4 et 18 mai, 1 et 15 juin)
Dans la rue du Parc, on trouvait d’abord la maison de José Remacle et Renée Gabriel dont la fille Marie-Blanche est naine. Un jour, José eut un grave accident de voiture : on put voir au garage Jeunejean sa Renault Frégate avec l’empreinte exacte dans l’avant d’un arbre énorme qu’il avait percuté de face. Dans cette maison, mais est-ce avant ou après, il y eut un pendu. Et la famille Backès y habita après avoir quitté la rue des Ardoisières. Albert Schouterden venu de Diest y a construit une maison, de même que Raymond Joris. La maison des demoiselles Denis, fleuristes est, elle, plus ancienne .Une des demoiselles Denis était courtisée par Alexis Bruyère que l’on connaîtra plus tard par ses articles signés « Moustique » et qui, à l’époque, faisait de l’aviation légère. Au sujet de ce dernier, une anecdote avec trois versions : volant trop bas au-dessus de cette maison Denis, il accrocha un arbre ou une cheminée et tomba avec son zinc dans le champ près du nouveau cimetière. Une autre version est que l’incident lui arriva après avoir survolé la maison d’Emma Goldstein, à la gare, car il avait aussi des vues sur celle-ci. Enfin, une troisième version, moins romantique, est qu’il se crasha après avoir vu sa sœur Marie agiter à son intention un drap de lit dans les Doyards ! Une seule chose certaine : l’accident lui-même.
Vient ensuite la propriété Gomez. Victor Gomez est un grand monsieur sec et droit comme un I que je rencontre parfois en tournée d’inspection à ses ardoisières et régulièrement lors des remises de prix organisées par l’Ecole moyenne en grande pompe au Lido. Habite au même endroit une de ses filles qui a épousé Josy Ruche. Plus loin voici chez Madame Michels, professeur elle aussi à l’Ecole moyenne et dont une fille a épousé le fils Gomez voisin, Paul. L’ancien hôtel Olivier occupé par des participants à la chasse à courre précède la villa du vétérinaire Gillet qui est ornée d’un gros chat : pourquoi ? Celui-ci, le vétérinaire, pas le chat, sera renversé et tué sur le coup dans la ligne droite de La Bedinne. Après une petite ruelle conduisant à l’arrière des maisons de l’avenue de la Salm on trouve encore le greffier Simonis, chez Marcel Bosman qui ont un fils handicapé, Jean-Jacques. Son père était célèbre dans la région car il possédait un carrousel à chevaux de bois galopants qu’il installait à chaque fête de village. En face, voici les ateliers de fabrication de pierres à rasoir Archambeau.
La rue de l’Hôtel de ville à partir des Quatre-Coins. A gauche la maison du secrétaire communal Albert Jeunejean qui est aussi l’agent de l’organisme financier Le Crédit communal . L’ancien hôtel Rommès, très vétuste, va disparaître très vite et faire place à une nouvelle cour de récréation. Des classes y étaient installées : j’y suis allé quelques fois. Les planchers tremblaient et s’incurvaient au centre de la pièce ! Et voilà l’Ecole moyenne où je suis entré en 1959 donc. Là régnait le stavelotain Marcel Raskin sur quelques uns de nos professeurs : Roscius Catin pour les mathématiques, son épouse pour les sciences, Antoine Vitrier pour le français, Renée Gabriel et André Burton, sciences et math, l’ineffable Léon-Amphiarus Deprez pour le latin avant René Polis, l’abbé Pierrard pour la religion avant l’abbé Renert, curé de Ville-du-Bois, Otto Martin, géographie, Renée Decker, sciences, Edouard Senny, musicien et compositeur remarquable qui ne savait pas faire passer son art à des jeunes fort réfractaires, faut-il le dire, Robert Chatelain pour la gym, qui fait de nombreux allers-retours entre Vielsalm et la Tunisie ou le Maroc, remplacé à chaque fois par Joseph Colette, Madame Nicolas-Gomez pour la couture et Mademoiselle Jeanne Albert pour la cuisine et quelques autres. Ceci est, en fait, une autre histoire qui prendrait à elle seule plusieurs pages. Dans la cour, l’économe-surveillant Gaston Remacle, homme affable et calme circulant en Lambretta : nous ignorons alors sa valeur et son immense compétence en matière d’histoire locale. N’oublions pas au coin inférieur droit du bâtiment le couple des concierges Léon et Léona Talbot dont les deux fils sont nos contemporains. Plus bas, au-delà du parc, le café d’Eva Fourneau puis un espace non bâti où un jour au sortir de l’école nous assistons au creusement de grandes fondations par un bulldozer : Jules Guillaume construit son nouveau cinéma, Le Lido. Après : chez Victor Remacle et sa fille Madeleine, le docteur Cornélis, Jules Martin, Mathilde Archambeau-Goosse et Lucie et Alcidie Lemaire. Alcidie veuve de Charles Evrard, le marchand de vélos, travaillera dans les cuisines de l’Ecole moyenne et Lucie était veuve d’un Materne. Sa fille Rose-Marie épousera un Chiaradia, champion de Belgique de courses de côte au volant de sa Triumph TR3 !
De l’autre côté de la rue.
L’hôtel des Quatre-Coins tenu par Théophile Jacob, l’étude du notaire Duchâteau et puis un bâtiment qui sera successivement et notamment une papeterie (Daulne), un café – le 421 – (fréquenté notamment par le grand Louis Gilson) et un magasin de vêtements. Suit après la servitude donnant accès à l’arrière des maisons de la rue du Vieux marché les habitations de chez Custine-Denis, de chez Crépin, de chez Lallemand, greffier et de la belle-soeur du champêtre. Après la grosse et belle propriété du notaire Jules Lambert avec ses quatre filles dont deux – Marthe et Jacqueline – resteront à Vielsalm, il ne reste que deux immeubles : un qui servit un temps de café – La Camargue – dont je n’ai aucun souvenir et qui sera détruit par un incendie et le salon de coiffure d’Albert Lanuit.
En face donc, et pour finir, le parc communal où l’on vient de construire le monument des 3èmes Chasseurs ardennais sur base d’un projet d’Albert Schouterden. Dans le fond restera très longtemps la carcasse désossée d’une ambulance américaine vestige de la bataille d’Ardenne : nous y jouons souvent. Tout en haut, notre maison communale qui hébergeait le garde-champêtre Henri Evrard et son épouse et un temps une classe de l’école communale (dans l’ancien bureau de l’état civil à droite en entrant) : il ne restait guère de place pour les deux ou trois employés communaux dont Madame Thiry-Jacob.
(Avec la collaboration de Joseph Léonard)
Robert NIZET
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Toutes les choses ont une fin. Même les meilleures. Le tour de la localité est ainsi bouclé dans mes souvenirs. Tout n’a certes pas été dit, loin de là. De plus, des imprécisions et des omissions émaillent ces souvenirs qui, souvent, ne correspondent pas exactement à la réalité. Peut-être quelqu’un apportera-t-il un complément ? Souhaitons-le. Libre toutefois à chacun de les rectifier d’après les siens propres.
Les innombrables témoignages oraux, écrits, téléphoniques ou courriels reçus montrent que l’idée a plu. Merci à la dame de l’Annonce d’avoir permis la publication de ces souvenirs.
Vu la demande, ils ont, pour le quartier de la gare en tout cas, été remaniés et enrichis de photos et sont disponibles chez l’auteur sous forme d’un petit fascicule au prix de 6€.
Je les termine en rappelant les paroles de Tino Rossi chantant sa Corse natale et que j’ai faites miennes depuis longtemps :
Je ne voudrais pas être de n’importe où,Robert Nizet/ ronizetvielsalm@hotmail.com
D’autre part ou d’ailleurs.
Quand le soleil se lève
Et que je vois mon pays,
Je voudrais dire
merci.
Merci d’être d’ici.
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