vendredi 12 juin 2015

Trois hôtels « de Belle-Vue » à Vielsalm (3/5)


L’incendie de 1938
Un incendie détruisit complétement cet établissement réputé le 2 octobre 1938.  Ayant entendu certaines  conversations tenues à la maison entre Léontine et mes parents, je pense que cet incendie était peut-être  dû à la malveillance du locataire ou  à tout le moins à une très grosse imprudence. Allez savoir.

L’Organe de Vielsalm du 9 octobre n’en donnait qu’un compte-rendu très bref compte tenu de l’énorme réputation de l’établissement  et du patrimoine qu’il représentait dans la localité.
Dans la nuit de dimanche à lundi, un incendie d’une violence extrême s’est déclaré à l’Hôtel de Belle-vue à Vielsalm.
En un laps de temps assez court, le bâtiment et les annexes étaient en feu et, malgré le dévouement habituel, on ne put le circonscrire : il fallut se borner à préserver les constructions voisines.
Il n’y eut heureusement pas d’accident à déplorer, tout se borne à des dégâts matériels.
Il y a assurance.

Dans L’Organe de Vielsalm du 11 décembre suivant, on lit :
1)      Madame Thonard informe le public qu’il est strictement interdit de circuler dans la propriété de l’Hôtel de Bellevue (sic) et qu’elle décline toute responsabilité en cas d’accident.2)      Echo d’un important incendie.Madame Veuve Thonard, propriétaire de l’Hôtel de BELLEVUE (sic) détruit par l’incendie survenu le 2 octobre, nous informe qu’elle avait confié la sauvegarde de ses intérêts au BUREAU TECHNIQUE D’ASSURANCES, 33, rue de l’Université à Liège ; cette importante firme d’Assureurs Conseils de spécialistes avait procédé à l’étude ainsi qu’à la mise au point gratuite de son dossier d’assurances.
Les contrats d’assurances négociés par cet organisme n’ont donné lieu à aucune  contestation de la part des assureurs.Madame Thonard  tient à rendre publiquement hommage à ses assureurs conseils et à Monsieur Léon Crismer en particulier, pour l’énergie et le dévouement apportés dans le règlement du sinistre, et leur exprime toute sa reconnaissance pour les résultats obtenus et pleinement satisfaisants.

L’Annonce de Vielsalm du même 9 octobre est plus diserte et nous apporte des précisions sur les rapports entre Léontine Thonard et Nestel.

Un incendie a détruit l’Hôtel de Belle-VueIl était environ 9h30 dimanche dernier quand des habitants du quartier de l’église aperçurent une lueur intense dans la direction de l’Hötel de Belle-Vue ; ils se rendirent bientôt compte que le feu ravageait le dit immeuble et l’alerte fut aussitôt donnée.Le sinistre se propagea avec une rapidité telle que bientôt tout l’immeuble ne fut plus qu’un brasier ; les pompiers arrivés en quatrième vitesse durent se contenter de protéger les remises, but qui fut d’ailleurs parfaitement atteint.De l’hôtel proprement dit il reste les murailles extérieures qui sont à peu près intactes ; l’intérieur est absolument vide de toutes cloisons ; du mobilier, très peu de chose a pu être sauvé.Tout le monde dans la région connaissait l’Hôtel de Belle-Vue ; Madame Thonard  l’a exploité pendant de nombreuses années. Il y a un peu plus d’un an, la gérance de l’établissement changeait de mains- et passait à M.Nestel-Schindeler ; celui-ci louait pour un terme de deux ans avec option d’achat.A l’heure actuelle Madame Thonard est donc toujours propriétaire des meubles et immeubles, sauf bien entendu le mobilier et les marchandises que M. Nestel y a introduits depuis son entrée.Au moment du sinistre, l’immeuble était inoccupé. Depuis quelques jours déjà, M. Nestel et sa famille l’avait abandonné en raison du danger d’une invasion ; toutefois M. Nestel y était revenu passer la journée de dimanche mais était reparti pour Liège à l’express du soir.
 Dans le même journal ainsi que dans l’édition suivante est inséré l’avis suivant :
Monsieur Nestel de l’Hôtel de Belle-Vue nous prie de prévenir le public qu’il a déposé une plainte contre inconnu relativement aux bruits fantaisistes qui ont circulé à son sujet.

Il n’y a pas de fumée sans feu !
Le poète wallon Grégoire Fraikin dans ses Rimês d’on Sâvadje  rappelle aussi cet incendie en se permettant une privauté pour sauver une  rime : il n’hésite pas à situer l’événement au mois d’avril alors qu’il eut lieu en octobre.

La photo, prise de l’arrière, donne une idée de l’importance de l’établissement, ce qui n’apparaît pas forcément sur la plupart des cartes postales prises de face.

Robert NIZET

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