Il
est question dans L’Organe de Vielsalm
du 19 mars 1905 de la grande exposition de Liège de 1905: les halles
ne seront pas accessibles après la chute du jour. Mais comme l’enceinte est
ouverte jusqu’à 11 heures du soir, il faut éclairer les jardins et diverses
attractions. De surcroît il faut compter sur un éclairage à la hauteur des
progrès de la science et donnant aux jardins un aspect gai et accueillant. Une
entente est donc intervenue entre les exposants de chaudières et de
dynamos : ils seront les producteurs de la force électrique nécessaire.
Pour l’éclairage des façades on a adopté un
moyen ingénieux : on projettera la lumière électrique sur leur
surface claire de façon à les faire surgir de la nuit comme des palais de rêve.
On
annonce aussi que le chef de l’expédition du chemin de fer du Katanga, le
capitaine Alphonse Jacques, vient de s’embarquer à Boma, accompagné de ses deux
adjoints, pour rentrer au pays.
Dans
l’Organe du 15 mars 1914 : un
million de francs a été mis en circulation en pièces d’or à l’effigie du Roi
Albert. L’auteur de la gravure a réussi un profil très décoratif de notre roi.
Vendredi
dernier à Petit-Thier, l’habitation de l’instituteur Servais a été l’objet
d’une tentative de cambriolage. L’auteur, qui est connu de la gendarmerie et dont le nom est tu par déférence vis-à-vis de sa
famille, a emporté un révolver et quelques paperasses. Celles-ci ont été
renvoyées par expresse [sic] de Grand-Halleux à leur propriétaire.
Le
parc communal est doté pour quelques temps d’un établissement de « Ringking » : il s’agit de ce
sport moderne (patins à roulettes)
qui fait si grande fureur dans les villes. Pour une fois, Vielsalm a
donc la veine de voir arriver dans ses murs cette attraction qui ne manque ni
de difficultés ni d’adresse. Avis aux amateurs de culbutes magistrales !
L’Organe du 7 mars 1908 reprend un article de la Revue Belge et Coloniale où il est question du
commandant Laplume.
Grand,
sec comme une trique, d’humeur toujours joyeuse, acclimaté comme pas un, le
commandant Laplume est bien le colonial qui s’est complètement fait à
l’ambiance africaine ; dédaigneux du casque encombrant, on le rencontre, par le soleil le
plus vif, le chef couvert seulement d’un fez.
Mais
Laplume n’est pas seulement un chasseur d’éléphant, un dresseur d’une patience
angélique.
Parti
pour la première fois le 6 novembre 1892 comme sergent, il rentrait en 1898
après avoir été deux fois au Nil et un peu partout chef de poste dans l’ouest
de l’Uele.
C’est
lui qui, abandonné au combat par son peloton apeuré, resta seul bien en vue de
l’ennemi pour donner le change à ceux-ci en feignant de commander ses hommes,
détournant ainsi une attaque contre la colonne Chaltin en marche ; c’est
encore lui qui, pour tuer le temps, se mit à noter le nombre de minutes qu’il
fallait aux ennemis pour recharger leurs canons !
En
juillet 1899 il fut envoyé au Congo pour commencer le dressage des éléphants.
Après avoir été examiner les procédés utilisés au Gabon, il entama la
domestication des pachydermes à Kira-Vungu et à son retour en Belgique quatre
ans plus tard il en avait déjà domestiqué douze. Retourné en 1904 il en retrouva huit et finit
par réunir un troupeau de 28 bêtes capables de tirer la charrue et de transporter des matériaux. Pendant ce nouveau
séjour il délivra plus de quatre mille
esclaves qu’il renvoya dans leur foyer.
Carrière
bien remplie dont Laplume passé du grade de sergent à celui de capitaine-commandant
peut s’enorgueillir à juste titre.
Rappelons
que Jules-Henri Laplume était né le 16 novembre 1866 à Salmchâteau et qu’après
des études d’instituteur, il s’engagea à l’armée puis au service de l’Etat
indépendant du Congo. Il est l’auteur de plusieurs études sur l’élevage des
éléphants.
Robert
NIZET
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