UN SALMIEN EXPERT EN ŒNOLOGIE
Certains jeunes éprouvent des difficultés à trouver leur voie après les humanités. Ils commencent parfois des études universitaires qu’ils interrompent prématurément au grand dam de leurs parents. Ceux-ci oublient que les ambitions universitaires ne sont pas les seules dignes de considération.
C’est un peu le cas de notre « vedette » de la semaine. Après des primaires à l’école Saint-Joseph et des humanités à l’ISC, Sébastien Huet a tâté de l’université sans conviction ni donc succès, a participé à l’une ou l’autre formation puis s’est mis à travailler comme barman aux Contes de Salme. Là, il a découvert la fonction de sommelier et ce qu’est une cave à vins. Ce fut le premier déclic. Par la suite il suivit à l’Institut technique de Rencheux les cours de dégustation en parallèle avec un emploi à l’herboristerie de Bihain. En 2008, sa passion pour le vin s’étant affirmée, il va faire un tour en Bourgogne et, de passage à Beaune, tombe en arrêt devant une « École du vin » ! Il entre prendre toutes les informations et s’inscrit illico pour l’année 2008-2009 : l’horaire est de 35heures/semaine, permet une formation complète technico-commerciale en vins et spiritueux axée principalement sur le produit, seuls 15% du temps étant consacrés à l’aspect commercial et permet l’obtention du BAC+3. Avant d’entamer les cours, il s’engage chez un viticulteur du coin pour faire les vendanges et travailler en cuverie, manière de se mettre déjà un peu au courant. Au cours de cette année, il fera aussi divers stages en entreprise et un voyage dans le Valais suisse, autre région viticole. Alors qu’il était confronté à des français fils de viticulteurs, des coréens, des chinois notamment et à des professionnels du vin ayant déjà de l’expérience, il sortira néanmoins premier de cette formation ! Chapeau, donc.
Il poursuit sa collaboration avec un viticulteur durant six mois et fin 2010 il s’en va faire les vendanges en Nouvelle-Zélande en profitant de l’inversion des saisons dans l’hémisphère sud. Il voulait faire la connaissance d’un autre pays mais préféra la Nouvelle-Zélande à l’Australie parce que les domaines y sont plus petits. Il fut pour ce choix conseillé judicieusement par François Gaspard, un salmien expatrié en Australie. De retour en juillet il passa l’été comme caviste à Beaune de nouveau, puis fit un autre stage chez un viticulteur dont la particularité est de produire du vin nature, sans produits chimiques, à partir des seuls raisins. L’année 2011 le vit accroître son expérience en Bourgogne toujours, à Avignon dans une chartreuse en tant que conseiller en vins, et de nouveau en Suisse à Neufchâtel et à Montreux. Il rentre au bercail à la fin de l’année dans le but d’ouvrir une structure de vente de vins et s’associe dans ce but avec Fabien Hubermont. Pour assurer ses arrières, il a repris son emploi chez Herbalgem et développe donc ses ventes sans vitrine pour l’instant, leur stock étant chez eux.
L’objectif de Sébastien est de démocratiser le vin et son envie est d’apporter une éducation aux gens qui sont plutôt craintifs : tout le monde ( sauf l’auteur de ces lignes) boit du vin, pourquoi ne pas bien boire ce vin ? Son avantage est de bien connaître les vins qu’il vend, de pouvoir parler de l’endroit où ils sont produits et des viticulteurs qui les fournissent. N’hésitez donc pas à le contacter à son adresse hhvins@gmail.com.
Le vin a vraiment changé la vie de Sébastien : il a eu la chance de côtoyer des stars du vin, de fréquenter des gens cités un peu partout en matière de gastronomie et de voyager déjà pas mal. Pas sûr que l’université lui aurait permis de faire sa profession de ce qu’il aime.
La photo a été prise en Nouvelle-Zélande au domaine Margrain Vineyards à Martinborough. Sébastien effectue un entonnage. Les fermentations terminées en cuve, le pressurage ayant été réalisé, il est temps de mettre le vin en fûts pour sa période d’élevage.
Robert NIZET
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