Certains d’entre vous ont peut-être eu l’occasion lors d’un passage à Troyes en Champagne de visiter la Maison des Compagnons. Ils ont pu y voir une impressionnante collection d’outils relatifs à la plupart des professions. C’est à cela que m’a fait penser, toutes proportions gardées évidemment, le « petit musée de Regné ». On peut en effet y voir, dans la première des deux pièces, une accumulation d’outils de jadis qu’utilisaient les différents corps de métiers dont l’énumération serait fort longue : le travail du bois et l’agriculture y tiennent une place importante mais on y découvre aussi bien d’autres choses comme des instruments de mesure, des appareils photographiques, du matériel de typographe et d’imprimeur, etc… La seconde pièce évoque l’intérieur de l’habitation et les habitudes de la vie de nos ancêtres : chambre à coucher, cuisine, « belle chambre », salle à manger, bureau avec à chaque fois un nombre considérable d’objets présentés avec bon goût et dont l’usage est maintenant oublié, ou carrément méconnu des plus jeunes. A l’origine de ce « petit musée de Regné » on trouve Gérard et Chantal Desbuquoit, de véritables passionnés et experts en la matière. Gérard est né à Comines et y passé sa jeunesse. Ses études à Tournai et à Mons en ont fait un ingénieur technicien mais c’est à la prévention en matière de sécurité qu’il a consacré une grande partie de sa carrière professionnelle. Chantal, elle, est de Bruxelles : son père était typographe et professeur d’imprimerie tandis que sa mère gérait une papeterie-imprimerie. Depuis qu’il est tout petit, Gérard a l’habitude de tout garder et, au début, c’était les outils ayant une partie en bois qui l’intéressaient. Mais petit à petit il a trouvé d’autres objets en vidant des caves, d’autres lui ont été donnés, d’autres encore ont été achetés en brocante ( environ 15% de ses avoirs). Tout ceci ajouté aux affaires héritées des deux familles constitue donc un ensemble très important. Les parents de Chantal devinrent des seconds résidents à Régné puis s’y installèrent définitivement. Gérard et Chantal venaient tout naturellement en vacances chez eux et, à la pré-pension, le choix de s’y installer eux aussi s’imposa évidemment. Ils construisirent une demeure qu’ils auraient voulue de plain -pied, ce que l’Urbanisme leur refusa, et décidèrent donc de consacrer deux pièces de l’étage qui leur était imposé à l’exposition de leur collection d’outils et d’objets du passé amassés depuis près de 40 ans. Le terme « musée » n’est peut-être pas tout à fait adapté dans ce cas mais il ne semble pas qu’un autre plus précis existe : c’est plutôt l’exposition et la mise à disposition du public d’objets patiemment récoltés et qui sont bien mis en valeur par un étiquetage précis et soigné. En effet, on peut visiter ce musée (gratuitement mais sur rendez-vous) et ceci permet de faire resurgir les souvenirs des personnes âgées mais surtout de montrer aux enfants comment vivaient leurs grands-parents. Demandez à ces enfants comment on s’y prend pour abattre un arbre, ils vous répondront qu’il suffit de démarrer la tronçonneuse. L’usage d’une seule cognée pour mettre cet arbre par terre leur est tout à fait impensable. La présence d’un pot de chambre dans la table de nuit, tout autant. Et les exemples de ce genre foisonnent. Gérard et Chantal sont, à juste titre, très fiers de montrer leur collection. Ils font de plus œuvre vraiment utile non seulement en le sauvegardant lui-même mais aussi en donnant les explications relatives à son utilisation.
R. NIZET
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