Dans l’Organe du 18 février 1906 on annonce
la mort de monsieur Auguste Cahay, 76 ans, hôtelier à Vielsalm, veuf en
1ères noces de Deroitte Marie-Elisabeth
et en 2èmes noces de Moreau Lambertine. Dans celui du 8 avril suivant, les
études de Mes Gomez et Caprasse annoncent pour cause de décès
l’adjudication provisoire d’immeubles à Vielsalm : l’Hôtel de la Station mieux connu sous
le nom d’Hôtel Cahay avec annexes, écuries, remises et pré y attenant, joignant
la gare de Vielsalm et la rivière La
Salm.
Les
terrains situés à cet endroit étaient propriété depuis l’origine du cadastre et
jusqu’en 1889 de Charles-Joseph Otte, cultivateur, puis après son décès, de sa
veuve Joséphine Olivier, rentière.
En 1890, cette propriété passe à Auguste
Cahay, négociant en bois puis hôtelier. C’est donc lui qui entre 1890 et 1893
construisit là une maison à usage d’hôtel qu’il agrandira au moins une fois.
(Cahay
fut élu aux élections du 15 octobre 1899 comme conseiller de la commune de
Vielsalm, élection invalidée par la Députation Permanente
du fait que le domicile dudit Cahay entre la gare et la rivière est situé sur
le territoire de Rencheux !)
Le
tout mis à prix à 22.300 Fr a été adjugé après différentes enchères pour 22.600
Fr à la fille du défunt, Julie, épouse assistée de Monsieur Victor Jeunejean,
marchand de bestiaux.
Le
couple Jeunejean-Cahay n’exploite cet hôtel (ayant porté plusieurs dénominations)
que moins de trois ans car dès 1909, il appartient à Joseph Molhan-Renard,
transporteur en malles-poste et hôtelier établi en face.
Deux
avis dans l’Organe attirent inévitablement
l’attention quand on compare leur contenu à ce que nous
connaissons actuellement.
Le 22
février 1914 le journal nous apprend en effet que le bureau des postes de
Vielsalm sera ouvert les dimanches et jours fériés de 9 à 10 heures !
Le 5
avril de la même année, la
Chambre de commerce nous informe que, comme suite à ses
démarches, le bureau de la poste qui fermait à 6 heures du soir restera
dorénavant ouvert jusque 7 heures !
Quand on sait qu’à la même époque et encore
bien plus tard, un envoi posté à Vielsalm dans la matinée était distribué à
Bruxelles ou à Liège vers 16 ou 17 heures le même jour, que deux tournées par
jour avaient lieu et une encore le dimanche, on peut se poser des questions sur
l’efficacité actuelle de ce qui est malgré tout toujours considéré comme un
service public.
***
Les
premières courses automobiles organisées dès 1884 se déroulèrent de ville à
ville mais les accidents causés par le passage de ces épreuves dans les
localités populeuses, l’augmentation des vitesses atteintes et la recherche du
nouveau firent naître l’idée de courir en circuit fermé. Elle prit forme, pour
la première fois, en Belgique, avec le Circuit des Ardennes tracé autour de
Bastogne. Il eut lieu de 1902 à 1907 et était l’équivalent de nos courses
actuelles de Formule 1.
Peu
d’entre vous le savent, sans doute. Il s’agissait donc d’un évènement mondial
déplaçant les foules ( voir, pour les plus curieux, notamment, le n°16 de Glain et Salm, Haute Ardenne) qui, on va le voir, engendrait donc de la
jalousie chez certains.
L’Organe de Vielsalm du 2 février 1908 reprenait l’information
suivante du journal L’Auto : Je
puis vous annoncer de façon formelle que le Circuit des Ardennes changera cette
année d’itinéraire. Nous avons été trop longtemps accoutumés à la façon par
trop commerciale des Ardennais et particulièrement des gens de Bastogne. En
plus la ville de Spa paraît devenir le vrai centre sportif de la Belgique et (…) peut-être
pourrait-on aménager dans ses environs
un circuit idéal.
L’Organe du 23 février dévoile ce nouveau circuit : Trois-Ponts-
Basse-Bodeux-Chevron- Werbomont- Baraque de Fraiture- Salmchâteau-Vielsalm-Trois-Ponts,
soit 64 km
à travers les Ardennes dans ce qu’elles ont de plus charmant et de plus
pittoresque. L’article insiste sur la qualité des routes, le peu
d’agglomérations traversées, l’absence de passage à niveau. Les autorités
locales seraient très favorables à la course.
Mais
tous ces espoirs seront déçus.
Tout
d’abord le Circuit des Ardennes 1908 n’aura pas lieu : trop peu de
concurrents s’étaient inscrits.
Ensuite,
le projet de nouveau circuit fera long feu : il faudra attendre en 1920 la
découverte du site de l’Eau rouge et la possibilité qu’il offre de constituer
ce qui deviendra le Circuit national de Francorchamps. A ce moment, le Circuit
des Ardennes de Bastogne n’est plus que souvenirs et regrets.
Robert NIZET
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