui porte :
Le Conseil décide :
« Qu’il y a lieu de profiter de la construction des écoles de Vielsalm pour comprendre au centre de l’immeuble dont il s’agit ; charge le Collège des bourgmestre et échevins de faire dresser plans et devis de l’ensemble par M. Kupper, architecte provincial à Bastogne ».
C’est en vertu de cette décision votée par cinq membres contre un et deux abstentions, que le gouvernement provincial a chargé M. Cupper d’exécuter les dits plans et devis.
Je lis ensuite dans votre compte-rendu :
« Qu’il n’appartenait donc pas à M. Beaupain, bourgmestre, de faire faire les prétendus plans, devis et cahier des charges en question, portant la date toute récente du 30 juillet 1885. »
Par délibération du 7 janvier et du 11 février 1885, le Conseil chargeait M. Loneux d’exécuter les dits plans et devis ; ces délibérations ont été improuvées par la Députation permanente dont la décision a été maintenue sur appel par arrêté du ministre de l’intérieur en date du 7 septembre 1885.
Dans ces deux délibérations, . Sépult adoptait en principe la confection des plans et devis. Je n’avais pas besoin de faire confectionner les plans et devis en question, dont l’architecte provincial avait été chargé par la Députation permanente, et ce travail n’est pas d’une date aussi récente que veut bien le dire M. Sépult, puisque l’arrêté ministériel qui en charge définitivement l’architecte provincial est encore d’un mois postérieur à cette date.
Votre compte-rendu dit encore :
« Qu’il est regrettable que la Députation n’ait pas autorisé la commune à ester en justice contre la réclamation trop bien fondée de M. l’architecte Cupper. »
Je crois utile de faire connaître à vos lecteurs que le Conseil s’est pourvu en appel de cette décision de la Députation, laquelle a été maintenue par le ministre de l’intérieur le 19 octobre 1886.
Il résulte de tout ce qui précède que le Conseil communal, au lieu d’adopter un système de défense absolument dépourvu de sens commun, s’était tout simplement soumis aux décisions prises par les autorités supérieures compétentes ; il aurait économisé à la caisse communale des frais considérables auxquels va donner lieu le procès Cupper, et ainsi diminué un peu les impôts extraordinaires dont, d’après vous, Monsieur l’éditeur, on se disposerait de frapper les habitants de Rencheux et de Vielsalm.
Vos lecteurs sont trop clairvoyants pour ne pas voir dans votre compte-rendu et dans les réflexions désobligeantes qui l’accompagnent une petite manœuvre électorale.
Je tenais donc de rétablir les faits dans leur réalité, afin que chacun puisse en retirer la part de responsabilité qui lui incombe.
Je terminerai en ajoutant, pour l’édification des contribuables, que les chemins de Bêche et de Burtonville, visés par votre article, n’ont coûté à la commune qu’un tiers des frais de construction et que ces chemins avaient été votés sur la demande des sections intéressées à la majorité du Conseil.
Je compte Monsieur l’Editeur que vous voudrez bien insérer la présente dans votre plus prochain numéro et vous prie d’agréer l’expression de mes sentiments distingués.

Le Bourgmestre, BEAUPAIN.


En ce qui concerne l’observation peu bienveillante de l’Echo au sujet des chemins de Bèche et de Burtonville, je me bornerai à lui faire observer que les personnes chez lesquelles il se renseigne l’induisent en erreur et savent parfaitement que le service de la voirie était assuré, l’autorité supérieure n’autorisant du reste jamais aucune dépense sans indiquer les moyens de la couvrir.
Il n’est donc nullement besoin de créer des ressources pour les travaux de voirie puisqu’il existe au règlement du compte de voirie, 1re page du budget de 1887, un boni de 6 950fr. 28 cent., pour couvrir toutes les dépenses faites jusqu’au 31 décembre 1886, ce qui rend donc complètement superflu la création d’impôts pour boucher le prétendu trou fait dans la caisse communale, dont parle si complaisamment l’Echo, trou qui n’existe que dans son imagination.
Agréez, etc. Le Bourgmestre, BEAUPAIN.

Faits divers

Vols. — On nous écrit de Gouvy : Pendant la nuit du 11 au 12 courant, des voleurs se sont introduits chez M. Effling, cordonnier, et Antoine Maréchal, boucher et négociant, tous deux demeurant à Gouvy.
Chez le premier, ils ont enlevé des souliers et une paire de bottes, le tout évalué à 80 francs ; chez le second, ils se sont emparés d’un quartier de viande de bœuf qu’ils ont pris la peine de découper convenablement et de bien envelopper ensuite.
On avait remarquer pendant la soirée deux individus circulant dans la localité sans but bien déterminé ; mais comme les crésus sont rares ici, personne ne craignant la perte d’un trésor, ces étrangers avaient pu sans encombre prendre leurs mesures.
Mais à Gouvy, lorsque tout le monde dort, la douane veille. Aussi, vers 2 heures du matin, nos deux individus se voient énergiquement poursuivis, forcés d’abandonner le quartier de viande. Ils ne durent leur salut qu’à un plantis de sapins qui leur offrit asile.
Que notre brave douane trouve ici l’expression de notre gratitude vive et sincère. À une prochaine rencontre, elle s’emparera du vol et des voleurs.

Nous apprenons de Tavigny, jeudi 13 courant, que deux individus habitant depuis peu cette localité y ont été arrêtés et conduits sous bonne escorte à la prison de Marche.
Voici les motifs de cette arrestation et les circonstances qui l’ont accompagnées : Un vol avait été commis à Troine (Grand-Duché de Luxembourg) ; d’un autre côté, un rasoir dit de rencontre avait été vendu à un habitant de Tavigny. M. le juge de paix de Houffalize, habitant aussi cet endroit, ayant appris l’un et l’autre faits, pria son domestique d’aller lui chercher le rasoir en question et, muni de cet objet, il se rendit à Troine, où il acquit la certitude que ceux qui avaient vendu le rasoir n’étaient autres que de vilains filous dont il fallait se débarrasser au plus tôt. Aussi la gendarmerie arriva-t-elle incontinent à Tavigny.
Elle se présenta ainsi, sans coup férir, accompagné de M. le juge, au domicile des deux inculpés.
Mais leur arrestation dut difficile à exécuter : ces individus ne se laissèrent garrotter qu’après avoir administré à leurs visiteurs force coups de pied et coups de poing.
La besogne fut rude, mais, grâce au courage des gendarmes et au dévouement de leurs compagnons, force resta à la loi.

Foires de la semaine. — Provinces de Luxembourg, Liège, Namur et Grand-Duché de Luxembourg. — Lundi 24, Durbuy : mardi 25, Wiltz, Dinant, Orchimont : mercredi 26, Laroche : vendredi 28, Salmchâteau : lundi 31.

ETAT-CIVIL DE VIELSALM
Du 12 au 19 janvier.

NAISSANCES: 2 : savoir:
Noémie-Marie-Sidonie, fille de Henri-Joseph Cahay, cultivateur, et de Marie-Anne Paquay, ménagère à Burtonville.
Grégoire-Joseph, fils Jean-Henri-Eugène Derochette, ouvrier ardoisier, et de Marie Grégoire, ménagère à Bèche.

DECES, 2, savoir :
Marie-Catherine Collette, âgée de 75 ans, ménagère, veuve de Jean-Joseph Piette, de Cahay.
Joseph Evrard, âgé de 32 ans, cordonnier à Vielsalm.

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