L’Organe de Vielsalm du 2
avril 1905 signale qu’un grand attrait à l’Exposition de Liège sera la présence les
12 et 13 mai de la célèbre meute de chasse à courre de Vielsalm que M. Saint
Paul de Sinçay, maître d’équipage, a bien voulu promettre d’envoyer et qui fera
accourir tous les amateurs de beaux chiens.
Il annonce aussi qu’une cabine téléphonique va être mise incessamment à
la disposition des intéressés. Elle sera placée à la poste, dans la salle
d’attente.
D’autre part, on demande des apprentis à l’Usine de pierres à aiguiser
de M. Gustave jacques à Vielsalm. [ancienne maison Grognard au-dessus du
magasin Hubo actuellement]
Le 30 mars 1913, l’Organe rapporte qu’un
incendie d’une extrême violence s’est déclaré dimanche soir dans la maison de M.
André Monfort à Lierneux. Grâce au prompt secours apporté par M Béchoux,
pompier volontaire et au bon fonctionnement du matériel que M. le Directeur de
l’asile avait bien voulu mettre à la disposition des sauveteurs, le sinistre a
pu être localisé. De la maison incendiée, il ne reste que des ruines. Le
parquet de Verviers a sur une plainte anonyme procédé à une enquête. Plusieurs
pensionnaires ont été interrogés.
Il est vrai que les Monfort voient régulièrement leurs immeubles partir
en fumée !
Le quadruple meurtre de Spa.
L’Organe de Vielsalm du 2
janvier 1910 relate cette horrible tragédie de Spa.
La maison du crime est adossée à la montagne boisée de la Sauvenière en contrebas
des routes et comprend un corps de ferme, un corps de logis et un restaurant. Sur
le côté, vers la route du Tonnelet, une porte donne sur la cour de la
ferme ; devant, vers la route de Spa, l’entrée des granges et des écuries,
la porte du restaurant. C’est en ce lieu qu’un horrible forfait a été commis.
Sous un amas de linge, Mme Evrard gisait, inanimée, morte, au milieu
d’une mare de sang ; à la tête, d’épouvantables blessures s’ouvraient, béantes. Le long du
mur, le cadavre du petit Evrard, sanglant lui aussi, s’étalait, la tête
fracassée. Sur le palier du premier étage, le corps, étendu sur le dos, de la
troisième victime, M. Evrard. La chambre de la vieille mère fut ensuite
ouverte : sur le lit un cadavre gisait, épouvantablement charcuté. Le
chien de garde avait aussi été égorgé.
La police fait d’actives recherches qui, pour l’instant n’ont rien
donné.
L’Organe du 3 avril de la même
année reparle de l’affaire avec la découverte d’un couteau ensanglanté. Les
parents des victimes ayant obtenu l’autorisation de mettre en vente tout ce qui
se trouvait dans l’auberge et faisaient donc l’inventaire : ils soulevèrent
un tiroir posé sur le comptoir auquel on n’avait jamais touché – négligence
impardonnable de l’instruction – et découvrirent un couteau ensanglanté !
Cette découverte a une portée très grande : elle vient consolider les soupçons
contre le garçon de café Louis Julien détenu à la prison d’Amiens.
Celui-ci arriva à Spa au moment de la quinzaine de l’aviation, prit pension
chez un cafetier de la rue de la
Sauvenière puis fut engagé comme garçon de café chez Evrard.
Au cours d’une discussion qu’il eut avec un logeur, Julien sortit un jour un
poignard de sa poche en disant qu’avec
cela il pourrait faire une belle boutonnière. Le témoin a formellement
reconnu le poignard en question. Cette découverte a provoqué une grande émotion
à Spa où l’on apprécie très sévèrement la façon dont l’instruction a été menée.
Le 29 octobre, l’Organe signale qu’un
sinistre quatuor composé de Julien, Jean, Garnier et Kerboriou, ( des
déserteurs, interdits de séjour et dépourvus de tout sens moral) a été arrêté
en France. La Cour
d’Amiens vient de commencer les débats concernant cette affaire.
Le 19 novembre, on apprend que
Julien, condamné à la peine capitale s’est pourvu en cassation et que les trois
autres qui ont eu la chance d’y échapper vont être dirigés vers le bagne de
Cayenne. Le 10 décembre, l’Organe précise
que ce pourvoi est rejeté et le 31
décembre que Julien a vu sa peine de
mort commuée en travaux forcés à perpétuité : il sauve ainsi sa tête. Fin
de l’affaire, donc, réglée en moins d’un an !
Robert
NIZET
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